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un exellent article du monde citoyen qui m’a beaucoup appris sur cette affaire
Guy Môquet, assassiné par le grand patronat français
par Olivier Bonnet, 23 October 2007
Nous serions professeur, nous n’aurions pas refusé de lire la lettre de Guy Môquet à nos élèves, comme une directive de Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale, y obligeait les enseignants hier sur ordre du président. Nous aurions ainsi désobéi à leur principal syndicat, le SNES, dont Claudie Martens, la co-secrétaire générale, dénonce en cette initiative une “récupération politique” : “Nous obliger à parachuter en plein cours un savoir sur un seul et unique personnage, sorti de son contexte, c’est manquer de respect à notre métier“, estime-t-elle.
Elle se trompe, en ce que nul n’empêche le professeur de resituer le contexte, et c’est justement ce qu’il convenait de faire. Darcos est très clair : “On le dit depuis le début, les enseignants peuvent faire ce qu’ils veulent autour de cette lettre“. Chiche ! Il fallait alors prendre Sarkozy à son propre piège et expliquer en quoi Guy Môquet est mort non en tant que résistant, mais parce qu’il était communiste. Henri Guaino, conseiller du président, explique à propos du jeune fusillé, dans Libération : “Il tombe victime de la barbarie nazie“.
La part de vérité de cette affirmation est si partielle qu’elle en devient presque mensongère. Ce sont certes les nazis - en l’espèce le général Stülpnagel - qui ordonnent qu’en représailles à la mort du lieutenant-colonel Holtz, abattu à Nantes par la résistance, on fusille 50 otages. Mais lesquels ? Les Allemands pucheun’interviennent pas dans le choix des victimes. L’homme qui désigne les suppliciés s’appelle Pierre Pucheu, le ministre de l’Intérieur de Pétain. C’est donc lui qui condamne à mort les 27 fusillés de Châteaubriant, groupe auquel appartient le jeune Guy Môquet. Tous sont communistes et le hasard n’a rien à y voir : Pucheu explique clairement son choix comme dicté par la volonté d’ “éviter de laisser fusiller 50 bons Français“.
A ses yeux, un communiste n’est pas un bon Français. Or celui qui était alors le candidat Sarkozy a déclaré : “Je veux dire que cette lettre de Guy Môquet, elle devrait être lue à tous les lycéens de France, non comme la lettre d’un jeune communiste, mais comme celle d’un jeune Français faisant à la France et à la liberté l’offrande de sa vie“. Absurde, puisqu’on a vu que Môquet est mort justement parce qu’il est communiste ! Et pourquoi Pucheu choisit-il les otages dans leur rangs ? C’est tout simplement qu’il est un digne représentant de cette droite collaborationniste viscéralement anti-rouges, au point de faire sienne la devise : “plutôt Hitler que le Front populaire“.
Au moment d’entrer en politique, Pucheu n’est pas n’importe qui. “Administrateur des fonderies de Pont-à-Mousson, des aciéries de Micheville, fondateur du Cartel international de l’acier, énumère l’ancien sénateur communiste Maurice Ulrich dans L’Humanité, il est l’un des plus éminents représentants de ce qu’on appelait alors le Comité des forges et de cette bourgeoisie qui, après le triomphe de Hitler, entend prendre sa revanche sur le Front populaire. Pucheu, donc, choisit. Politiquement. Charles Michels, secrétaire général des cuirs et peaux CGT ; Jean-Pierre Timbaud, dirigeant de la métallurgie CGT ; Jean Poulmarch, dirigeant du syndicat des produits chimiques CGT ; Jules Vercruysses, dirigeant du textile CGT ; Désiré Granet, dirigeant du papier-carton CGT ; Jean Grandel, secrétaire de la fédération postale CGT…”
En somme, se débarrassant des syndicalistes, il joint l’utile (pour le patronat) à l’agréable (trucider la vermine rouge).
aodetteVoilà donc la vérité historique qu’il faut rappeler, à l’occasion de ce que le pouvoir a baptisé “commémoration du souvenir de Guy Môquet et de ses 26 compagnons fusillés“. En faisant d’abord observer que l’utilisation du mot “compagnons” est inappropriée et que le vocabulaire a un sens : les résistants gaullistes se donnaient du “compagnon” quand les communistes s’appelaient “camarade“.
