Accueil > Une information judiciaire ouverte sur les affaires Bettencourt
Une information judiciaire ouverte sur les affaires Bettencourt
Publie le mardi 26 octobre 2010 par Open-PublishingC’est un dur revers pour les deux magistrats rivaux qui se disputent les différents volets de ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Bettencourt ».
L’ensemble du dossier va être confié à une autre juridiction. En vue d’un dépaysement prochain des « affaires Bettencourt », le procureur général de Versailles Philippe Ingall-Montanier a demandé au procureur Philippe Courroye, mardi d’ouvrir une information judiciaire « sur l’ensemble des enquêtes préliminaires » qu’il mène dans le cadre de ces affaires.
Jusque là, le procureur refusait l’ouverture de cette information judiciaire, pour ne pas en être dessaisi.
Le procureur de Nanterre travaille en parallèle sur trois enquêtes : une première sur le contenu d’enregistrements réalisés chez Liliane Bettencourt ; une deuxième, qui met en cause le ministre du Travail Eric Woerth, sur du financement politique illégal et une dernière pour atteinte à la vie privée.
Guerre des tranchées
Mais il n’a d’autre choix que d’accéder à la demande de son supérieur hiérarchique, le procureur général de Versailles, en ouvrant l’information judiciaire. Il reviendra ensuite à la cour de cassation de statuer sur le transfert de l’affaire vers une juridiction qui ne dépende pas de la cour d’appel de Versailles. « Il est à souhaiter que, dès lors, on laissera la justice remplir sa mission en toute indépendance et sérénité d’esprit », ajoute Philippe Ingall-Montanier.
Le supplément d’enquête pour « abus de faiblesse » menée par le juge Isabelle Prévost-Desprez serait également dépaysé. Ce volet concerne la plainte de Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, qui accuse le photographe François-Marie Banier d’avoir abusé de la fragilité de sa mère pour lui soutirer de l’argent.
Les enquêtes sur les affaires Bettencourt ont été perturbées par la guerre des tranchées qui oppose la juge Isabelle Prévost-Desprez au procureur Courroye. Dernièrement, il avait soupçonné sa rivale d’avoir fait fuiter des informations sur l’enquête dans la presse.