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Vies parallèles / C’est l’heure de l’mettre
par Hdm
Publie le jeudi 28 septembre 2017 par Hdm - Open-PublishingCE MERCREDI 27 SEPTEMBRE 2017 à 18H30
La géométrie est une discipline implacable. Pour elle, contrairement à la poésie, deux parallèles ne peuvent jamais se rejoindre.

Si les humains obéissaient aux règles mathématiques, tout serait plus clair. Nous aurions deux mondes parallèles, côte à côte, qui jamais ne se reconnaissent.
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Ceux qui marchent vers le point de ralliement – République ? – et sur le côté, ceux qui continuent de vaquer à leurs occupations et regardent les trains passer.
A ce moment de l’Histoire, le gréviste alarmé par la descente aux enfers collective annoncée entre les lignes, voit autour de lui des individus vivant leurs petites vies comme si de rien n’était. Et il mesure le gouffre.
Ces gens verront détruits leurs illusions et leurs rêves, et laisseront à leurs rejetons une jungle qu’ils voient toujours comme un jardin. Mais jamais ne parviennent à se situer, ne serait-ce que par un effort d’imagination, dans le courant parallèle.
Il semble que le gouffre ait une dimension anthropologique : d’un côté, une partie de la société, majoritaire, se serait développée es qualité de clients, appelés également usagers, automobilistes, passagers, selon les circonstances des « troubles sociaux ». De l’autre, les grévistes.
Les premiers, hommes de trottoirs, ne voient pas toujours d’un mauvais œil les seconds, qui marchent sur la route. « Ils ont raison », « ça peut plus durer », « y faudrait un nouveau mai 68 », disent-ils parfois béatement, avant de continuer leur chemin, sans même s’apercevoir que ce Ils a vocation à devenir Nous, c’est-à-dire eux aussi... Assisteraient-ils à un spectacle ?
Serait-ce à dire qu’ils vivraient en dehors d’eux-mêmes ? Dans une autre dimension ? Sur une ligne qui jamais ne croisera l’Histoire ?
Mais non. L’Histoire n’est pas linéaire. Rien de géométrique. Les lignes se rejoindront, contre même l’avis du trottoir. C’est comme ça quand vient l’heure. De l’mettre.

(Nous diffusons ce mercredi notre compte-rendu de l’édition 2017 de Manifiesta, la fête du Parti du Travail de Belgique ; là-bas, ce parti enregistre une popularité grandissante... mais se trouve de ce fait confronté à certaines illusions persistantes, concernant le parlementarisme et la possibilité de changement sans engagement réel des gens, au-delà du bulletin de vote. Vous entendrez Peter Mertens, Président du Parti, et deux militants députés, Frédéric Gillot et Raoul Hedebouw ; et comme sur les questions internationales nous devons sortir des visions parallèles où la guerre apparaît comme on un dessin animé effrayant – avec ses méchants et ses gentils, ceux-là mêmes désignés par la production, vous entendrez sur ces questions Michel Collon et Bahar Kimyongür)
« L’heure de l’mettre »
Les éphémérides de l’Heure de l’mettre sont sur ArteRadio, Saint Glyphosate, Le lien.