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Tout sauf le sexe....

Publie le samedi 21 octobre 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Washington pardonne tout, sauf le sexe
Corruption et scandales de la classe politique éclatent de toutes parts en veillées électorales.

de David Brooks traduction Raymond Muller

Cibersexe, sexe ä l’ancienne, corruption, et des milliers de faveurs payées en effectif, par des voyages, des repas de luxe et des garanties de réélection de personnes achetées, tout ceci fait partie de la vie quotidienne de la classe politique la plus corrompue que Washington ait connue depuis longtemps.

"Condi (Condoleezza Rice) a fait une visite surprise à Bagdad la semaine dernière : vous pouvez vous faire une idée de comment les choses vont mal ici à Washington puisqu’on veut nous distraire avec le désastre en Irak", commentait ici un journaliste vétéran étasunien.

La torture, encore plus de mensonges sur l’Irak, les entreprises qui font leur beurre avec la guerre, l’annulation de l’Habeas Corpus, la réponse fédérale à l’ouragan Katrina et plusieurs autres désastres et scandales supplémentaires n’ont vraiment pas de coûts politiques aussi graves à Washington, mais le sexe ça c’est une autre histoire !

Le cas de Mark Foley, représentant fédéral républicain, qui a démissionné pour avoir été confronté par ABC News à des copies d’échanges sexuels cybernétiques avec des adolescents qui travaillent au Congrès - ceux qu’on appelle les pages - a provoqué un scandale qui pourrait sonner le glas monopole républicain du Congrès, pour la première fois depuis six ans.

Le scandale Foley s’est développé rapidement jusqu’à menacer le leadership de la Chambre, car, comme cela arrive toujours dans ces cas-là à Washington, la dissimulation parfois est pire que le délit. En fait, des plaintes sur le comportement de Foley avaient déjà circulé depuis au moins deux ans et peut-être depuis six, et les rapports étaient arrivés jusqu’au bureau de Dennis Hastert, le président de la Chambre. Peu après la révélation publique du scandale, plusieurs patrons législatifs commencèrent à pratiquer le jeu de se tirer la balle dans le pied, et en arrivèrent au point de montrer du doigt leur propre leader tandis que du coup les maintenant ex-amis de Foley se distancièrent de lui.

Mais le dommage politique fut pire à cause du scandale. Il ne s’agissait plus de quelque chose d’aussi courant comme le fait d’accepter de l’argent en échange de faveurs, ou d’approuver des lois qui violent la Constitution, il s’agisait de sexe. Et pas seulement de sexe, en plus avec des mineurs. Et pas seulement avec des mineurs, en plus Foley confessa aussi être gay. Pour les républicains et leurs bases conservatrices, et en particulier leur armée de chrétiens fondamentalistes, c’est le désastre. Et, comble de malheur, Foley avait construit sa réputation politique en tant que champion de la cause qui a détruit sa carrière : la défense des mineurs face aux traqueurs sexuels cybernétiques.

En fait, s’il est jugé, il pourrait l’être sous l’emprise de la loi qu’il a lui-même impulsée. Parmi les preuves : un échange cybernétique avec un de ses jeunes préférés au cours duquel ils bavardaient d’orgasmes au moment précis où la Chambre votait des fonds d’urgence pour la guerre en Irak et d’autres affaires d’importance soi disant « vitale » pour la nation.

Pendant ce temps vendredi dernier, sur un autre front, le représentant fédéral républicain Bob Ney se déclarait coupable de corruption pour avoir accepté des pots-de-vin en échange de faveurs politiques, le premier cas de ce qui sera, on se l’imagine, une liste de politiciens et de fonctionnaires complices dans le cadre de la conspiration de l’intrigant Jack Abramoff, un des scandales de corruption les plus grands de l’histoire récente de la capitale. Mais Ney a surpris ses collègues et la direction de son parti en refusant de renoncer à son poste malgré sa confession devant un tribunal, ce qui a provoqué un autre cauchemar aux stratèges qui souhaitaient liquider cette affaire dans la ligne droite vers les élections législatives nationales du début novembre.

L’affaire Ney est seulement la pointe de l’iceberg formé d’un groupe important de politiciens et de fonctionnaires qui se sont retrouvés suspects depuis que le “super-intrigant” Abramoff eut été arrêté et ait accepté de coopérer avec les autorités au sujet de son grand commerce de corruption à grande échelle.

Bien qu’au début le scandale avait semblé toucher seulement le Congrès, il y a à peine quelques semaines on est parvenu à savoir que 485 contacts entre Abramoff et/ou ses représentants et fonctionnaires de la Maison Blanche se sont produit ces dernières années. Pire encore, il s’est avéré que Susan Ralston, une importante assistante de Karl Rove, stratège politique du président George W. Bush, était une des principales conseillères d’Abramoff, et tout laissait entendre qu’elle était l’interlocutrice entre les deux hommes (ils se sont vus directement au moins dix fois), résultat elle s’est vue obligée de renoncer à son poste. L’enquête se poursuit.

L’ex patron de la majorité républicaine Tom Delay fut obligé de démissionner cette année, et maintenant il doit faire face à des accusations de manoeuvres illégales de financement d’élections, et il devenu suspect à cause de sa relation intime avec Abramoff.

Dans un autre scandale, l’ex représentant fédéral républicain Randy Cunningham est maintenant emprisonné pour avoir accepé 2,4 millions de dollars en échange de l’obtention par le Congrès d’octroi de contrats fédéraux pour 80 millions de dollars à des entreprises de deux de ses collègues. Les contrats furent obtenus avec le Pentagone et la CIA : un scandale qui obligea aussi Kyle Foggo à démissionner, c’était le numéro trois d’alors de la hiérarchie de l’agence.