Et Môquet lui-même parle de ses co-suppliciés ainsi : “mes 26 camarades“. Mais évidemment, le mot “camarade” lui-même, fortement connoté, évoque le communisme comme si on le prononçait en langue soviétique, “tovaritch“. On a donc remplacé le mot honni de la droite par un “compagnon” moins “ringard“, dixit Guaino. Cette précision utilement apportée aux élèves, il faudra ensuite leur conter comment la frange la plus puissante du patronat français, en cheville avec l’Etat pétainiste, a profité de l’exigence allemande d’exécuter des otages pour éliminer ses opposants politiques en même temps que les animateurs du mouvement social, pour mieux le décapiter.
Et enfin leur lire la lettre de ce jeune homme de 17 ans, qui va mourir simplement parce qu’il est le fils de Prosper Môquet, député communiste élu en 1936, et que cette seule filiation suffit aux yeux du gouvernement français de Vichy à lui faire mériter la peine capitale. “Victime de la barbarie nazie” ? Plutôt martyr politique aux bourreaux bien Français.
PS : on pourra aussi opérer un rapprochement très pédagogue avec l’actualité, en précisant que Guy Môquet était fils de cheminot, profession dont le régime spécial de retraite va être réformé par le gouvernement. Qu’en aurait pensé le jeune militant communiste ? Que dirait-il aujourd’hui en lisant le numéro 2 du MEDEF,
Denis Kessler, qui affirme tranquillement, analysant la politique sarkoziste : “Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses (…) A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. (…) Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !”
On pourra enfin lire aux élèves cet autre texte de Guy Môquet, témoignage naïvement formulé de l’engagement qui le conduisit à la mort :
Parmi ceux qui sont en prisonSe trouvent nos 3 camaradesBerselli, Planquette et SimonQui vont passer des jours maussadesVous êtes tous trois enfermésMais patience, prenez courageVous serez bientôt libérésPar tous vos frères d’esclavageLes traîtres de notre paysCes agents du capitalismeNous les chasserons hors d’iciPour instaurer le socialismeMain dans la main RévolutionPour que vainque le communismePour vous sortir de la prisonPour tuer le capitalismeIls se sont sacrifiés pour nousPar leur action libératrice.”
Messages
1. la lettre de guy moquet, 28 octobre 2008, 11:33, par JD
Guy n’a pas été tué par la barbarie nazie, il n’a pas donné sa vie pour la France il n’était pas résistant, la Résistance n’existait pas encore lorsqu’il a été arrété.
Il était tout simplement un jeune communiste en lutte contre la guerre des capitalistes.
Il a été assassiné par ces mêmes capitalistes.
S’il était encore vivant aujourd’hui il serait certainement contre la guerre en Irak et en Afghanistan.
Il serait certainement contre cette soi disant crise financière qui va encore appauvrir , si cela est possible, les plus pauvres.
Il serait certainement contre le fait que des dizaines de milliers d’enfants meurent de faim dans le monde.
Il serait certainement contre la privatisation de la poste.
Il serait certainement contre les suppressions de postes à l’Education Nationale.
Il serait certainement contre la suppression des régimes spéciaux pour les cheminots et les autres.
Il était un militant communiste comme on aimerait qu’il y en ait encore aujourd’hui
1. la lettre de guy moquet, 28 octobre 2008, 15:28
De multiples moyens de manipuler l’histoire.
Sarko en mettant moquet à l’honneur, voulait exhalter le nationalisme, d’une manière un peu plus fine que la vieille droite conservatrice.
Mais la réaction de la gauche n’a vu dans tout cela qu’une seule chose critiquable : on lui pique un martyre à elle.
Il y a bien plus à dire !
N’oublions pas qu’il a été arrété pour avoir diffusé un tract qui ne faisait qu’implorer le gouvernement de vichy de bien ouloir libérer son père, Prosper Môquet, l’un des 72 députés du Parti communiste élus à l’Assemblée nationale le 3 mai 1936. En mai 1935, Staline avait signé un traité de coopération avec le gouvernement de Laval, acceptant implicitement la politique militaire française.
Le 30 septembre 1938, Neville Chamberlain, représentant la Grande-Bretagne et Edouard Daladier représentant la France, et tous deux partisans de la politique d’apaisement, signèrent les Accords de Munich. Ils donnèrent ainsi aux nazis le feu vert pour envahir la Tchécoslovaquie. Staline prit peur que la Grande-Bretagne et la France ne soient en train de se préparer à s’unir avec l’Allemagne contre l’Union soviétique.Au lieu d’essayer de mobiliser la classe ouvrière mondiale contre cette alliance impérialiste, Staline procéda à une alliance préventive de son cru : le Pacte du 23 août 1939.
