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Vendredi 6 novembre : tou-te-s ensemble pour enterrer le délit de racolage !
Publie le mercredi 4 novembre 2009 par Open-Publishing5 commentaires
Le Mouvement du Nid organise symboliquement à Lyon, près de 35 ans après l’occupation de l’église Saint-Nizier par des personnes prostituées et des militant-e-s de notre association, la journée d’abrogation citoyenne du délit de racolage.
La Loi Sécurité intérieure aggrave le quotidien de précarité et de violence des personnes prostituées, en faisant peser sur elles une menace supplémentaire permanente. Elle renforce le regard stigmatisant qui les prive de la dignité à laquelle elles ont droit en tant que personnes. Les "clients" prostitueurs, qui, sûrs de leur bon droit, sont les auteurs d’innombrables violences quotidiennes : humiliations, injures, agressions…, tirent profit de cette politique injuste qui met encore davantage les personnes prostituées à leur merci.
Vendredi 6 novembre, nous vous invitons à assister au procès du racolage et de toutes les mesures de répression à l’encontre des personnes prostituées.
Tout au long du procès, des personnes prostituées, des militant-e-s du Mouvement du Nid, des avocat-e-s, divers acteurs de terrain prendront la parole. Parmi les intervenant-e-s, citons Marie-Claude Masson, connue sous le nom de "Ulla", figure du mouvement de 1975 ; Louis Blanc, militant du Mouvement du Nid, témoin du mouvement de 1975 ; Maître Emmanuel Daoud, avocat au barreau de Paris, membre du groupe d’action judiciaire de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme ; Maître Odile Belinga, avocate au barreau de Lyon, présidente de la Fédération du Rhône de la Ligue des droits de l’homme, Maîtres Frédérique Ménard-Serrand, avocate au barreau de Paris et membre de la commission juridique du Mouvement du Nid, et Vincent Potié, avocat au barreau de Lille, également sympathisant ; Christian Delorme, "curé des Minguettes", initiateur de la "marche des beurs", et relais du mouvement des prostituées lors de l’occupation de Saint-Nizier.
À l’issue du procès, les participant-e-s enterreront symboliquement le délit de racolage devant la presse et le public. Cette journée d’abrogation citoyenne du délit de racolage s’inscrit dans le cadre d’une série de 7 colloques organisés en 2009 afin d’évaluer les politiques publiques françaises en matière de prostitution. Elle permet au Mouvement du Nid et à ses partenaires de rappeler leur opposition ferme à toute mesure de répression envers les personnes prostituées, alors que le client prostitueur continue à jouir de la plus grande impunité. Face au reniement de ses engagements abolitionnistes par la France, nous voulons porter la nécessité d’un changement de cap ambitieux, digne de tous les combats menés contre les violences, l’exclusion, le sexisme, le racisme et la marchandisation des êtres humains.
Rendez-vous presse :
Église de Saint-Nizier, rue Saint-Nizier (entre la place des Terreaux et la place des Jacobins), entrée rue Édouard Herriot.
Procès : de 14h00 à 16h00 ;
Enterrement du délit de racolage : à partir de 16h15.
Pour tout contact : 01 42 70 92 40 /06 85 21 89 71
Le Mouvement du Nid et les colloques 2009 - 60ème anniversaire de la Convention du 2 décembre 1949
Le Mouvement du Nid, qui a fêté ses 70 années d’existence en 2007, est engagé auprès de milliers de personnes prostitué-e-s dans 32 villes françaises. Association 1901 reconnue d’utilité publique, il travaille sur les causes et les conséquences de la prostitution, et plaide sans relâche pour :
– L’abrogation du délit de racolage actif et passif et de toutes les mesures de répression touchant les personnes prostituées ;
– Une lutte résolue contre toutes les formes de proxénétisme ;
– L’ouverture d’alternatives réelles pour celles et ceux qui souhaitent quitter la prostitution ;
– Des campagnes de sensibilisation des "clients" prostitueurs et une norme interdisant l’achat de rapport sexuel, à l’exemple de la Suède (1999) et de la Norvège (2008).
– Des campagnes de prévention en direction des jeunes afin qu’elles/ils ne deviennent ni prostitué-e-s, ni proxénètes, ni "clients" prostitueurs.
En ce 60ème anniversaire de la Convention des Nations Unies pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui, la France doit franchir une étape supplémentaire en osant construire une politique globale et cohérente posant les bases d’une société sans prostitution. C’est dans cette optique que le Mouvement du Nid organise six colloques nationaux :
« Proxénétisme sans frontière : réagir ou laisser faire ? » (Lille, 15 mai 2009) ; « Personnes prostituées étrangères : immigrées clandestines ou victimes de réseaux ? » (Metz, 25 septembre 2009) ; « Prostitution : la réinsertion en danger ? » (Tours, 16 octobre 2009) ; « Prostitution et commerce du sexe : prévenir ou laisser faire ? » (Rennes, 22 octobre 2009) ; « Abrogation citoyenne du délit de racolage » (Lyon, 6 novembre 2009) ; « La prostitution, un job comme un autre ? » (Montpellier, 17 novembre 2009).
Le 2 décembre 2009, 60 ans jour pour jour après l’adoption de la Convention de 1949, le Mouvement du Nid et ses partenaires présenteront à l’Assemblée Nationale les conclusions de l’ensemble des colloques organisés et leurs recommandations pour l’élaboration d’une politique abolitionniste globale et cohérente en matière de prostitution.
