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Verdict pour Yann et Pierre - 12/08 - 8h00 - Tribunal de Perpignan
Publie le vendredi 7 août 2009 par Open-PublishingFace à la « justice », Pierre et Yann ne sont pas seuls !
En 2007, Pierre et Yann, deux militants de la Coordination des Groupes Anarchistes, de SUD Étudiant Perpignan et pour l’un d’entre eux de Maulets au moment des faits, ont été placés en garde à vue. Cueillis chez eux, la police a perquisitionné leurs appartements et a pris leurs ordinateurs. Nos deux compagnons paient encore aujourd’hui la volonté du pouvoir de décrédibiliser et criminaliser à tout prix la lutte contre la LRU, qui a animé les universités ces dernières années. Après 48h de garde à vue, et 7h supplémentaires enfermés dans les cellules du tribunal, aucune des charges initiales n’a été retenue contre eux. Des plaintes nominatives d’outrage ont été déposées par certains professeurs contre Pierre et Yann. Les deux étudiants ont donc été accusés de « dégradations, vol, menaces de mort... » par ces mêmes profs qui se sont fait remarquer par leurs attitudes provocatrices et violentes, et pour leur opposition à la grève.
Un an et demi après, le comité de soutien « Justice pour Pierre et Yann » (CGA, Maulets et SUD Étudiant) a permis de recueillir plus de 3000 signatures, et de multiplier les rassemblements et les manifestations de soutien. Le 29 juin, Pierre et Yann passaient au tribunal accusés finalement d’outrages, outrages en réunion et pour avoir refusé le fichage ADN pendant la garde à vue.
Le fichage ADN est d’ailleurs un sujet particulièrement polémique. On remarque que les services de police doivent demander son accord au gardé à vue, avant de prélever sa salive, pour être enregistré au Fichier National Automatique des Empreintes Génétiques (FNAEG). Le refus du fichage ADN peut être réprimé par 1 an de prison et 15.000€ d’amende. Selon l’article 16.1 du Code Civil : « Chacun a droit au respect de son corps. Le corps humain est inviolable ». Les prélèvements génétiques sont une attaque à la dignité et l’intégrité physique ; personne ne peut être contraint à une intervention, sans fondement médical, sur son propre corps. C’est une atteinte aux libertés individuelles. En étendant ce fichage à pratiquement tous les crimes et délits (à l’exception de la délinquance économique et financière...), on se dirige vers un fichage génétique généralisé, contraire au respect des libertés de chacun.
Lors du procès, les deux étudiants ont pu compter sur le témoignage de 6 militants qui ont contextualisé les agressions supposées, au moment de la mobilisation contre la LRU. A l’intérieur et à l’extérieur du Palais de Justice, plus de 200 personnes se sont rassemblées pour apporter leur soutien aux deux étudiants. Ainsi, le tribunal fut forcé d’entendre ce qui n’avait échappé à personne : ce procès était clairement politique, et les deux anarchistes, Pierre et Yann, en étaient les têtes de turc. Les professeurs anti-grève qui avaient porté plainte contre eux étant absents, c’est le juge qui a fait la lecture de leurs déclarations, et qui avait visiblement à coeur de défendre ces « pseudo-victimes ».
Pierre et Yann n’ont reconnu aucun des faits, aucune des déclarations, aucune des charges qu’on tente de leur imputer ! Aujourd’hui comme hier, nous dénonçons toutes les manoeuvres qui prétendent démontrer artificiellement les charges contre les militan
ts. S’ils sont condamnés, ce sera simplement parce que leurs choix politiques et leur implication ne s’accordent pas avec les défenseurs de l’État, d’un ordre établi indiscutable et d’une société acritique.
Nous réclamons l’arrêt des poursuites contre Pierre et Yann !
Nous faisons un appel à l’ensemble des acteurs des luttes étudiantes et plus généralement des mouvements sociaux à être solidaires et à agir contre la criminalisation des luttes.
Le mercredi 12 août à 8h00, le Comité de soutien « Justice pour Yann et Pierre » appelle à un rassemblement devant le Tribunal de Perpignan où sera rendu le verdict !
Rassemblement de soutien sans badge, ni drapeau.