Moins d’un mois plus tard, le 20 septembre 1939, le Comintern informait le PCF de sa nouvelle ligne politique : les partis communistes ne devaient pas soutenir la guerre contre l’Allemagne déclarée par la France et la Grande-Bretagne suite à l’invasion de la Pologne par Hitler. Ce que les staliniens avaient auparavant qualifié de guerre de « défense nationale » était à présent qualifié de « guerre impérialiste. » Le Parti communiste devait donc s’y opposer suivant cette ligne politique, puisque l’Allemagne avait fait une alliance avec l’Union soviétique.
Dans le journal l’Humanité du 26 septembre 1940, le PCF critiquait sévèrement la résistance gaulliste qu’il accusait de « va-t-en-guerre avec la peau des autres » et dénonçait « la volonté commune des impérialistes d’entraîner la France dans la guerre, du côté allemand ou du côté adverse sous le signe d’une prétendue résistance à l’oppresseur. »
André Marty, dirigeant du PCF, le "boucher d’albacete" , envoya le 4 octobre 1939 une lettre à Léon Blum, membre du gouvernement Daladier, critiquant son soutien à la guerre. « L’actuelle guerre européenne est une guerre provoquée par deux groupes impérialistes dont chacun veut dépouiller l’autre ; par conséquent, les ouvriers, les paysans, n’ont rien à voir dans cette affaire. »
En conséquence, le président Edouard Daladier décréta le 26 septembre 1939 la dissolution du PCF. Il fit interner un grand nombre de ses membres et députés, dont Prosper Môquet. Prosper, arrêté le 10 octobre 1939 fut jugé en secret par un tribunal militaire en avril 1940 et condamné à cinq ans d’emprisonnement. Il fut déporté en mars 1941 au bagne de Maison-Carrée en Algérie.
Les nazis envahirent la France et Pétain signa l’armistice, douze jours plus tard. La sympathie de larges couches de la bourgeoisie française pour le fascisme joua un grand rôle dans la déroute de l’armée française.
Prosper Môquet fut donc emprisonné, mais pas pour ses activités anti-nazies, comme l’affirme le PC dans sa déclaration du 21 mai 2007 (la déclaration, en fait, laisse entendre des activités anti-nazies) ; au contraire, le parti s’opposait, pour le moment, à la guerre contre l’Allemagne fasciste. En effet, bien qu’il ne fasse pas de doute que d’autres considérations politiques entraient en jeu (comme par exemple, l’occasion de réprimer les tendances de gauche au sein de la classe ouvrière) le père de Guy Môquet fut officiellement condamné pour « intelligence avec l’ennemi » et n’était certainement pas, à ce moment-là, membre du Front populaire qui n’existait alors plus. Il était en fait un prisonnier politique du gouvernement Daladier, dirigeant du Parti radical et ancien ministre du gouvernement de Front populaire de Léon Blum.
Une recherche faite par, Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier, en 2006, dans les archives municipales de Paris, a mis à jour des notes rendant compte de négociations entre le PCF, dirigé par Maurice Tréand, et Otto Abetz, représentant de Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères nazi. Ces notes révèlent que les émissaires de Staline n’hésitaient pas à essayer d’entrer dans les bonnes grâces de l’occupant nazi en faisant usage d’antisémitisme bien placé.
Tréand, sous la direction du secrétaire du comité central du PCF, Jacques Duclos, essaya en vain d’obtenir des nazis l’autorisation de publier le journal du PCF, l’Humanité. Les négociations durèrent de juin à août 1940.
Tréand présenta ainsi ses arguments : « Pour l’URSS nous avons bien travaillé par conséquent par ricochet pour vous... [N]ous ne ferons rien pour vous, mais rien contre vous. » Attaquant les capitalistes anglais et leurs alliés français, Tréand fait référence au « Juif Mandel ». Georges Mandel était le dernier ministre de l’Intérieur avant l’occupation nazie. Tréand mentionne par trois fois le « Juif Mandel » qui a « fusillé des ouvriers qui sabotaient la défense nationale ».
