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UN MILITANT DE SUD DANS LE COMA : Bernard Allaire, "Certains perdent les pédales"
Publie le mardi 21 mars 2006 par Open-PublishingPropos recueillis par Jérôme Hourdeaux
’’Certains perdent les pédales’’ par Bernard Allaire, militant Sud-PTT
En savez vous plus aujourd’hui sur les circonstances du drame ?
– C’est assez compliqué. Il semble maintenant établi que deux charges de police sont en cause et qu’elles se sont déroulées vers 19h-19h30. Lors de la première, notre camarade était encore débout mais il avait déjà été sérieusement bousculé par les forces de l’ordre. Plus tard, il y a eu une deuxième charge. Quand les forces de l’ordre se sont retirées, Cyril était à terre. On m’a appelé vers 20h pour me dire qu’il était gravement blessé et qu’on s’occupait de lui. Il est difficile d’en dire plus avec précision.
Aujourd’hui, nous avons encore reçu de nombreuses photos, et de plus en plus de témoignages affirmant qu’il a été piétiné et frappé par les CRS. Il faut que nous tirions tout ça au clair car tout ne concorde pas. De plus, nous avons énormément de mal à obtenir des informations de la part de l’hôpital qui refuse de communiquer tant que l’enquête est en cours.
Concernant son soit disant état d’ébriété, dont parlent certains policiers, nous en attendons donc encore la preuve. Mais même si cela était avéré, cela n’excuserait rien.
Ce n’est pas parce que quelqu’un est imbibé qu’on à le droit de le démolir ! D’ailleurs, quand on est saoul, on a plutôt tendance à être léthargique et pas à vouloir en découdre avec la police. Ce qui est sûr, c’est que Nicolas Sarkozy avait demandé aux forces de l’ordre de faire la différence entre les casseurs et les manifestants. A l’évidence, il n’a pas été entendu...
Quelle avait été jusqu’à présent l’attitude des forces de l’ordre ?
– Il y a une très nette montée en force. Moi-même, j’étais avec des amis dans le cortège que nous avons quitté juste avant Nation, au niveau de Reuilly-Diderot. Les CRS ont commencé à charger juste après l’arrivée du cortège avec, visiblement, l’envie de dégager la place de tout ce qu’il s’y trouvait : casseurs mais également manifestants et badauds.
Je pense que les forces de l’ordre sentent qu’il y a aujourd’hui une vraie mobilisation. Ils sont au pied du mur et certains perdent les pédales. On a pu voir des jeunes policiers totalement paumés, visiblement dépassés par la situation.
Cet incident aura-t-il selon vous une influence sur la suite du mouvement ?
– Je pense que ça va mobiliser encore plus, en tout cas dans nos rangs.
Le mouvement était déjà en train de se raidir et le drame qui s’est joué va accélérer la montée en puissance. Le gouvernement est aujourd’hui au pied du mur : pour éviter d’éventuels dérapages, il vaut qu’il retire le CPE.