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Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche
Publie le vendredi 20 avril 2007 par Open-Publishing7 commentaires
Depuis quelques années, des mesures, dont l’argent est en totalité déjà disponible, pouvaient être prises pour donner du travail à l’ensemble des demandeurs d’emploi, en les rémunérant au minimum le Smic, ou à 90% de leur ancien salaire pour les plus expérimentés. Ces travaux sont disponibles dans le secteur associatif. Mais faire perdurer le chômage est une volonté politique, dans laquelle chaque parti politique y trouve son avantage. Pour la droite, c’est faire plaisir à un certain patronat. Pour les socialistes, c’est se donner l’illusion qu’ils peuvent mettre leur touche d’humanité dans le capitalisme. Pour les communistes, c’est se complaire dans un rôle de persécuté social.
En 2006, puis maintenant en 2007, la situation n’a pas changé : le chômage peut toujours être intégralement résorbé en quelques mois sans révolutionner notre société. Ce supplément de travail peut être payé par de l’argent qui se trouve déjà dans les caisses. Une initiative, "50 chômeurs députés" l’a démontré. Ce n’est pas la peine de taxer les entreprises, ce n’est pas la peine de créer un nouvel impôt, ce n’est pas la peine d’accroître la dette... Il n’y a besoin de rien faire pour donner rapidement un travail à tous ceux qui en veulent, sauf de voter une unique loi : ce projet, qui consiste à payer un complément aux demandeurs d’emploi volontaires pour travailler en association, s’autofinance intégralement. [Pour les sceptiques, vérifiez ici http://50chomeurs.free.fr/?pg=chiff...].
– Le chômage n’est pas une question d’argent mais de courage politique
A quelques jours de l’élection présidentielle, on ne voit poindre aucune embellie concrète en matière d’emploi. Est-ce à cause de la conjoncture, de la fatalité de l’économie, qu’il n’est pas possible de résorber en France le chômage ? Non, car l’argent est déjà dans les caisses de l’Etat, et en quantités suffisantes pour éradiquer durablement le chômage dans notre pays, sans avoir recours à de nouveaux impôts ou emprunts. Le problème de la France est celui d’une classe politique implantée (droite et gauche qui s’alternent) qui se présente comme incontournable. Et ça marche puisque hors des grands partis, point de salut.
Mais comment en est-on arrivé là ? Le chômage est apparu suite à la conjoncture internationale du choc pétrolier. Ce n’est la faute à personne. En revanche, au bout de quelques années, les hommes politiques, sous Mitterrand puis sous Chirac, auraient pû prendre des mesures pour le faire disparaître.
On va commencer par analyser le rôle de Mitterrand. 1981, son élection. Un nouvel espoir naît, mais très vite, dès 1983, les socialistes changent de politique. Est-ce parce qu’absents depuis de longues décennies du pouvoir ils ont perdu leur savoir-faire ? Est-ce parce qu’ils n’ont alors comme repère à portée de main que le capitalisme auquel ils veulent s’essayer ? On n’en sait rien. Pendant plus de dix ans on constatera que le socialisme n’a fait que s’adapter lui-même au capitalisme, à défaut d’avoir pu maîtriser le capitalisme. Aujourd’hui encore le projet de la candidate socialiste peine au delà des mots à montrer ses divergences, s’il en a, avec le capitalisme, voire un libéralisme modéré. Que peut-on penser de la perception du chômage par Mitterrand ? L’a-t-il pris à sa juste mesure ? A-t-il voulu expérimenter des solutions, celles d’un socialisme adapté au marché ? Car c’est sous Mitterrand qu’a commencé un désengagement important de l’Etat par rapport à l’économie. N’a-t-il fait que suivre un mouvement mondial, ou a-t-il voulu jouer avec ces Français au chômage ? Le sujet d’un François Mitterrand "joueur" est tabou. On connaît certaines actions manipulatrices (Rainbow Warrior, écoutes de l’Elysée...), on a du mal à entrevoir certaines limites (génocide rwandais, à en croire le spécialiste Patrick de Saint-Exupéry dans son livre "L’inavouable, la France au Rwanda"). Bien que non prouvée, une énième manipulation, celle des chômeurs pour rendre une France compétitive dans un contexte mondial ultralibéraliste reste plausible.
