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Attentat de Karachi : 8 millions d’euros pour l’intermédiaire occulte.

Publie le jeudi 25 novembre 2010 par Open-Publishing
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de GUILLAUME DASQUIÉ

Jean-Marie Boivin est un homme-clé dans le scandale de l’attentat de Karachi.

En 1994, le gouvernement Balladur vend trois sous-marins au Pakistan.

Fin 1994, début 1995, Jean-Marie Boivin était le financier qui coordonnait le versement de commissions occultes en direction du Pakistan : ensuite, des rétrocommissions occultes revenaient vers la France pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.

En 2006, tout est sur le point d’être révélé ! Jean-Marie Boivin fait chanter les corrompus : il leur demande des millions d’euros en échange de son silence.

En 2009, il finit par obtenir 8 millions d’euros en échange de son silence !

Depuis, Jean-Marie Boivin est en Suisse, il est riche ... et il ne dénonce pas les corrompus. Il garde le silence.

Ces 8 millions d’euros ont été payés par nous, les contribuables !

Lisez cet article très important :

Attentat de Karachi : 8 millions d’euros pour l’intermédiaire occulte.

Selon nos informations, l’Etat a accepté de dédommager en 2009 l’organisateur des rétrocommissions.

Au nom de l’industrie de l’armement, un haut fonctionnaire de l’Etat Français a conclu, le 24 janvier 2009, un accord avec Jean-Marie Boivin, le financier qui coordonnait le versement de commissions occultes dans le cadre de ventes d’armes, notamment celle des sous-marins au Pakistan.

Ledit accord prévoit de le dédommager à hauteur de 8 millions d’euros, comme nous l’évoquions ces dernières semaines.

Au large de l’Irlande et de l’Angleterre, se sont ainsi achevées les curieuses tractations engagées dès 2006 entre Jean-Marie Boivin, gérant de la société offshore Heine, et divers ministres en exercice - dont Michèle Alliot-Marie, Thierry Breton ou Nicolas Sarkozy.

Ile de Man.

Mardi 23 novembre, Libération a obtenu auprès du greffe de la Haute Cour de l’île de Man (Royaume-Uni) la copie certifiée conforme d’un jugement qui atteste de l’existence de cet accord - une pièce qui n’est pas, à ce jour, versée au dossier de Renaud Van Ruymbeke.

La décision de justice de l’île de Man donne force de loi à un contrat du 24 janvier 2009 entre des sociétés privées et un officiel envoyé par Paris.

Il stipule qu’« un haut fonctionnaire du gouvernement français », représentant les sociétés d’armement « DCN International SA, DCNS SA et Thales SA », a conclu une transaction au terme de laquelle il accepte de payer une « note d’honoraires émise par M.Boivin », dont « le montant est de 8 millions d’euros ».

Et elle justifie ces émoluments par les bons offices de Jean-Marie Boivin qui « ont été assurés à travers la Société de développement international Heine SA ».

Des courriers saisis par les policiers luxembourgeois, et transmis au parquet de Paris, montrent que les gérants de Heine ont, à plusieurs reprises, sollicité les autorités de l’époque pour déterminer comment ils solderaient leurs activités. Et de quelle manière ils pourraient être remerciés.

Corrompre.

Fondée en 1994 sur instruction du ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy, Heine SA a servi pendant des années à alimenter des circuits de commissions occultes liées aux grands contrats d’armement. En particulier, le contrat de vente des sous-marins au Pakistan, le 21 septembre 1994.

Jusqu’en septembre 2000, la législation autorisait à corrompre des décideurs étrangers par le biais d’une structure comme celle-ci. Mais pas après. Pourquoi attendre 2009 pour une transaction ?

Hier à l’Assemblée, le député Bernard Cazeneuve (PS), ancien rapporteur de la mission d’information sur l’attentat de Karachi, a posé la question au nouveau ministre de la Défense, Alain Juppé. C’est le nouveau ministre de la Justice, Michel Mercier, qui a pris le micro. Sans répondre à sa question.

http://www.liberation.fr/societe/01012304119-karachi-8-millions-pour-l-intermediaire-occulte

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