Foggo avait offert des cadeaux au personnel du Comité de la Chambre chargé d’approuver ces parties du budget, y compris des tapis avec des slogans comme “Guerre globale contre la terreur”, comme le révéla le Daily News de New-York. Au titre des mêmes révélations on a appris que les conspirateurs avaient l’habitude de se rencontrer dans des hôtels pour jouer au poker et engager des prostituées.

Ce vendredi, la chaîne de journaux McClatchy a révélé qu’un autre représentant fédéral républicain, Curt Weldon, pourrait se trouver sous enquête du FBI pour trafic d’influences afin de bénéficier du commerce d’intrigues de sa fille.

Voilà juste quelques-uns des politiciens qui se trouvent ou en prison ou sous enquête pour corruption dans ce pays.

En même temps, un nouveau rapport du Comité des Finances du Sénat, émis à la fin de la semaine dernière, signale que cinq organisations sans but lucratif ont probablement violé la loi en “blanchissant des paiements et distribuer ensuite les fonds” sur ordre d’Abramoff, elles ont accepté des paiements en échange d’articles ou de bulletins de presse assurant la promotion les clients d’Abramoff et les présentant à des politiciens et des fonctionnaires du gouvernement, a rapporté le Washington Post.

Parfois il semble que la corruption c’est la règle, et les politiciens honnêtes l’exception, et l’opinion publique, selon des sondages, considère que la grande majorité des politiciens ne représente pas le peuple, mais Sire Argent.

Les derniers scandales de corruption ont affectés principalement les républicains, et les démocrates les accusent d’alimenter “une culture de corruption » à Washington. Mais il faut qu’ils fassent très attention car les ils sont bénéficiaires du même système de financement des campagnes et des échanges de faveurs.

Les cas de corruption révèlent seulement un excès d’un système politique qui est contaminé par l’argent. Ce qui ailleurs serait considéré suspect, ou corrompu par définition, ici c’est légal et jusqu’à un certain point transparent.

Le Center for Responsive Politics, une organisation non partisane qui enquête sur les fonds lors d’élections, calcule que les candidats ont ramassé presque un milliard de dollars de contributions d’industries et d’individus pour les législatives de novembre. Jusqu’alors, les cinq contribuables des plus grandes sommes son l’Association Nationale de Biens-Fonds, avec un total de 2,7 millions de dollars, suivi par l’entreprise boursière Goldman Sachs avec 2,6 millions, le syndicat électricien IBEW avec 2,2 millions, l’entreprise AT&T avec 2,18 millions, et l’association nationale des vendeurs de bière en gros avec 2,17 millions de dollars.

La liste continue avec plusieurs des entreprises les plus connues du pays et/ou des associations industrielles, et plusieurs syndicats (l’information complète est disponible sur www.opensecrets.org ).

Le journaliste vétéran Bill Moyers, président du Schumann Center for Media an Democracy, a récemment écris que Washington “est une ville occupée, un peuple sous domination des entreprises et le gouvernement est une subsidiaire servile des patrons très riches”.

Il ajouta que “il fut un temps quand la Chambre des Représentants était connue comme la “maison du peuple”. Ce n’est plus comme ça. Elle appartient à la Rue K maintenant. C’est l’adresse des intrigants qui pullulent dans tout le Capitole. Il y a 65 manœuvriers pour chaque membre du Congrès. Ils dépensent 200 millions de dollars par mois pour soudoyer, alimenter et séduire des fonctionnaires fédéraux . Chaque mois !

Mais malgré le fait que certains observateurs de Washington, comme Moyers lui-même, considèrent ceci comme le plus grand scandale de corruption depuis Watergate, cela n’avait pas encore un grand coût électoral. Pour ça, semble-t-il, il faut un peu de sexe, avec Mark Foley...

Version originale espagnole sous :

http://www.jornada.unam.mx/2006/10/19/056n1mun.php

Messages

  • Mon seule souhait désormais est qu’on découvre que Bush est une honteuse ! La société américaine est vraiment d’un puritanisme d’un autre temps et totalement dépourvu d’esprit critique, c’est trés grave !

    • Le puritanisme américain me fait doucement rigoler.

      Ces culs-bénis sont sont les champions de l’industrie du porno !

      Flash

    • Et 80% des sites pédophiles mondiaux sont aux états unis,se fatiguent pas beaucoup pour leur faire la chasse faut dire que ça rapporte beaucoup d’argent !
      Jean Claude des Landes

    • Mon seule souhait désormais est qu’on découvre que Bush est une honteuse ?

      Pourquoi ? Tu en doutes ?

      Que peut - on attendre d’un menteur , qui a lance toute la puissance destructrice contre une civilisation plusieurs fois millénaires sur la base d’un mensonge.

      La lubido ? Non ! Ce genre de gus n’en n’a pas besoin .... , il trouve son compte dans les mégas meurtres.

  • c’est une aubaine ces histoires de c...
    une feuille de vigne pour éluder les mensonges de Rice dénoncés par Tenet, et les innombrables affaires de corruption

  • Que tous ces politiciens, démasqués ou non, sont corrompus c’était un secret de polichinelle.
    Mais ce n’est qu’un épiphénomène qui ne devrait faire oublier de débattre des vrais problèmes : l’arrogance et l’hypocrisie américaniste, le recul de la démocratie aux USA et partout où ils interviennent, la paix chaque jour plus menacée à travers le monde, la misère qui se généralise "fatalement" jusqu’à devenir la norme ... et surtout la mise en scène d’une pseudo-réalité à 100 lieues de la réalité tout court.

  • La libérté quand c’est en dessous de la culotte ils l’ont mais au dessus c’est la téte qui se baisse pour lecher le pied.