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respondant de "La Libre" à ParisÀ propos
17.04.2008
Une grève
Retour à la normale pour Vélib’ ce matin, même si plusieurs stations (boulevard Richard Lenoir, par exemple) étaient mystérieusement encore « provisoirement fermées ». Hier pendant toute la journée, le service parisien de location de vélos en libre service a été perturbé par une grève des employés de Cyclocity, la filiale de JCDecaux qui s’occupe de la maintenance des bécanes.
C’est le côté obscur d’un système à la réussite si éclatante : selon les témoignages de grévistes entendus hier, les agents au gilet jaune fluo qu’on voit s’activer à longueur de journées et de soirées dans les rues de Paris n’en peuvent plus. Pour un salaire pas mirobolant (de l’ordre du smic), ils alignent des dizaines de kilomètres par jour dans les rues de la capitale à la recherche des vélos défectueux, qu’ils doivent réparer, charger et décharger en un temps record, dicté par une feuille de route implacable. Le taux de rotation du personnel de Cyclocity témoignerait du malaise des petits hommes jaunes. Depuis la création de cette société, en juillet 2007, 35% de ses effectifs ont déjà été renouvelés.
Les grévistes ont obtenu hier des promesses de revalorisation salariale voire d’amélioration de leurs conditions de travail. L’aspect le moins agréable de leur job, confiait un des ces agents hier, est d’être « sans cesse pris à partie par des utilisateurs de Vélib’ rendus furieux par le mauvais état général des vélos ». Pneus crevés, chaînes déraillées, selles mal adaptées, antivols bloqués, cartes bancaires exagérément débitées : les Parisiens ne s’énervent pas rarement contre leurs Vélib’. Parfois, ils passent même carrément leurs nerfs sur ces pauvres vélos.
Résultat : depuis l’inauguration du service, plusieurs milliers de bicyclettes ont été vandalisées, sans compter 700 qui ont été purement et simplement volées. Sur 17 millions d’utilisations à ce jour comptabilisées, ce n’est finalement pas énorme. Mais ce n’est tout de même pas rien non plus. Du coup, la mairie de Paris et la Somupi, la société qui gère l’exploitation des Vélib’, ont obtenu il y a peu l’accord de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) pour constituer une liste noire d’utilisateurs de Vélib’ pris en flagrant délit de vol, de dégradation ou d’utilisation frauduleuse de vélos. Outre l’encaissement de la caution de 150€, ils risquent désormais de voir leur abonnement suspendu pendant une durée pouvant aller jusqu’à trois ans.
Messages
1. grève vélib, 17 avril 2008, 12:36, par bipède
Vélib : tout le système néolibéral = profit maximum, monopole, et RFID. Sous l’habit écologique.
Vélib à Paris : les chiffres cachés
publié le mardi 16 octobre 2007 à 19h43
(...) Si Velib est un succès politique pour Bertrand Delanoë, c’est aussi un succès financier... pour Decaux, l’entreprise qui a remporté l’appel d’offres. Dans son édition du Mercredi 3 octobre 2007, le Canard Enchaîné révèle les chiffres cachés du contrat passé entre Decaux et la mairie de Paris.
(...) Le contrat a été signé pour une exploitation du service pour 10 ans, jusqu’en 2017. Decaux est chargé d’installer et d’entretenir 20 600 vélos et 35 000 bornes d’accrochage dans la capitale. Il doit également verser 3,4 millions d’euros de redevance à la mairie. En échange, Decaux peut exploiter 1280 panneaux publicitaires de 2m² et 348 panneaux de 8m².
L’avantage pour la mairie de Paris est de fournir un service qui ne lui coûte pas un centime, et qui va même lui rapporter environ 25 millions d’euros puisque les recettes du Vélib vont directement dans les caisses de la mairie.
(...) Decaux a obtenu le monopole sur l’exploitation des panneaux publicitaires dans la capitale. Si la mairie de Paris a décidé de supprimer 20% des panneaux pour des questions d’esthétique, des panneaux déroulants ont été ajoutés sur les principaux axes de la capitale. Grâce à ces panneaux à affiches mobiles, Decaux peut vendre quatre fois plus d’espace publicitaire.
Selon Le Canard Enchaîné, le marché est estimé à 60 millions d’euros par an. Entre la redevance payée par Decaux et le coût d’exploitation du service, la mairie de Paris a calculé que le bénéfice de Decaux devrait être d’environ 10 millions d’euros en moyenne par an.
Cependant, dans le contrat signé entre la mairie de Paris et Decaux, le montant de la redevance payée par l’entreprise est fixe. Or, le marché de la publicité estimé à 60 millions d’euros est variable. Si Decaux parvient à vendre ces espaces à un meilleur prix, tous les bénéfices supplémentaires iront exclusivement à l’entreprise. (...)
Le monopole du vélo en libre service en Ile de France
Les stations Velib ne sont pas modulables. Autrement dit, si les communes limitrophes souhaitent installer un service de vélo compatible avec celui de la capitale, elles devront obligatoirement choisir l’entreprise Decaux. (...)
Les coûts pour l’entreprise sont fixes alors que les recettes publicitaires peuvent varier, plutôt à la hausse qu’à la baisse. En outre, son système verrouillé empêche toute concurrence crédible pour l’attribution des services de vélo en libre accès pour les villes de banlieue. Decaux est quasiment assuré d’étendre son service aux autres villes si elles veulent que leur système soit compatible avec celui de capitale. Double jackpot.
http://www.politique.net/2007101601-velib-a-paris-les-chiffres-caches.htm
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Vélib, Decaux et RFID : alerte à la techno-surveillance
20 juillet 2007,
Par Gwenael Wasse
(...) Lancée dimanche 15 juillet à Paris, l’opération Vélib s’annonce déjà comme un véritable succès. Les Amis de la Terre se réjouissent que le vélo, moyen de transport urbain par excellence, populaire, propre et convivial, reprenne la place qu’il mérite dans la capitale. Cependant, les Amis de la Terre s’inquiètent beaucoup d’apprendre que les données relatives aux déplacements des abonnés longue durée seront conservées pendant 5 jours par la société gestionnaire Somupi, filiale du groupe Decaux et sous-traitante de la Mairie de Paris pour Vélib [1].
http://www.amisdelaterre.org/Velib-Decaux-et-RFID-alerte-a-la.html