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Une belle lecon de democratie directe !
Publie le vendredi 14 avril 2006 par Open-Publishing5 commentaires
C’est la rue qui s’est imposée en deux mois de manifestations, blocages, grèves, occupations...En annonçant le retrait du CPE, le gouvernement a entériné son recul face à la mobilisation des lycéens, étudiants et salariés.Comme ces patrons qui affichent leur morgue devant leurs salariés et qui reculent tous penauds face à l’action collective, les gouvernants ont dû reculer. Pour eux, c’est incontestablement une défaite, parce qu’ils avaient promis au monde entier "qu’on allait voir, que contrairement à leurs prédécesseurs ils ne cèderaient pas"...
Seulement voilà : un mouvement de masse, profond, actif, dynamique, qui s’organise de lui-même, qui gagne une sympathie aussi large, les a fait reculer.
Sans doute tout n’est pas acquis : le retrait du CPE ne signifie pas une victoire totale. Et le gouvernement en prend encore bien à son aise pour engraisser les patrons sous prétexte d’aider les plus pauvres. Comme si cela pouvait donner le change.
N’empêche, il faudra s’en souvenir : une loi votée peut être défaite. Le CPE, voté et promulgué, est aujourd’hui retiré. Une belle leçon de démocratie directe !
A l’opposé, faut-il s’étonner que le syndicalisme de co-gestion se soit
dédit ? La loi sur "l’égalité des chances" et le CNE demeurent mais les
règles de la consultation sont rétablies ; est-ce là prendre la mesure de
ce qui s’est joué dans les AG de grévistes pendant plus de deux mois ?
Est-ce pour cela que deux fois trois millions de grévistes ont défilé
dans les rues ? C’est un non sens ou de la surdité de circonstance.
D’ailleurs, l’intersyndicale nationale qui se satisfait du retrait du
seul CPE aurait-elle "oublié" de revendiquer l’amnistie pour les centaines
d’interpellés, de mis en examens ou d’emprisonnés lors des manifestations
? Le retrait du CPE doit être acté sur cette question. C’est, comme on
dit, le "minimum syndical".
Sans bloquer l’économie, les étudiants ont inquiété : les AG, les débats
et le quotidien de la grève reconductible ont créé des espaces de
solidarité, de reflexion collective et d’action directe qui sont
d’actualité. Si le patronat reprend l’offensive : "flexibilisons,
flexibilisons" ! au fond, il le sait : la grève a réussi là où le
syndicalisme de co-gestion a renoncé.
En mettant au centre de leurs revendications la précarité et l’injustice sociale, les étudiants-grévistes ont unifié les luttes, abolissant les frontières
générationnelles avec les salariés et les chômeurs, administratives avec
les sans-papiers, sociales avec les banlieues, revendiquant une seule
lutte de classe contre la précarité.
L’action collective dans la grève reconductible montre sa force, sa créativité, sa pertinence. Les perspectives du mouvement émergeront des AG d’étudiants, de lycéens et de salariés...
Contre le CNE et la loi sur "l’égalité des chances", contre la répression
et contre l’avenir précaire que cette société organise pour les jeunes et
les salariés, soyons inflexibles !
Paris, le 13 avril 2006
Confédération Nationale du Travail
Bureau Confédéral
Secrétariat médias
medias(a)cnt-f.org
Messages
1. > Une belle lecon de democratie directe !, 14 avril 2006, 16:29
Notons que la loi qui remplacera l’article 8 de la loi de l’INégalité des chances a été concoctée par l’UMP et l’UMP seule, sans syndicats et sans orga lycéenne et étudiante. Borloo, évoque le CIVIS...
Donc non : nous n’avons pas encore gagné.
Et c’est vrai que l’on devrait exiger le retrait de la loi sur l’INégalité des chances, ainsi que l’abrogation des lois Pasqua/Debré, réclamer un statut pour les stagiaires, etc ... .
Bilba.
2. > Une belle lecon de democratie directe !, 14 avril 2006, 18:42
.../...En mettant au centre de leurs revendications la précarité et l’injustice sociale, les étudiants-grévistes ont unifié les luttes, abolissant les frontières générationnelles avec les salariés et les chômeurs, administratives avec les sans-papiers, sociales avec les banlieues, revendiquant une seule lutte de classe contre la précarité.../...
