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Un premier ministre réduit au rang de supplétif discret
Publie le mercredi 4 juillet 2007 par Open-Publishing1 commentaire
François Fillon se résigne à n’être que l’humble exécutant du projet du président
Un premier ministre réduit au rang de supplétif discret du président : François Fillon n´a guère brillé lors de son discours de politique générale
FRANCE. Le premier ministre, qui a prononcé son discours de politique générale, est étouffé par l’omniprésence de Sarkozy.
Sylvain Besson, Paris
Mercredi 4 juillet 2007
Terne. Transparent. Inexistant. Autant d’adjectifs avec lesquels François Fillon a dû apprendre à vivre depuis son entrée en fonction, le 17 mai. Pas facile, en effet, pour le premier ministre français d’exister dans une équipe dirigeante dominée de la tête et des épaules par un président hyperactif, Nicolas Sarkozy.
Mardi, François Fillon avait pourtant une occasion en or de faire entendre sa voix. Avant de prononcer son discours de politique générale - une formalité solennelle qui précède le vote de la confiance au gouvernement - il avait promis des « surprises ». Il n’y en eut aucune. Sur tous les sujets, des bibliothèques universitaires qu’il faudra ouvrir le dimanche aux musées qui pourraient devenir gratuits, François Fillon s’est borné à exposer le programme défini par Nicolas Sarkozy au cours de sa campagne présidentielle.
Du président, le premier ministre partage certes l’ardeur réformatrice. Il veut « repenser de fond en comble le modèle français » afin de briser la « spirale lente qui nous fait chuter aujourd’hui au 16e rang des pays de l’OCDE en termes de richesse produite ». Mais, à en juger par son discours, François Fillon ne possède ni le talent simplificateur de Nicolas Sarkozy, ni son goût pour la provocation, ni sa capacité à formuler des propositions innovantes. Certaines de ses phrases - comme l’hommage aux « richesses et au dynamisme de la France maritime » - fleurent bon les poncifs oratoires de l’ère Chirac.
Dans l’immédiat, la priorité du premier ministre est de mettre en œuvre les réformes promises par le nouveau président : détaxation des heures supplémentaires, peines plus sévères pour les multirécidivistes, réductions d’impôts... Dans un second temps, François Fillon a évoqué des mesures plus ambitieuses, qui permettront de réduire la charge administrative des entreprises et de « reconfigurer les règles et l’organisation du marché du travail » en introduisant une « flexisécurité » inspirée des pays scandinaves. « Nous continuerons d’aller de l’avant, comme le veut le président de la République », a modestement indiqué François Fillon.
Sous les présidents précédents, Jacques Chirac ou François Mitterrand, les règles du jeu étaient claires : le premier ministre s’exposait, prenait les coups et sautait en cas de crise, mais disposait d’un réel pouvoir de décision. Avec Nicolas Sarkozy, les rôles ont changé : le chef de l’Etat décide de tout et dénoue les situations difficiles, réduisant son premier ministre au rang de supplétif discret.
Juste après sa nomination, François Fillon avait tenté de s’affirmer politiquement. Durant la campagne des législatives, il était monté en première ligne, avec des résultats mitigés : tout en conservant la majorité, la droite a perdu des sièges, un recul que certains ont attribué aux propos du premier ministre sur une possible augmentation de cinq points de la TVA.
Officiellement, ce couac n’a pas perturbé les relations entre Nicolas Sarkozy et son chef de gouvernement. Celui-ci se considère toujours comme un « copilote » formant un « couple » harmonieux avec le président.
Mais récemment, des fissures sont apparues dans l’attelage Sarkozy-Fillon. Le chef du gouvernement a critiqué « les collaborateurs du président qui parlent trop » après que le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, lui a suggéré de recopier le programme de Nicolas Sarkozy pour rédiger son discours de politique générale. Il reste au moins cette liberté à François Fillon : il peut, de temps à autre, manifester sa mauvaise humeur.
Messages
1. Un premier ministre réduit au rang de supplétif discret, 4 juillet 2007, 10:26
Son discours tout le monde le connaissait déjà, donc c’est vrai aucune surprise, sauf qu’il était pris de pas mal de tics venant de la nuque, et subissait les assauts de démangeaisons intempestives au niveau de l’arcade sourcillière droite !
Sinon, une mesure absolument inédite a attiré mon attention :
– les personnes touchant 700 euros par mois pourront accéder à la propriété grâce au prêt à taux 0 %, et de plus elles pourront bénéficier d’un crédit d’impôt !
Alors, s’il vous plaît, jetez-vous sur l’offre avant qu’il ne change d’avis, c’est inédit dans le pays !
Avec 700 €/mois, on ne paie pas d’impôts, mais l’état offre un crédit d’impôt, donc verse de l’argent, et le prêt à taux 0 % est censé vous permettre d’acheter votre logement !
De deux choses l’une, ou bien les conditions se sont effectivement assouplies ou bien monsieur FILLON se fout de la gueule du monde !!!
AU CHOIX...