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le rôle de la France reste très faible au niveau international. »

Publie le jeudi 27 décembre 2007 par Open-Publishing
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Après Chirac l’adulé, Sarkozy laisse les Egyptiens perplexes, Libé
De notre correspondante au Caire CLAUDE GUIBAL
QUOTIDIEN : mardi 25 décembre 2007

Attendu aujourd’hui à Louxor, pour un séjour privé, Nicolas Sarkozy inspire perplexité et amusement aux Egyptiens. Mohamed Awya se frotte les mains. « Du glamour sur fond de temples pharaoniques et de mer Rouge, l’Egypte ne pouvait pas rêver meilleure publicité ! » Ce guide touristique s’enthousiasme déjà des retombées médiatiques de la venue de Sarkozy. Un voyage qui s’inscrit, pour les Egyptiens, dans une déjà longue tradition de relations particulières entre la France et l’Egypte.

François Mitterrand était un habitué d’Assouan, où il passa son dernier Noël. Jacques Chirac, lui, a multiplié les visites en Egypte. Proche d’Hosni Moubarak avec lequel il partageait « une véritable complicité », selon un diplomate égyptien, le prédécesseur de Sarkozy jouit d’une popularité hors norme sur les bords du Nil. Il reste adulé dans le monde arabe pour avoir dit non à la guerre en Irak et tenu tête aux services de sécurité israéliens qui voulaient l’empêcher de déambuler dans la vieille ville de Jérusalem en 1996.

L’ombre de l’ex-Président va peser lourd sur la visite tant officielle que privée qu’accomplit cette semaine Sarkozy en Egypte. « La France n’aura jamais un autre président du calibre de Jacques Chirac. Sa relation avec l’Egypte était extraordinaire. Sarkozy, on attend de voir… », explique, résumant le sentiment général, Mohamed Shehata, un fonctionnaire égyptien. Attablé devant un jeu de backgammon, dans la fumée des narguilés d’un café planté au centre-ville du Caire, il disserte à l’envi sur ce voyage qui fait la une de la presse égyptienne. « Nicolas Sarkozy est apparemment très populaire en France, mais nous, on attend de comprendre mieux sa politique étrangère, car il semble qu’il essaie de jouer le rôle d’un Tony Blair qui était l’ami, le toutou de George Bush. »

Farouk Gamal, journaliste au quotidien indépendant Masri al-Yom, est du même avis : « Il semble avoir opté pour une politique pro-israélienne qui risque de ses faire aux dépens du monde arabe. La politique étrangère française me semblait plus neutre avant. » Mais le journaliste est surtout intrigué par la personnalité du chef de l’Etat qui « expose sa vie privée comme aucun avant lui. Visiblement, il est surtout très fier d’être Président ».

Le divorce de Sarkozy a été très commenté dans la presse, tout comme l’est aujourd’hui son idylle avec Carla Bruni. Mais cependant, même dans un pays aussi conservateur que l’Egypte, rares sont ceux qui s’offusquent que la chanteuse l’accompagne dans ce déplacement. « Ça ne me préoccupe pas. Dans la culture occidentale, c’est quelque chose de normal », assure d’un ton badin Ahmad Awad. Barbu, avec un cal sur le front témoignant de son ardeur à la prière, cet employé préfère se focaliser sur la partie officielle de la visite, les 30 et 31 décembre : « J’attends de voir ce qu’il a à dire sur le monde arabe. Malheureusement, le rôle de la France reste très faible au niveau international. »

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