Si il y avait un diagnostic commun, il serait là : La jeunesse, même dans les facs, ne se voit plus comme futur golden-boy ou girl, comme futurs chevaliers d’entreprises, etc...
Le rêve d’être du côté du manche est passé, la mode de Tapie a fini à l’égout. La jeunesse s’assimile aux travailleurs, avec ou sans emplois, d’une façon très forte.
Et ce n’est pas une démarche romantique mais la sensation d’appartenir à une classe, pas celle des exploiteurs, et de devoir se défendre....
Enorme évolution...
Cop.
1. > Une belle lecon de democratie directe !, 14 avril 2006, 19:38
Oui mai la CGT va se rattrapé, ont ai la pour leurre dire que c’est pas tout a fait fini non ?
Rebelle
Pétition de l’huma
2. > Une belle lecon de democratie directe !, 14 avril 2006, 20:01
Mais oui, il s’est passé quelque chose de formidable et pourtant presque invisible.
Les années fric, c’est fini.
Quand l’oligarchie financière et politique va le comprendre, ce sera trop tard pour elle.
Comment vendre l’inutile à ceux qui n’en veulent plus ...?
Les esclavagistes nous feront un caca nerveux, c’est sûr !
Flash 12
3. > Une belle lecon de democratie directe !, 16 avril 2006, 14:04
Nous ne nsommes pas parvenus à l’abrogation des autres mauvaises lois (CNE, Egalité des chandes -sauf son article 8, le CPE, bien sûr-, mais aussi Perben I et II, Lois Fillon sur les retraites, Lois sur les privatisations, notamment EDF et GDF, Lois sécurité quotidienne I et II, Lois sur l’immigration déjà promulguées et en cours, Lois de finances successives iniques, qui ont aggravé la dette de l’Etat, en faisant des cadeaux fiscaux incalculables aux capitalistes français et mondiaux, etc. etc.), parce que les salariés, jusqu’à présent, ne sont jamais parvenues à un mouvement généralisé de 2 mois, comme y sont parvenus les étudiants et les lycéens ! C’est aussi simple que cela ! (et cà n’a rien à voir avec les "directions syndicales" qui n’en peuvent ! (ils ne faut pas leur donner fantasmatiquement le pouvoir qu’elles n’ont jamais eu, n’ont pas et n’auront jamais (c’est bien plutôt la droite et le patronat qui ont toujours eu intérêts à faire accroire que ces "syndicats" avaient du pouvoir : 1) cela permet de les flatter et donc de mieux les magouiller". 2) cela conforte les salariés les plus passifs à ne rien faire, et à déléguer imaginairement leur "combativité" pour masquer leur passivité réelle 3) Cà donne le change aux crétins de base de droite, quand le patronat est obligé de céder "devant les masses"). Les masses de salariés sont encre trop massivement serviles, croyantes dans les bienfaits promis par le système, peurresues face à tout - en bref berlusconnienne et sarkozystes - pour avoir l’audace de se lancer dans une folle aventure comme la grève générale étudiante. D’autant qu’une grève générale de salariés d’une ampleur et d’une intensité similaire à celle des "étudiants" de mars/avril 2006 : cà ferait mal ! Ce serait une véritable "crise révolutionnaire". Et pour le moment les salariés craignent par dessus tout - parmi toutes les calamités qui peuvent les accabler (AZF, accident nucléaire, licenciement massif, tsunami pendant les vacances, attentats terroristes massacre...) au moins en tant que menace virtuelle - une révolution ! C’est contraint et forcé, le dos au mur, qu’ils seront conduit, à contre-coeur- à la grève générale et donc à une crise révolutionnaire.
Pour le moment, ils attendent surtout qu’un gouvernement pas trop méchant à l’égard de leur misérable condition et "petit bonheur" puisse sortir des "urnes" l’année prochaine. En attendant tils pensent aux prochaines vacances (qui auraient été grillé en cas de grève gé , pensent-ils), à pouvoir continuer à régler les traites... Ils s’excitent un peu le samedui soir ou le week-end, à palabrer sur cce qu’on fait leurs gosses en cet "fin du long hiver"... Les plus émancipés en profitent pour draguer et baiser un peu plus (ou un tout petit moins peu)... Enfin bref on en est là. Et les grandes analyses politico-philosophico-syndicales ne doivent pas oublier ces "banalités de base".
Ciao