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le desastre du tout marché européen

Publie le dimanche 9 janvier 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

C’est une première, les obligations émises par les pays de la zone euro sont désormais aussi risquées que celles des pays d’Europe de l’Est…La Grèce a mème détrôné le Venezuela en tant que pays le plus susceptible de faire défaut sur sa dette et a été rejointe par l’Espagne dans le haut de cette liste dressée par CMA Datavision pour le quatrième trimestre

Les craintes suscitées par la dette publique européenne ne se sont pas miraculeusement envolées durant les fêtes de fin d’année. Que du contraire ! Sachant que les États les plus sous-capitalisés de la zone euro vont encore devoir lever cette année la bagatelle de 1.100 milliards de dollars, on comprend la réticence des investisseurs à se lancer dans l’aventure.

Financer les déficits publics de pays comme la Grèce et l’Irlande était déjà un jeu dangereux, comme en témoigne le loyer de l’argent exorbitant qui leur est imposé par le marché obligataire (12,6 % et 8,8 % à 10 ans).
Grèce

Mais, aujourd’hui, le risque s’intensifie pour plusieurs autres États et, en particulier, pour le Portugal que l’on perçoit comme un candidat de plus en plus sérieux, après la Grèce et l’Irlande, à un sauvetage financier. Pour financer ses besoins budgétaires et ses remboursements de dettes arrivant à maturité, le gouvernement portugais devrait faire appel cette année au marché obligataire à concurrence de 20 milliards d’euros. Le hic c’est que les acheteurs pour ce genre d’obligations, qui restent plus que jamais sous la menace d’une baisse de ratings dans la catégorie des papiers « BBB », sont de moins en moins réceptifs. Les 500 millions d’euros de certificats de trésorerie à six mois émis en début de semaine par le Portugal ont finalement trouvé preneurs, mais moyennant un rendement de 3,686 %, contre 2,045 % lors d’une émission comparable en septembre dernier. Le coût du crédit portugais à 10 ans culmine désormais à un sommet de 7,07 %. Un tarif tout bonnement insupportable sur le long terme !

L’Espagne et l’Italie, qui doivent lever cette année 317 milliards d’euros, ne sont pas non plus en odeur de sainteté. Le marché est disposé à leur prêter de l’argent à respectivement 5,5 % et 4,75 % sur 10 ans, contre 2,9 % pour l’Allemagne.
Grèce Irlande

Si l’inquiétude se focalise sur les pays dont les finances publiques sont les plus précaires, elle rogne aussi peu à peu la confiance du marché dans les pays du « noyau dur » européen. La Belgique, en pleine tourmente politique, doit désormais faire face à un surplus de rendement de 1,2 % par rapport à l’Allemagne, soit une prime de risque (ou « spread ») six fois plus élevée que les Pays-Bas. Pour mémoire, avant la crise immobilière US de 2007, le spread belge était virtuellement nul !

Du coup, c’est tout l’édifice européen qui vacille. Les obligations souveraines d’Europe occidentale sont, pour la première fois de leur histoire, considérées globalement comme aussi risquées que leurs contreparties d’Europe de l’Est. Comme l’indique le marché des credit-default swaps (CDS), les détenteurs de dettes désireux de se couvrir contre un risque de défaut souverain dans l’Union économique et monétaire doivent débourser une prime annuelle record de 2,13 % pendant cinq ans, contre 2,07 % pour le risque de défaillance dans des pays comme l’Ukraine ou la Roumanie. En février dernier, l’écart entre les deux primes était encore de -1,6 % !

C’est dire si l’ampleur des plans d’austérité mis en œuvre dans la zone euro fait craindre aux investisseurs que la croissance qui sera générée cette année risque de n’être pas suffisante pour permettre à tous les pays de faire face à leurs remboursements de dettes. Il n’y a pas photo : selon les prévisions du FMI, la croissance 2011 de l’Europe émergente devrait tourner autour de 3,1 %, contre à peine 1,5 % pour la zone euro, le tout avec un endettement sensiblement moins élevé à l’Est qu’à l’Ouest !

Messages

  • des sources avec des liens ?

    « la Grèce a même détrôné le Venezuela en tant que pays le plus susceptible de faire défaut sur sa dette »

    Où a-t-on lu que le Venezuela trônait dans les pays susceptibles de faire défaut ?

    Dans quels milieux fait-on prospérer la peur du Venezuela ?

    qui est CMA Datavision ?

    S’agit-il d’une boîte aussi sérieuse que celles décrites par Frédéric Lordon dans Jusqu’à quand ?  ?

    La souveraineté des peuples et de leurs Etats ne devrait-elle pas leur commander de décider le défaut souverain ? [encore lire et écouter Lordon, avec d’autres, comme le CADTM]

    Le choix réactionnaire n’est-il pas de ne pas faire défaut et de saigner les droits sociaux des peuples ?

    Beaucoup de questions auxquelles ne répond pas un simple copier-coller qui propage la simple peur du défaut.

    A suivre donc

    Jean-François

    • CMA : Bringing clarity to OTC markets

      As the world’s leading source of independent, accurate OTC market data, CMA has an unrivalled understanding of how OTC markets operate. We combine our unmatched breadth and depth of pricing data with market-leading technology to deliver clear, valuable information to leading financial institutions around the world.

      Investment professionals in banks, asset managers, hedge funds, fund administrators and other financial institutions rely on CMA’s OTC market pricing data and technology for :

      c’est un organisme independant qui donne les données

      http://www.cmavision.com/

    • Mais cela ne dit pas en quoi le Venezuela, qui a des revenus pétroliers nettement plus élevés que la Grèce, aurait été devant la Grèce dans les "risques" de défaut, disons ’avant Noël’, parce que, la Grèce, ça fait un moment qu’elle est sur la sellette...

      Je reste friand d’informations plus détaillées que le doigt mouillé de quelque CMA, tout ’indépendant’ qu’il se proclame.

      Jean-François

    • l’algérie est plein d’hydrocarbures et les emeutes commencent

      renseignez vous pour la gestion economique et surtout la corruption
      pour le reste je ne peux tout vous expliquer

      je donne des infos macro et des données pour comprendre ce qui va arriver et les distorsions des marchés continentaux