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Argentine : « les vols de la mort » ont bien existé (videos)

par Roberto Ferrario

Publie le dimanche 18 décembre 2011 par Roberto Ferrario - Open-Publishing
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Les vols de la mort (espagnol : vuelos de la muerte) sont une pratique de la guerre sale en Argentine, lors de la dictature militaire en Argentine (1976-1983). À l’aide des vols de la mort, des milliers de desaparecidos furent jetés dans l’Océan Atlantique vivants et drogués, depuis des avions militaires. La même tactique fut utilisée au Chili de Pinochet, en particulier dans le cadre de l’opération Calle Conferencia de 1976 (des hélicoptères Puma étaient utilisés).

Par RFI

Pour la première fois depuis la fin de la dictature en Argentine, des documents viennent de prouver de manière irréfutable, l’existence des vols de la mort. Au cours de ces vols, les opposants au régime étaient jetés dans la mer du haut d’avions ou d’hélicoptères. Des révélations qui vont peser sur les procès en cours en Argentine.

Parmi les 130 documents qui apparaissent au grand jour, figure un document dactylographié, daté du 22 avril 1976. Ce rapport décrit avec précision le corps féminin d’environ 1m60, âgé de 20 à 25 ans, de peau blanche dont l’identification n’a pas été possible mais qui porte toutes les marques de très violentes tortures. C’est un corps qui a été retrouvé dans la lagune de Rocha sur les côtes uruguayennes, et il ne fait aucun doute qu’il provient des eaux argentines.

Parmi les 130 documents, il y a également une carte des différents courants maritimes avec les points où des corps ont été retrouvés. Tous ces documents proviennent des forces armées uruguayennes. Ils étaient jusqu’à présent dans les archives de la Commission interaméricaine des droits de l’homme. C’est donc elle qui a décidé de les déclassifier.

C’est un tournant crucial à la fois pour la justice et l’histoire car ces 130 documents dont de nombreuses photos établissent avec certitude la réalité de ces vols de la mort. La seule preuve matérielle jusqu’à présent datait de 2005 avec l’identification du corps de trois des Mères de la place de mai, trois corps rejetés par la mer des années après leur disparition.

http://www.rfi.fr/ameriques/20111216-argentine-vols-mort-bien-existe






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  • Vols de la mort sous la dictature argentine : 12 témoins entendus à La Haye

    Publié le 10/01/2011 à 16:09

    Douze témoins devaient être entendus à huis clos à partir de lundi à La Haye sur demande de la justice argentine dans le cadre de l’enquête sur l’ancien pilote Julio Poch, soupçonné d’avoir participé aux "vols de la mort" sous la dictature argentine, a-t-on appris de sources concordantes.

    Parmi ces douze témoins figurent quatre anciens collègues du pilote argentino-néerlandais qui travaillait pour la compagnie aérienne à bas coûts Transavia, a déclaré leur avocate, Me Liesbeth Zegveld.

    "Ils vont dire que Poch leur a raconté être impliqué dans les vols de la mort", a-t-elle souligné, précisant que l’ancien pilote aurait dit cela à trois d’entre eux lors d’un dîner à Bali en 2003 et au cours d’un vol Transavia au quatrième.

    Les huit autres personnes, citées par la défense, seront également interrogées sur la soirée à Bali, a indiqué l’avocat néerlandais de Julio Poch, Me Geert-Jan Knoops, selon lequel les auditions doivent durer jusqu’au 24 janvier.

    Les témoignages recueillis au tribunal de La Haye par un magistrat néerlandais seront transmis à la justice argentine et serviront de "moyen de preuve", selon une source proche du dossier en Argentine.

    Arrêté en septembre 2009 en Espagne à la demande de Buenos Aires, puis extradé en mai 2010 vers l’Argentine, Julio Poch, 57 ans, était, selon la justice argentine, pilote à la base de l’Ecole supérieure de mécanique de l’armée (ESMA), un des principaux centres de torture de la dictature (1976-83).

    Il est soupçonné d’avoir participé aux "vols de la mort" d’avions militaires qui consistaient à jeter vivants à la mer des opposants politiques drogués.

    Il a été remis en liberté en décembre et nie toute implication.

    En octobre, la Chambre fédérale en Argentine avait dénoncé l’absence d’avancées dans la procédure et réclamé de nouveaux éléments, des témoignages par exemple.

    Environ 30.000 personnes ont disparu pendant la dictature, selon des organisations de défense des droits de l’Homme.

    http://www.lepoint.fr/monde/vols-de-la-mort-sous-la-dictature-argentine-12-temoins-entendus-a-la-haye-10-01-2011-1284261_24.php

  • Wiki : "le capitaine Adolfo Francisco Scilingo a été condamné en avril 2005 à 640 ans de prison par la justice espagnole pour crimes contre l’humanité6. Il a déclaré :

    « En 1977, j’étais lieutenant de vaisseau affecté à l’ESMA. J’ai participé à deux transferts aériens de subversifs. On leur annonçait qu’ils allaient être transportés dans une prison du sud du pays et que, pour éviter les maladies contagieuses, ils devaient être vaccinés. En fait, on leur injectait un anesthésique à l’Esma puis une deuxième dose dans l’avion, d’où ils étaient jetés à la mer en plein vol. Il y avait des transferts chaque mercredi. "

    Et l’on sait que les militaires argentins ont été à bon école : Bigeard a eu le bon goût de demander qu’on disperse ses cendres à Dien Bien Phu et les viets n’ont pas été sympas.
    Il n’est pas allé jusqu’à exiger d’être immergé par hélico au large d’Alger, les pieds dans une bassine de ciment. Pas très cohérent !
    Les "pompes funèbres" qu’il dirigeait procédaient comme ça, non ?
    Ah, c’est vrai, je me trompe, les "crevettes bigeard" étaient vivantes !

    La phrase qu’on trouve dans Wiki est honteuse parce qu’elle contient même la justification de la torture : "C’est l’ancien secrétaire général de la police algéroise, Paul Teitgen, qui révéla que plusieurs centaines de personnes ont été exécutées par cette méthode, sans procès, sur ordre du général Jacques Massu et du colonel Marcel Bigeard, qui disposaient alors de pouvoirs étendus et d’un blanc-seing du pouvoir politique pour stopper les attentats à répétition du Front de libération nationale (FLN)"

    Et n’oublions pas le vénérable professeur Aussaresses, résistant mais émule de Barbie et grand amateur de confessions de résistants aussi :

    "Aussaresses y a formé, selon ses mots, « des officiers brésiliens, mais aussi chiliens, argentins, et vénézuéliens, car le centre était unique dans toute l’Amérique latine »8. Il nie la « rumeur » selon laquelle on y enseignait la torture sur des prisonniers vivants" (Wiki)

    Voir "l’ennemi intime" documentaire de Patrick Rotman :

    http://www.dailymotion.com/video/x4v050_l-ennemi-intime-part-1_news