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Villiers-le-Bel : les avocats vont demander l’ouverture d’une information judiciaire
Publie le lundi 26 novembre 2007 par Open-PublishingLes avocats des familles des deux adolescents de 15 et 16 ans décédés dimanche à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) ont annoncé lundi qu’ils allaient demander l’ouverture d’une information judiciaire qui permettrait aux parents d’avoir accès au dossier, ce qui contribuera à l’apaisement, selon eux.
Un journaliste frappé
Un peu plus tôt, les familles avaient demandé que « justice soit faite, dans le calme et la sérénité ». Un homme qui s’est présenté comme « le cousin de Moushin », l’une des deux victimes, a précisé que les familles avaient choisi pour avocat Jean-Pierre Mignard, l’avocat des familles des deux adolescents de Clichy-sous-Bois décédés en octobre 2005 dans un transformateur électrique après avoir été poursuivis par des policiers.
Dans l’après-midi, une équipe de France 3 Ile-de-France s’est fait voler sa caméra et l’un des journalistes a été frappé dans le quartier de l’accident, ont indiqué la chaîne et le journaliste agressé.
« Nous sommes arrivés vers 14h sur les lieux de la collision, il y avait un groupe de jeunes. On a commencé à faire des interviews. Une personne plus agressive est arrivée ensuite, entourée d’une petite dizaine de personnes, venues exclusivement pour voler la caméra. J’ai résisté, ils m’ont traîné sur 5 ou 6 mètres en me donnant des coups au visage, à l’oreille, les cervicales, au genou, sur les reins... », a déclaré le JRI (journaliste reporter d’images) agressé, Noé Salem. Il porte plusieurs ecchymoses et a déposé plainte pour agression. France 3 va également porter plainte pour vol.
Collision inévitable
Par ailleurs, des témoins corroborent la version des policiers, selon la procureure de la République de Pontoise, Marie-Thérès de Givry, qui affirme que trois « témoins » entendus dimanche soir ont confirmé « la version des policiers » au sujet des circonstances de l’accident.
Plus tôt, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), cosaisie avec la sûreté départementale par Marie-Thérès de Givry pour enquêter sur des « faits d’homicide involontaire et de non assistance à personne en danger », a écarté la responsabilité des policiers dans l’accident.
La mini-motocross, a établi l’IGPN, roulait « à très vive allure » et aurait refusé, à une intersection, la priorité au véhicule de police qui roulait « normalement, sans dépassement de vitesse en agglomération et sans gyrophare ». Les deux policiers à bord de ce véhicule, selon la même source, n’ont pu éviter le choc, « très violent ». Ils ont été entendus par l’IGPN, ainsi que quelques témoins des faits qui auraient indiqué que les « policiers n’ont pas pu faire autrement ». Selon un journaliste de l’AFP, la voiture au pare-brise éclaté, porte pour sa part des traces d’un violent choc frontal. Les véhicules ont été saisis et feront l’objet d’une expertise technique.
Fillon a téléphoné aux parents
Sur le fait de savoir si ceux-ci ont ou non tardé à porter secours aux deux adolescents, l’IGPN, en étant très mesurée, écarterait également « toute faute grave » de ce point de vue. Un habitant avait affirmé que juste après l’accident, des personnes ayant voulu porter secours aux deux jeunes ont été empêchées de s’approcher par les policiers. Les secours, qui circulaient dimanche soir dans le quartier, seraient arrivés dix minutes plus tard.
Les deux jeunes - inconnus des services de police - n’auraient pas porté de casques, selon plusieurs témoignages. L’autopsie des deux corps sera réalisée ce lundi, a indiqué la préfecture dans un communiqué envoyé à 20minutes.fr. François Fillon et leur a promis que tout serait fait pour rechercher la vérité.
Selon la préfecture de police, un « calme précaire » régnait lundi à Villiers-le-Bel et dans les communes voisines après les violences urbaines de dimanche soir. Sept personnes ont été interpellées.
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Le maire socialiste de Villiers-le-Bel, Didier Vaillant, a lancé un appel au calme. « J’appelle l’ensemble des habitants et notamment les jeunes à ce que nous puissions retrouver le calme dans notre ville. Depuis hier, nous sommes en deuil, cette nuit, la ville a souffert ».
Le bureau de police de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) a été incendié, celui d’Arnouville saccagé et un sapeur pompier et 40 policiers ont été blessés, dont deux gravement. L’un d’entre eux « est un commissaire de police de Sarcelles, il a été frappé par des jeunes quand il a voulu se rendre sur les lieux de l’accident », selon une source bien informée qui l’a eu au téléphone dimanche soir après les faits. « Il a été touché à une arcade sourcilière et a plusieurs côtes cassées, il s’est vu prescrire 30 jours d’ITT (incapacité totale de travail) », a ajouté cette source.
Peu avant 23h, « de petits groupes mobiles attaquant commerces, passants et automobilistes » pour les dépouiller auraient été observés, a indiqué la préfecture qui a fait état de sept interpellations dont celle d’au moins un casseur présumé, porteur de bijoux dérobés dans une bijouterie pillée à Villiers-le-Bel.
28 véhicules brûlés
Parmi les CRS blessés, deux l’ont été par des tirs de grenaille, une seule victime a été sérieusement blessée à la jambe. Deux véhicules de police ont été endommagés ainsi que plusieurs véhicules de pompiers.
La gare d’Arnouville-Villiers-le-Bel a été endommagée, elle avait été fermée provisoirement dimanche soir.
Deux garages ont été incendiés à Villiers-le-Bel et une station service dans la localité voisine de Gonesses. Enfin, 28 véhicules ont été brûlés, selon un bilan de la préfecture.