Un texte écrit pas Duclos et présenté aux autorités allemandes disait : « L’Humanité publiée par nous se fixerait pour tâche de poursuivre une politique de pacification européenne et de défendre la conclusion d’un pacte franco-soviétique, qui serait le complément du pacte germano-soviétique et ainsi créerait les conditions d’une paix durable. »
Staline était tout à fait conscient de l’opposition et du désarroi qu’une telle politique occasionnait parmi la masse des travailleurs et des membres du parti. Nombreux furent ceux qui démissionnèrent, dont un tiers des députés du PCF. Beaucoup n’attendirent pas l’invasion de l’Union soviétique par les nazis pour entrer dans l’activité clandestine contre l’Occupation. Un télégramme daté du 22 juin 1940 et signé par le secrétaire de l’Internationale communiste Georgi Dimitrov et le secrétaire général du PCF Maurice Thorez déclare, « Utiliser la moindre possibilité favorable pour faire sortir journaux syndicaux, locaux, éventuellement l’Humanité en veillant que ces journaux... ne donnent aucune impression de solidarité avec envahisseurs ou leur approbation. »
La police française arrêta et emprisonna Guy Môquet, âgé de 16 ans, le 13 octobre 1940. La France était occupée, mais il fallut attendre encore neuf mois avant que l’invasion nazie de l’Union soviétique ne mette fin au pacte hitléro-stalinien. La déclaration du PCF du 21 mai 2007 affirme qu’il était en train de distribuer des tracts « contre l’Occupation et la collaboration », mais il est très peu probable qu’il aurait ainsi agi contre la ligne politique du parti.
Les médias se sont mis au diapason de la version du PCF et n’ont aucunement essayé de faire la lumière sur la situation de Prosper au moment de l’arrestation de son fils. Ils ont évité au PCF que ne soit découvert ce secret gênant, veillant ainsi à ne pas perturber cette toute dernière adaptation du stalinisme au gaullisme.
Avec l’invasion nazie de l’Union soviétique le 22 juin 1941, le PCF fit une nouvelle volte-face, et adopta à nouveau sa position d’antifascisme de Front populaire au lieu de sa position d’anti-impérialisme, et entra dans une alliance avec la résistance gaulliste, avec pour but le rétablissement d’un régime bourgeois après la Libération plutôt qu’une république socialiste ouvrière.
L’organe théorique du PCF, Les cahiers du bolchevisme, à la fin des années 1941 déclare, « les Français saluent dans les soldats de De Gaulle, des combattants de la bonne cause, des combattants anti-hitlériens. » Cette unité avec la bourgeoisie nationale fut consolidée quand les staliniens entrèrent dans le Conseil national de la Résistance de De Gaulle en mai 1943. La « bonne cause » se révéla plus tard être l’oppression des peuples coloniaux de la France en Algérie et en Indochine, sans parler de la participation des staliniens au gouvernement de De Gaulle en 1945 et à la reconstruction du capitalisme français.
Les communistes, emprisonnés dans des camps d’internement par les gouvernements de Daladier puis de Pétain, étaient maintenant officiellement ennemis des nazis et à leur merci.
Le 20 octobre 1941, un commandant allemand Karl Hotz, fut exécuté à Nantes par trois jeunes communistes. Les nazis exigèrent immédiatement en représailles la vie de 50 Français. Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur du gouvernement collaborationniste du maréchal Pétain reçut l’ordre de choisir 50 prisonniers à exécuter. Pucheu rejeta une première liste de noms d’anciens soldats jugeant qu’ils étaient « de bons Français » et préféra une seconde liste constituée d’otages communistes.
Il s’agissait de membres du PCF, à l’exception de Marc Bourhis, un trotskyste, et de son ami et camarade Pierre Guéguin, maire de la ville de Concarneau et membre du PCF depuis sa fondation en 1920. Il s’était opposé au pacte hitléro-stalinien, comme bien d’autres membres du PCF et sympathisait avec les trotskystes. Lorsqu’une occasion se présenta à Bourhis de s’échapper du camp d’internement, il décida de rester avec Guéguin, craignant que ce dernier ne soit maltraité, voire tué par les prisonniers staliniens s’il se retrouvait seul avec eux. La présence de trotskystes parmi le groupe des 27 prisonniers exécutés avec Guy Môquet par un peloton d’exécution nazi à Chateaubriand fut niée par les dirigeants du PCF jusque dans les années 1990.
2. la lettre de guy moquet, 28 octobre 2008, 19:09, par Anti Tartuffe
"il n’était pas résistant"
Eric Zeïmour est satisfaitde ton intervention JD lui qui prétend la même chose !
