Accueil > Un grand vide politique
Nous vivons une période décisive.
Le pouvoir ment, triche, manipule et intrigue. Maître des médias rendus serviles, il abreuve le pays de fausses infos. On a eu droit à :
le front syndical se fissure
la manif du 20 est un baroud d’honneur
l’opinion en a assez
etc....
En fait, la seule manière pour lui de faire autorité, c’est sa police, ses matraques, ses coups de force. Réquisition illégale, intox et répression, voilà quelles sont ses marges de manoeuvre.
Après la crise financière et le soutien aux banques, après l’exhibition bling bling d’un président des riches au Fouquet’s et sur le yacht, après le bouclier fiscal, après avoir déclaré que les manifs sont inaperçues, après avoir mené en force l’actuelle réforme des retraites, alors que l’Europe de Bruxelles impose aux pays des mesures antisociales et impopulaires ; après les épisodes Bettencourt (à la faveur duquel on voit que la campagne présidentielle fut financée illégalement et donc que l’élection devrait être annulée), Wildenstein (idem), César (re idem) et Karachi (qui remonte à 1995), notre président sort totalement impopulaire avec moins de 30% de sondages favorables. Woerth est ce ministre qui conduit ladite réforme alors qu’il est impliqué au premier chef dans le scandale l’Oréal/Elysée...
L’opposition ? Ou plutôt ce qui passe pour être l’opposition ? Que fait-elle ? Que dit-elle ? Rien ou pas grand-chose...
La situation a atteint un point critique : le gouvernement est illégitime. Le gouvernement est isolé. Il suffit d’un rien pour le faire tomber. Une marche, une manif, des mots d’ordre, des revendications.
Les syndicats jouent leur rôle et restent dans le cadre social. Les partis de gauche s’absentent, brillent par leur carence, leur incurie.
Au mieux, avons-nous une prise de position du PS à propos de cette réforme des retraites. Martine Aubry y va de ses suggestions. 62 ? Non, 60, mais en augmentant les annuités...
Quoi ? La crise ? Quelle crise ? L’Europe ? L’austérité ? Les régressions sociales, les manifs réprimées, le diktat capitaliste ? Pas un mot, pas un seul ! Un seul horizon : 2012 et les réformettes !
Si le gouvernement est nu et disqualifié, le PS l’est tout autant. Il est même nocif et dangereux.
Le PS n’entend nullement rompre avec la logique libérale, au contraire. Entendez ses ténors marseillais qui rejoignent la droite et le patronnat en appelant à... cesser la grève et à reprendre le travail !
Partout en Europe, là où ils sont au pouvoir, les socialistes appliquent les mêmes mesures antisociales que la droite et abreuvent les travailleurs et les peuples des mêmes mensonges. Regardez Zapatero, Papandréou, austérité, recul social et répression policière. Souvenons-nous du travailliste Tony Blair entrant en guerre en Irak avec son complice néo-con Bush, par le moyen d’un mensonge et d’un terrorisme d’Etat.
Voilà ce que sont les socialistes, eux qui trahirent le programme de gouvernement et doublèrent en 14 ans le nombre de chômeurs...
L’union de la gauche avec le PS ? Mais pour quelle politique ? Celle des Zapatero, Papandréou et Blair ?
Quoi qu’il en soit, au jour d’aujourd’hui, en pleine crise majeure sur le terrain social et politique, aucune intervention digne du niveau de cette crise ne s’exprime de la part du PCF, du PdG, du NPA.
Jamais en France nous n’avions vécu un tel vide politique. Et cela fait peur car cela ouvre la porte à toutes les aventures...
Il est urgent que se crée dans le pays un véritable Parti communiste à l’avant-garde des masses et des luttes, sachant ouvrir la voie révolutionnaire au socialisme. Car là on est mal, on est même très mal.





Messages
1. Un grand vide politique, 24 octobre 2010, 11:08
"L’ancien se meurt, le jeune hésite à naître, dans ce clair-obscur surgissent les monstres"
Antonio GRAMSCI
1. Un grand vide politique, 24 octobre 2010, 14:34
Magifique.
Chico
2. Un grand vide politique, 24 octobre 2010, 12:04
Je suis bien d’accord, hélas, avec cette analyse. Il faut... Sans doute, mais qui et comment ?
3. Un grand vide politique, 24 octobre 2010, 12:38, par paule1949
Bonne analyse, et oui, j’ai bien peur que le pire arrive.
Depuis plusieurs années j’ entends "je vote pour éviter le pire", " je fais un vote utile", voilà le résultat !!!!!!!! remplacer la peste par le choléra, idée magnifique !!!!!
Mais qui peut aujourd’hui respecter, non seulement avec des mots, LA LIBERTE L’EGALITE ET LA FRATERNITE, sans que cela ne reste qu’un concept ??????
Je n’ai plus confiance aux hommes politiques et ça date pas d’aujourd’hui !!!
J’avoue mon incapacité à répondre à cela, et à mon échelle je fais en sorte que dans mon quotidien je sois en capacité de partager, respecter l’AUTRE.
1. Un grand vide politique, 24 octobre 2010, 12:58
Oui le pire peut arriver.Les citoyens ont bien compris, mais beaucoup de médiats le disent également le conflit dépasse la "réforme des retraites". Par contre ils ne sont pas encore rendu compte que nous vivons une crise du système capitaliste:La crise majeure de la surproduction et de la concentration du capital.