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le droit des comoriens de MAYOTTE à disposer d’eux mêmes

Publie le samedi 26 février 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

Du droit des peuples à disposer d’eux même !

Ce droit est determiné par le PACTE INTERNATIONAL RELATIF AUX DROITS CIVIQUES ET POLITIQUES , adopté par l’ONU en Decembre 1966.

C’est en vertu de ce pacte et de ce qui en découle que la France continue à occuper Mayotte depuis 1975, arguant du choix des mahorais.

Or, la France n’est signataire et donc engagé par ce pacte que depuis 1980, c’est à dire bien après que la scission des Comores ait été accomplie. C’est donc à tort qu’elle a invoqué ce principe pour justifier son occupation de Mayotte, alors même qu’elle n’avait pas ratifié le principe.

Qui plus est, la France a émis des reserves sur l’article 27, celui qui traite des droits culturels des minorités au nom de l’universalisme républicain.

Pour la France, l’unicité de la République est garante du fait qu’aucun citoyen n’a plus de droits, ni moins de droits que les autres du fait d’appartenance à une minorité ethnique, religieuse ou culturelle. Le principe fondateur est celui de l’assimilation.

Or, dans sa Constitution, s’agissant du choix de leur appartenance la France n’utilise et ne reconnait que le ‘droit des populations », et la consultation des populations, étant entendu qu’il n’y a qu’un peuple français.

Il y a déjà là une contradiction qu’elle assume cependant parfaitement, car elle reconnait ainsi qu’il n’y a pas de « peuple mahorais », mais simplement une population présente dans l’île.Et du même coup, elle réduit son argument à néant.

Un peuple, c’est d’un ensemble d’humains, souvent à l’intérieur d’un espace géographique, uni par une communauté ethnique, culturelle, religieuse, voire linguistique.A n’en pas douter, les mahorais, même citoyens français appartiennent au peuple comorien.

A ce stade, il importe peu de savoir si toutes les populations composantes du peuple comorien appartenaient ou pas au même ensemble politique avant la colonisation. Aucunes des îles de l’Archipel n’appartenait d’ailleurs à un ensemble politique déterminé, étant entendu d’ailleurs que l’ONU n’existait pas et que cet organe a ensuite reconnu les ensembles politiques un à un comme étant des états. En reconnaissant l’archipel des Comores, L’ONU a admis un état que la France avait elle-même constitué, à l’instar de tous les nouveaux pays indépendants issus de territoires colonisés. Le principe ONUSIEN reconnaissant les frontières de la colonisation est un principe qui visait à figer à un instant T la carte du monde pour assurer la paix. Il est certes arbitraire, mais il est un instrument de paix et de concorde. Qu’aurait-on dit si on avait reconnu par exemple les frontières de 1870 OU DE 1848 et que l’Alsace et la Lorraine étaient redevenus allemande ainsi ? L’ONU a ainsi pris acte des aléas et des conséquences de l’Histoire. Les tenants de l’histoire anté-coloniale à propos des Comores ne font rien d’autre que remettre en question les principes de l’ONU et mettre en péril la paix mondiale. Cependant l’ONU n’a pas interdit la négociation et les accords entre les Etats, comme ce fut le cas plus tard entre La Chine et la Grande Bretagne, à propos de Hong Kong, comme cela faillit être le cas entre des pays arabes à propos de la République Arabe Unie et dont l’échec ne doit rien à l’ONU .

Or, il est manifeste que la France n’a jamais accepté une négociation quelconque à propos de Mayotte, ni avant, ni après la déclaration d’indépendance, malgré les exhortations de l’ONU. C’est donc à juste titre que cette dernière s’en tient aux principes universellement reconnus.

Il est manifestement patent, que violant son propre principe d’unicité de la République, la France tout en suscitant plusieurs consultations à Mayotte n’a jamais consulté le peuple français dans son ensemble à propos de la question mahoraise, alors même qu’il est partie prenante de sa politique contrairement à ce qu’elle avait fait à propos de la Nouvelle Calédonie.

Ainsi, quand cela l’arrange, la France met ‘en exergue l’unicité de la République pour nier aux mahorais leurs droits coutumiers et la nie quand elle donne aux seuls mahorais le droit de décider de la géographie de la France et de ses contours politiques, de la violation des principes internationaux sans consulter sa population endogène. Tout se passe comme si la France gérait des populations et non un peuple. Son organisation administrative d’ailleurs multiplie les exceptions à ‘égard des DOM, et autres régions spécifiques comme la Corse.

Il y a dans tout cela des contradictions que ce grand pays donneur de leçons assume pleinement mais qui la disqualifie quand elle veut se mêler de la paix du monde.
http://pimentdescomores.wordpress.com

Messages

  • Est-il nécessaire de revenir à de telles explications alors que les résolutions sont là et ne demandent qu’à être appliquée ?
    Cela demande du courage

    • hélas oui, il ne vous echappera pas non plus que Mayotte est candidate au statut de region ultrapériphérique de l’union européenne, que la France ( et non pas Sarkozy) est présidente du G20 et du G8. Les résolutions non appliquées de l’ONU, il y en a des tas, à commencer par celles concernant ISRAEL ;
      Il suffit d’eviter toujours plus de dégats, la dernière résolution de l’ONU date de 1994, depuis le monde a changé, les alliances ont changé !
      Je vous accorde que la defense des Comores est plus que molle..."en outre des juristes avertis ne cessent de nous exposer que les manoeuvres françaises sont conformes à la Constitution Française, niant la prédominance du droit international !