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Une Ghandi sahraouie

Publie le dimanche 13 décembre 2009 par Open-Publishing

Javier Salvador, teleprensa.es

L’Espagne vit ombragée de ce qu’une femme de faible apparence obtient sans autre cri que celui de son propre silence. Pour beaucoup, il s’agit d’une Gandhi Sahraouie, alors que pour le Maroc Aminetu Haida n’est pas une activiste pacifique, mais une terroriste qui communie avec le Front Polisario, qui est ce qui reste de la résistance de ces Espagnols de carte d’identité et livre de famille qui vivaient dans le désert. Ceux que nous appelons Espagnols, ont été expulsés du Sáhara par les mêmes qui ont signé les accords de Madrid, en 1975, selon lesquels s’établissait une administration tripartite, - l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie-, mais sous souveraineté espagnole. Au fond de toute l’histoire il n’y a que des minerais, comme à Boucraa, l’existence de gisements de pétrole et une côté riche en poissons que le Maroc a exploité comme s’il s’agissait d’une mine d’or grâce aux compensations que l’UE lui a données pour son usage partagé.

Jusque-là tout est clair. Les uns peuvent avoir quelques raisons et le reste d’autres très différentes pour appuyer la cause du Sahara, maintenant Aminetou Haida, mais nombreux sont ceux qui pensent que le marron qui a l’Espagne avec cette histoire n’est pas petit, parce qu’il ne s’agit pas d’un problème engendré par une dame qui s’est mise en grève de la faim dans un aéroport, mais de l’aveuglement nationale devant 250.000 réfugiés dans les wilayas de Tindouf, jetés depuis plus de trente ans au milieu d’un désert qui n’est pas le leur. Et le plus drôle c’est que des dizaines de villes espagnoles sont jumelées avec ces entités et chaque été nous accueillons ses enfants pour qu’ils vivent ici quelques mois, passent des consultations médicales et puissent revenir équipés des vêtements et des effets que là ils n’auront pas parce que l’ONU, oui l’ONU, s’occupe d’eux mais n’arrive qu’au minimum pour garantir leur survivance.

C’est génial cette histoire de festivals de cinéma, des caravanes solidaires et toutes les idées occasionnelles si ridicules comme nécessaires qui nous viennent à l’esprit pour soulager notre conscience et pour croire que nous avons le ciel ouvert avec une aumône, mais en 2009 ce que le peuple sahraoui réclame c’est son territoire, son pays, qui n’est pas le Maroc et qui ne l’a jamais été.

Mais Aminetou Haida gagnent des adhésions, certaines d’entre elles étaient intéressantes comme celles qui proposent de fermer la frontière à toute tomate ou produit marocain jusqu’à ce que cette dame rentre chez elle à El Aaiún, une ville qu’un jour a été capitale de ce Sahara Espagnol.

D’autres parlent de la dévolution par la poste urgente de tout immigrant marocain qui n’a pas de papiers, et les plus aguerris il semble qu’ils ont renifflé une dose extra des films de guerre et demandent au Gouvernement d’activer les alarmes en situation de DEFCON2 ou comme ils veulent l’appeler en Espagne. C’est-à-dire, que nous mettions les légionnaires à monter leurs équipements pour partir immédiatement vers la Villa Cisneros et ainsi nous tomberont sur les Marocains par surprise parce qu’ils vont croire que nous allons débarquer à El Aaiún. Mais non, les jours de Persil ont passé et ils ne doivent plus revenir sauf à moins que Zapatero n’aient une impulsion à la manière Obama et pense que les guerres sont nécessaires de temps en temps.

Cependant, personne ne doit croire non plus que Haida va obtenir la libération du Sahara et encore moins que, dans le cas que l’autodétermination du territoire ait lieu, l’Espagne va être favorite des Sahraouis après plus de trente ans d’oubli.

Le problème est, donc, avec le Maroc et dans le pire des moments. Les garçons de Mohamed VI savent qu’en Espagne on peut monter une révolte à la Française contre ses produits et que n’importe quelle excuse est bonne pour commencer à arrêter des camions parce que, attention !, nou sommes sa route. Sa route unique pour être plus exacts et, en plus, l’une de ses sources principales des revenus par les remises qui envoient depuis ici ceux qui ont laissé leur famille là-bas. Pour plus de détails, personne ne croit que le Maroc lutte contre l’immigration illégale parce que les pateras continuent d’arriver et beaucoup moins contre le trafic de drogues, parce que c’est dans ses champs où le hachisch est cultivé. Les choses ainsi, les Espagnols ne savent plus si dire : Vive Aminetou Haida ! ou plutôt : Ca suffit le culot marocain, que nos tomates vivent : Mais quelle que soit l’option, ce qui est vrai c’est que le climat se chauffe alors que l’ONU, qui ne reconnaît pas l’occupation marocaine du Sahara, regarde d’un autre côté.

Source : TELEPRENSA

Traduction : Diaspora Saharaui