Puis il y a eu Chirac, dans les actes, fervent défenseur de la libre entreprise. La sélection naturelle doit-elle s’appliquer aux travailleurs ? Ainsi, les entreprises pourraient-elles avoir accès à des travailleurs pré-sélectionnés, c’est-à-dire ceux qui sont en poste, les autres étant supposés moins bons ? Toutes ces théories qui déclarent qu’un chômeur est moins bon qu’un actif ne sont pas fondées, mais restent présentes dans nos inconscients collectifs. Ainsi, on voit l’actuel candidat de l’UMP insister davantage pour augmenter le nombre de chômeurs : réouverture des frontières à l’immigration de travail fermée depuis 1974, désir d’attaquer sur plusieurs fronts le code du travail (faciliter les licenciements par un contrat de travail unique qui s’inspire du CPE/CNE, encadrement du droit de grève au prétexte d’un service minimum des transports, etc.). Bien sûr il s’en défend et promet de passer sous la barre des 5% de chômeurs, promesses qui, selon la formule de Jacques Chirac, "n’engagent que ceux qui y croient".
J’ai contacté sans a priori plusieurs partis, de droite comme de gauche, des responsables politiques ou d’organisations de chômeurs, jusqu’à des intervenants renommés qui parfois interviennent sur Bellaciao. A part quelques réaction positives, la grande majorité de ces acteurs sociaux ou politique reste muette. Pourtant tout est écrit, budgétisé, et surtout ne revêt aucun caractère obligatoire : c’est-à-dire que ceux qui veulent conserver le système actuel de l’indemnisation chômage, par exemple en alternant CDD et période de chômage, le conservent. Mais parmi les autres, n’a-t-on pas le droit de leur proposer de travailler en association en les rémunérant à 90% de leur ancien salaire ? Quelqu’un qui, au RMI, perçoit entre 300 et 400 euros mensuels, ne serait-il pas heureux d’arriver au Smic en travaillant dans une association à but non lucratif ? Pour aider ses concitoyens. Les associations pour qui ces volontaires travailleraient seraient exemptée de charge mais aussi de salaire à payer. C’est incroyable, mais ça ne coûte pas si cher, si peu cher que ce coût supplémentaire est déjà individuellement existant pour chaque travailleur au titre de la formation professionnelle. Autrement dit, chacun choisit s’il veut conserver le système actuel avec la formation professionnelle, ou s’il utilise cet argent pour lui garantir une indemnisation supérieure en cas de perte d’emploi. Dans notre France qui devient de plus en plus égoïste, il est bon de rappeler qu’on ne compte pas sur le voisin pour faire du social, mais sur les droits individuels, acquis par le travail. Cette proposition de travailler en association est l’une des rares à pouvoir faire l’unanimité aussi bien à droite qu’à gauche.
Imaginons ce potentiel formidable pour la France. Des chercheurs, des étudiants, divers professionnels, aujourd’hui privés d’emploi, qui se feraient plaisir à montrer et exercer leur savoir. Quant à la rémunération, 90% de leur ancien salaire, restera de loin mieux que les actuels Assedic, ASS ou RMI (ou parfois rien...).
Mais non ! ces idées bousculent trop les partis en place. Laissons les choses telles quelles, et prenons-nous à rêver sur un "salaire de vie", à condition bien sûr qu’il ne se concrétise jamais. Plutôt que de se remettre en cause sur nos propres capacités à regarder que le chômage aurait pû et aurait dû être résorbé depuis de nombreuses années, il vaut mieux se mettre à critiquer les autres, les traîter et les croire paresseux, irresponsables. Quant on voit le résultat électoral, c’est plus porteur. De même, les différents petits partis de gauche préfèrent chacun se faire plaisir en se considérant importants sur les thème des têtes qu’ils proposent : énième démocratie, salaire de vie. Mais quand celà verra-t-il le jour ? Aujourd’hui, ne parlons pas du fond du problème des Français, le chômage.
Le dindon de la farce, et quelle triste farce, reste le salarié précaire, le demandeur d’emploi, le travailleur qui se laisse exploiter pour conserver sa place. Coluche déclarait dans "Un quart d’heure moins le quart avant Jésus Christ", à propos de l’absence de révolte des Romains contre César, que le peuple devait quand même être un peu "con" pour se laisser faire depuis si longtemps et ne pas se révolter. Par révolte, on n’a pas besoin de grand chose, juste de quelques bonnes volontés qui se présentent à la députation pour passer Cette Loi... Le dépôt des candidatures s’effectue en Préfecture à la mi-mai.
Messages
1. Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche, 20 avril 2007, 10:17
Je ne suis pas d’accord avec vous, Ségolène Royal propose la création de la sécuté professionnlle du travail. Un emploi ou une formation pour tous les jeunes au bout de six mois de chômage maximum. Un contrat première chance pour tous les jeunes sortant sans formation, après on peut contester les modes d’application, l’état ne doit pas tout payer mais au moins la formation puique l’école n’a pu lui donner. Le contrat ne doit pas être un contrat précaire mais elle a dit que ce le sera un CDI. On peut ausi contester que seule la croissance est pourvoyeuse de création d’emploi. Enfin redonner des moyens à l’éducation nationale pour donner une formation solide à tous. Elle aurait pu revenir aussi sur une loi reglementant les licenciements.
