Violences patronales à l’encontre des Sans Papiers : Un contre sens !

de MRAP

Dans la nuit du 9 juillet, quatre individus s’en sont pris au local de l’entreprise de nettoyage Castro du 10 rue Mademoiselle, occupé depuis sept semaines par des salariés sans papiers. Sortis pour arrêter les dégradations, ceux ci ont été insultés et gazés en plein visage. Trois d’entre eux ont dû se rendre à l’hôpital. Le lendemain, un rassemblement d’une cinquantaine de personnes s’est tenu en soutien à ces grévistes qui ont subi de nombreuses pressions tout au long de leur mouvement.

En effet, au début de l’occupation, l’employeur, après avoir coupé l’électricité et condamné l’accès aux toilettes, avait déversé de l’eau de javel dans le local où se trouvaient les grévistes. Quelques semaines plus tard, il encombrait le local de gravats. Les grévistes et leurs soutiens témoignent de la fréquence des intimidations et de l’impossibilité de dialoguer. Aucun accord n’a hélas été trouvé, l’employeur refusant totalement de fournir les documents nécessaires aux dossiers de régularisation des grévistes.

Cette violence patronale est un contresens qui ignore l’apport irremplaçable des migrants à la société française et à la prospérité économique de la France.

Le MRAP salue la détermination des grévistes Sans papiers à faire reconnaître leurs droits dans des conditions extrêmement difficiles. Il appelle à la régularisation la plus large de tous les travailleurs sans papiers et rappelle sa revendication d’une régularisation globale de tous les Sans papiers en France et dans l’Union Européenne.

Paris, le 11 juillet 2008