Etre condamné à mort si tu diffuse des ecrits communistes et le faire quand même si ce n’est pas de la resistance qu’est-ce que c’est ?
Quand il a été arrêté il diffusait un tract pour préparer la manif anti allemande du 11 novembre 40,et ce n’est pas de la résistance ?
Dans le même ordre d’idées,les mineurs qui se mettent en grève dans la zone interdite,alors que la grève est interdite ce n’est pas de la résistance ?
Apprendre pour savoir de quoi on parle me parait un minimum !
3. la lettre de guy moquet, 28 octobre 2008, 19:16, par Anti Tartuffe
Et 90**211 nous ressort la vieille antienne des communistes résistants après juin 41 !
Décidément il y a des "légendes" qui ont la peau dure véhiculée à la fois par la droite et par la gauche molle ainsi que par l’"extrème gauche""
Je conseille la vidéo sur les années trente quarant de Annie Lacroix-Riz sur Bankster ça vous fera des l’instruction.
Et le fait que les archives s’ouvrent aprés 60 ans ce qui est le cas devient franchement interressant.Sauf que certains ne veulent pas les lire parce que ça remet en cause leur dogme anti PC
4. la lettre de guy moquet, 29 octobre 2008, 09:26
Un parti c’est sa direction, la nationale (duclos & Co) et l’internationale (staline), c’est eux qui fixent le comportement, que des communistes en petits groupes aient appliqués une autre stratégie montre à quel point la direction était pourrie, je les admire, mais toute la ligne politique du PC après guerre a été dans la continuité de la politique de la direction, pas dans celle des meilleurs éléments de la base.
5. la lettre de guy moquet, 29 octobre 2008, 09:31
Ben justement, qu’est-ce que le PC (au sens de sa direction, encore une fois c’est ca l’important puisque le centralisme démocratique lui donne la priorité) a fait pour soutenir la gréve en question ?
Quand à la manif "anti-allemande", tu m’enléve les mots de la bouche. C’était une manif nationaliste parfaitement compatible avec l’aile gaulliste de la bourgeoisie, et qui tendait donc à souder les soladts allemands avec la SS. pas une manif pour dire aux soldats allemands "virez vos officiers, et rentrez chez vous botter le cul des nazis, on est tous dans la même merde face aux bourges en fait".
6. la lettre de guy moquet, 29 octobre 2008, 13:05
Ce tableau, anonyme, serait plus crédible si, en parallèlle, il montrait les attitudes des autres forces politiques du moment, pour qu’on puisse comparer avec celles du PC. Curieusement cela n’est jamais fait, a tel point qu’on peut se demander si la vraie raison de cette omission, ici comme partout, ne serait pas la crainte de voir les cocos (dirigeants compris) sortir par le haut de cette épreuve.
Je met donc au défit notre auteur anonyme de nous parler de la conduite, dans cette période, des militants socialiste, radicaux, de droite, de leurs partis respectifs qui n’ont jamais été interdits, de leur journaux toujours légalement diffusés, y compris la liste de tous leurs militants qui auraient été fusillés par vichy ou les allemands etc...
CN46400
7. la lettre de guy moquet, 29 octobre 2008, 16:24
C’est marrant ca CN, pourquoi tu crois que je suis PS/radical ?
C’est pas du tout le cas. Pour résumer ma vision de l’époque : le chagrin et la pitié d’Ophuls me semble être le meilleur film sur la question.
Sauf sur un petit détail : on ne discute pas des aspects douteux du stalinisme, or, comme de Gaulle l’a reconnu dans ses mémoires, Thorez « aida à en finir avec les derniers vestiges de la milice patriotique que certains cherchaient obstinément à maintenir dans une nouvelle clandestinité...[et] parmi les travailleurs il ne cessa de prôner le slogan : travailler au maximum et produire, à tout prix ».
En particulier, il y a un passage avec une discussion dans le groupe de résistants des Grave où ils se demandent s’il était bon de considérer comme nazis tous les soldats allemands. Ca s’arréte quand l’un d’eux dit que tous les communistes étaient dans les camps de concentration, donc ceux qui étaient venus en France devaient tous être des nazis.
Une direction prétendument "communiste" qui est capable de laisser des idées aussi simplistes germer chez ceux à qui elle confie des armes mérite-t-elle cet adjectif ?