Didier
1. Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche, 20 avril 2007, 10:25
J’ai contacté le PS. L’entretien a été relativement long et détaillé de leur part. Il ressort qu’ils s’intéressent aux jeunes chômeurs et aux séniors. Mais rien pour la tranche 30-45 ans qui apparaît en substance comme des gens qui n’ont qu’à faire un effort pour trouver du travail. C’est bien le malheur de tout le monde, celui de faire reposer le manque d’emploi en France sur les plus faibles, sur les demandeurs d’emploi.
Reprenez mon article : ça ne coûte RIEN de donner du travail à tout le monde. Pourquoi alors le PS ne s’intéresse pas à l’emploi de TOUS les Français ? Rappelez-vous aussi d’une phrase de Ségolène Royal qui l’année dernière déclarait "Il n’est pas question de continuer à payer des gens à ne rien faire"...
lionel.a
2. Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche, 20 avril 2007, 10:45
Ce n’est pas en augmentant le temps de travail "35h" à 39h ou plus, pour dire que l’augmentation du temps de travail permettra d’augmenter le salaire, car cela est faux, "en effet ce sera des vases communiquant, étant donner que les charges des entreprises serons baisser" les ouvriers devrons payés d’une manière ou d’une autre, en TVA" l’impôt le plus injuste". D’autre part si vous augmentez le temps de travail, de ceux qui travail, comment ferez vous pour embaucher du personnel ? Si vous n’augmenter pas les salaires, pour relancer la consommation ?
Il faut arrêtez de dire n’importe quoi.
Si vous voulez faire une politique de gauche, il faut allez chercher l’argent ou il est. Rien que le salaire de Monsieur FORGEARD représente la paye de 700 smicards, et je ne parle pas des stocks-options. Voila ou il est l’argent.
Rien que les revenus du quarts des patrons du CAC 40 permettrais de juguler l’ensemble du chômage en France.
1. Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche, 20 avril 2007, 11:59
Bonjour,
Ne vous-êtes vous pas trompé d’article ? Ici il n’est nullement question de 35 ou 39 heures. Il est question de donner du travail à TOUS ceux qui n’en ont pas et qui en demandent.
Dans le cas d’un travail volontaire en association à but non lucratif qu’ils acceptent, ils perçoivent des indemnités de 90% de leur ancien salaire (ex : 1350 euros nets s’ils étaient salariés à 1500), et au minimum le Smic. Nous sommes très loin de la précarisation de la société, ou des pressions exercées pour qu’ils travaillent quelques heures de plus par semaine.
— lionel.a
3. Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche, 20 avril 2007, 12:04
Les gens qui écrivent que "le peuple est con" tous en affirmant avoir les solutions pour le bien être de ce même peuple me font rigoler. Quelle prétention de se croire tellement au dessus des autres.
Surtout que quand on lit ce texte, on s’apercçois que l’auteur glose sur des sujets qu’il ne maitrise pas et qu’il n’a pas eu le courage intellectuel de s’informer correctement.
Aussi visiblement il n’a jamais entendu parler de la sécurité emploi-formation proposée par le PCF, autrement plus ambitieuse et revolutionnaire que les mesurettes indigentes proposées ici.
Jips
1. Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche, 20 avril 2007, 13:49
"Le peuple est con" n’est pas de moi mais de Coluche. Pour ma part, je trouve domage que ce soit le peuple qui subisse le manque de réflexion des élites politiques.
Maintenant, vous qualifiez de "mesurette" le fait de donner un travail à 4 millions de demandeurs d’emploi. Des "mesurettes" comme ça, j’aimerais bien qu’on en applique à tour de bras...
Vous placez en face la "sécurité emploi-formation" proposée par le PCF. En quelques lignes, le Smic à 1500 euros pour ceux qui travaillent, 1200 euros pour les minimas sociaux, etc. Oui, et alors, ça reste compatible avec mes propositions (la formation professionnelle est proportionnelle au salaire). En revanche c’est à vous de trouver le financement de votre projet. A ce sujet, je suis plus précis que vous : mon projet ne coûte rien de plus ni à l’Etat, ni aux entreprises, ni aux contribuables, ni à la dette, ni même aux associations qui bénéfieront de ces nouveaux travailleurs. Que le PCF en fasse autant dans son budget...
Cordialement,
lionel.a
4. Traitement du chômage : grand absent volontaire des politiques de droite et de gauche, 21 avril 2007, 08:03
Et la responsabilité du patronat est dedouané.
jmp-38