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quand dysneyland et la presse francaise sont si discrets

Publie le samedi 30 juin 2007 par Open-Publishing

24h, quot. suisse
Morte de peur : après le drame, les questions
DANGER | 23h53 La mort sur une montagne russe, lundi à Paris, d’une jeune fille de 14 ans n’est pas une première. Les attractions vont toujours plus vite, toujours plus fort. Au point d’en devenir physiquement dangereuses.

Emotions fortes. « Plus de force G que pour un entraînement d’astronaute », proclame la publicité. Le professeur Pierre Vogt, chef du service de cardiologie du CHUV, dénonce là un réel danger pour les organes et, au minimum, un risque d’arythmie cardiaque. ARCHIVES | LESTER LEFKOWITZ/CORBIS
Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer l’article Envoyer par email Réagir sur l’article Recommander FLORENCE PERRET | 29 Juin 2007 | 23h53

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La question du jour Notre sondage Lundi, Maria Celeste a pris place dans un des six wagons du Rock’n’Roller Coaster, la montagne russe considérée comme la plus rapide de Disneyland Paris. L’adolescente espagnole de 14 ans s’est fait harnacher avec un horsecollar , un U qui lui a entouré les épaules jusqu’au bas-ventre. Puis le train s’est mis en marche, rythmé par le rock lourd d’Aerosmith. Les passagers ont alors été catapultés de 0 à 96 km/h en 2,8 secondes, une accélération de 5G – « délirante » aux yeux des cardiologues. Une étude de l’Université de Mannheim a montré qu’à ces extrêmes-là, le cœur s’emballe jusqu’à battre près de 160 fois par minute, le double de la normale.

A l’arrivée, après un parcours d’un kilomètre entre noir absolu et méga light show, l’adolescente a été retrouvée inanimée. Il était 13 ?h ?39. Une heure et demie plus tard, les médecins prononçaient son décès. Le lendemain soir, René Pech, procureur la République de Meaux, écartait des « dysfonctionnements de l’attraction au plan mécanique et humain » et annonçait la remise en service du Rock’n’Roller Coaster.

Mieux que les astronautes

« Une aventure hilarante », vante Disneyland Paris. « Vous surfez sur la musique avec 120 haut-parleurs embarqués et plus de « G-Force » à encaisser que pour un entraînement d’astronaute. (…) Vous enchaînez virages en épingle, descentes en piqué et loopings, tête à l’envers à travers le nec plus ultra de la vidéo Rock. Voilà ce qui s’appelle une expérience remuante ! »

Maria Celeste vivait à Maspalomas aux Iles Canaries et était arrivée la veille à Marne-la-Vallée avec une cinquantaine de camarades pour un voyage de fin d’année. Quoi que révèlent les résultats de l’autopsie, qui pourrait conclure à un problème cardiaque, en raison notamment d’antécédents familiaux, le drame de Maria Celeste n’est pas unique.

Un cas mortel s’était déjà produit le 29 juin 2006. Michael, 12 ans, avait été retrouvé, lui aussi, inanimé après un tour sur le Rock’n’Roller Coaster de Disneyland à Miami, avant de mourir à l’hôpital. L’autopsie avait montré qu’il souffrait d’un problème cardiaque congénital.

Si de tels accidents sont heureusement rares, ils pourraient se faire plus fréquents au vu de ce qui se construit aujourd’hui. Moins en raison de la fiabilité de la construction que des risques physiques que peut procurer l’attraction. En effet, les manèges portent un nom qui ne leur ressemble plus guère. La course à l’attraction la plus folle ne semble pas terminée, à en juger par les engins-phares des parcs d’attractions (lire ci-dessous) et par les forums d’inconditionnels de sensations fortes qui vont jusqu’à organiser des « séminaires contre la phobie des montagnes russes » (sic !).

No limits ?

Contactée à deux reprises, la direction de Disneyland Paris ne nous a pas rappelés. Côté constructeurs, l’entreprise suisse Bolliger & Mabillard, réputée dans le monde entier pour d’autres montagnes russes, n’a pas davantage souhaité répondre à nos questions, « ne connaissant pas les détails de l’événement survenu à Disneyland Paris ». Son directeur, Walter Bolliger, assure toutefois « que la sécurité des passagers est la préoccupation première des parcs et des constructeurs. De nombreuses normes et prescriptions ont été édictées avec pour but d’assurer une sécurité très élevée dans les parcs ». Mais est-il suffisant d’afficher un panneau annonçant que l’accès est interdit aux personnes de moins de 1,20 m., aux femmes enceintes, aux porteurs de minerve ou d’appareil orthopédique et à ceux souffrant de problèmes cardiaques ou de dos ? Certains en doutent.