Messages
1. Vendredi 6 novembre : tou-te-s ensemble pour enterrer le délit de racolage !, 4 novembre 2009, 18:20
La volonté affichée de lutter contre les réseaux où des jeunes étranger(e)s , attirés par des promesses mensongères d’emploi dans la mode ou le show-biz et qui se retrouvent esclaves de réseaux de prostitution, passeports confisqués etc, passe nécessairement par la criminalisation du délit de racolage . Sinon, comment intervenir ?
La lutte contre le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles voudrait que le conjoint ou la conjointe de la personne qui fréquente des prostitué(e)s soit informé(e) des risques que l’autre lui fait prendre afin de se prémunir en connaissance de cause . Or, la législation n’a rien prévu en ce sens . Le délit de racolage où le/la client(e) serait pénalisé(e) au même titre que le/la prostitué(e) est la seule façon de s’assurer que le conjoint ou la conjointe est informé(e) honnêtement des risques médicaux que l’autre lui fait courir à son insu.
On dirait que, pour préserver l’activité lucrative de quelques prostitué(e)s indépendant(e)s et de grands réseaux criminels , certains veulent perpétuer l’esclavage sexuel de la grande majorité des jeunes prostitué(e)s quitte à condamner au SIDA des conjoints qui n’y sont pour rien .
Dans les petites villes, les prostitué(e)s sont connu(e)s , leur origine aussi ( en général indépendante de réseaux criminels ) , leurs clients aussi, et par conséquent les conjoints sont vite informés et peuvent se protéger ou divorcer. Mais à Paris et dans les grandes villes , c’est un problème .
A une époque où les tabous ont disparu, où l’on peut divorcer ou rompre si le partenaire ne satisfait plus sexuellement ( c’est en général réciproque) , où les rencontres sont facilitées pour fonder un nouveau couple , le développement de la prostitution lucrative ne se justifie pas .
" Profession" peu fatigante pour les indépendant(e)s sans diplômes qui exercent sur rendez-vous ?
Racket peu fatigant et très lucratif pour les proxénètes esclavagistes ?
C’est pour cela que vous militez ? Pourquoi pas pour l’accès à un véritable EMPLOI en dehors du sexe qui doit rester LIBRE ET GRATUIT , pas un commerce ni un esclavage ni un risque que certains font courir aux conjoints .
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1. Vendredi 6 novembre : tou-te-s ensemble pour enterrer le délit de racolage !, 5 novembre 2009, 04:24
Tout à fait d’accord avec ce que vous dites à propos des réseaux à démanteler.
Un peu moins lorsque vous vous focalisez sur les conjoints, les tabous tombés, les rencontres faciles, les divorces aussi, etc.
Vous semblez oublier qu’il y a des personnes pour qui tout projet de couple est exclu, pour des raisons diverses, physique ou mental ingrat, que sais-je, ils ne plaisent pas, c’est une réalité, doivent-ils être exclus pour cela de toute relation physique et de toute part de rêve -ou d’illusion- qu’importe, qu’ils peuvent éventuellement trouver dans des relations tarifées, entre adultes libres et consentants ?
C’est une question que je me pose à vous lire ..
Quant aux métiers "peu fatigants", je me demande si prostitué-e en fait vraiment partie, j’en doute un peu .. Certainement plus fatigant que conseiller général (très bien payé paraît-il) en tout cas !!..
Cordialement.
2. Vendredi 6 novembre : tou-te-s ensemble pour enterrer le délit de racolage !, 5 novembre 2009, 04:35
Et pas besoin de diplômes non plus, conseiller général !!.. Faut juste un papa bien placé.
3. Vendredi 6 novembre : tou-te-s ensemble pour enterrer le délit de racolage !, 5 novembre 2009, 14:40
Comment éviter que ces personnes au physique ingrat ne prennent "leur part de rêve ou d’illusion" au détriment de victimes de réseaux de prostitution ?
Il existe un nombre égal de personnes , hommes ou femmes, au physique ingrat , alors pourquoi ce commerce qui en laisse un certain nombre, les plus pauvres, sans partenaire et qui perpétue l’esclavage sexuel ?
L’information du conjoint des clients qui n’ont pas ce problème est également une question essentielle pour sa santé .
La GRATUITE imposée de l’acte sexuel et la tarification de la sexualité considérée comme un délit sévèrement réprimée par la loi ( bien accomodante actuellement) ferait vite disparaître les proxénètes et les réseaux d’esclavage sexuel qui n’y trouveraient plus d’intérêt financier.
Pourquoi la franchise et l’honnêteté ne permettraient-elle pas aux personnes au physique ingrat de se rencontrer en connaissance de cause par voie d’annonces ou sur Internet alors que l’on a l’impression que n’y figurent que des Apollon ou des top-models ? Ne pourrait-il y avoir une association loi de 1901 pour favoriser gratuitement les rencontres entre personnes physiquement défavorisées ou peu attirantes ?
2. Vendredi 6 novembre : tou-te-s ensemble pour enterrer le délit de racolage !, 4 novembre 2009, 18:32
Expliquez comment vous pouvez démolir les réseaux qui maintiennent les jeunes étrangères en esclavage si le racolage n’est pas considéré comme un délit et si le client complice du proxénète n’a pas à en répondre en justice ?
Sous quel prétexte la police pourra-t-elle intervenir ?
Une fois ces réseaux démantelés, on pourra réinsérer les prostitué(e)s mais pas avant si leur vie est menacée .