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Le climat et les famines…

Publie le vendredi 14 novembre 2008 par Open-Publishing
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Cet exposé, notamment les dates et les chiffres, est en grande partie tiré d’une conférence d’Emmanuel Le Roy Ladurie, sous la Coupole de l’institut, le 24 octobre 2006, qui parlait en qualité de délégué de l’Académie des Sciences morales et politiques lors de la séance solennelle des cinq Académies.

Pour lui, sous l’Ancien Régime, les famines pouvaient être liées aux difficultés nées des grandes guerres. C’est toujours le cas : on voit bien ce qu’il se passe en Afrique. Mais, sur ce continent, ces phénomènes sont doublés par les changements climatiques et la désertification qui s’en suit.

Mais, pour l’essentiel, les famines étaient engendrées par des conditions météorologiques défavorables : pluies excessives, grands hivers d’où échaudage et sécheresse. Ces deux phénomènes sont directement causés par les canicules.

Tout le monde se rappelle les années 1976 (impôt sécheresse), 2003 et 2006. C’était il n’y a pas longtemps. Ceci a des implications politiques. Les révolutions – qu’elles soient politiques ou sociopolitiques – peuvent être la conséquence de cherté excessive des subsistances, cherté du pain quotidien : les gens ne sont pas contents et ces faits alimentent le feu révolutionnaire ou contestataire.

C’est ce qui s’est passé en 1788 (mauvaise récolte) et… révolution en 1789 et, un peu plus tard, en 1827 et en 1832, avec la cherté du pain encadrant ce que l’on a appelé les Trois Glorieuses de 1830 ; puis en 1846 : chaleur-sécheresse anti-céréalière dont les effets, mêlés aux soubresauts politiques, ont amené la Révolution de 1848.

Donc, on le voit bien ici, il y a une relation très étroite entre les incidents climatiques, politiques et les révolutions ou, pour le moins, les grands bouleversements sociaux.

Pour ce qui concerne la météorologie, on distingue trois grands acteurs qui déterminent les mauvaises récoltes. En premier, les dépressions qui viennent de l’Atlantique et qui amènent parfois des précipitations excessives, facteur de mauvaises récoltes, notamment en 1315, en 1692, en 1816… En deuxième lieu, les très grands hivers qui prennent naissance par des descentes d’air arctique, donc de l’anticyclone sibérien ou scandinave : les années 1709, 1956, etc. En troisième lieu, les canicules estivales qui sont produites par l’anticyclone des Açores, dont les effets se font sentir sur les territoires ouest-européens et centre-européens. Avec, comme nous le savons, un effet négatif sur les récoltes céréalières.

Alors, revenons un peu en arrière et examinons à nouveau ces trois grandes causes climatiques.

Les perturbations, surtout printanières mais aussi estivales - venues en trop grand nombre de l’ouest, de l’océan Atlantique - les ciels brouillés et mouillés, les soleils voilés ont des effets cumulés qui pourrissent les moissons sous l’effet des pluies trop abondantes, et qui produisent à l’âge médiéval ou moderne de vraies famines, des disettes, dues aux mauvaises récoltes de blé car, détrempé, il a germé et pourri. A ce propos, on peut mentionner les famines terribles de 1314-1316 en Europe occidentale et centrale où les historiens médiévistes on vu, pour la plupart, la fin du Moyen Age gothique.

Et le constat est là ! Années trop humides, pluies incessantes, mauvaises moissons égalent grosses mortalités. Et les écrivains du moment parlent de pluies incessantes, de mortalité et de défilés de corbillards.

De 1315 à la fin du Petit Age Glaciaire vers 1860, ces épisodes super-pluvieux ne manquent pas ; surtout en France qui connaît la grande famine de 1693. Il s’agit d’une catastrophe nationale extraordinaire amenée par des pluies incessantes et très importantes dès l’été et l’automne de 1692. Bilan des ces années de déluges, de ces années à famines et du coup épidémiques en 1693 : 1.300.000 morts supplémentaires sur une population française de 20nmillions de personnes en 1693-1694. Ce qui donnerait aujourd’hui (la population ayant triplé) 3.900.000 morts supplémentaires ; supplémentaires car ils viennent en plus de la thanatologie (de Thanatos, dieu des morts) normale, soit près de quatre millions d’aujourd’hui.

On peut citer encore le très dur épisode de 1740, quatre saisons froides dont trois hyper-pluvieuses. On n’a pas connu une famine mais une super-disette. C’est à cette époque qu’est née l’expression ‘’Je m’en fous comme de l’an 40 !’’, façon justement de ne pas s’en foutre.

On citera aussi, en Europe comme ailleurs, l’année 1816, sans été, où la voute des cieux, plombée, laissait choir des cataractes d’eau. Ceci était la conséquence de la gigantesque explosion du volcan indonésien de Tambora en 1815, qui a empoussiéré l’atmosphère de la planète. Il n’était alors pas question de pollution humaine.

On citera encore les excès de pluies pendant plusieurs années, de 1648 à 1650 et de 1827 à 1831. D’où la cherté du pain née du déficit des récoltes, les temps proches de la Fronde (1648-1650) et ceux de la Révolution de 1830, ce qui montre bien une corrélation disetteuse-révolutionnaire.

Depuis 500 ans (un demi-millénaire !), le pire phénomène a été celui de 1709. A cause du gel, le blé en herbe a été détruit et la famine (une des pires) est arrivée. Par ricochets divers, cette pénurie de grains a provoqué la mort de 600.000 personnes en plus de celles dues aux causes normales de la vie, ceci en France, au lieu des 1.3000.000 de 1693. De quoi sont-ils morts ? Un peu de froid, un peu plus souvent de faim mais surtout à cause des épidémies déclenchées par la famine : typhus, dysenterie, fièvres, etc… toutes maladies provoquées par la sous-alimentation.

Pour ce qui concerne les grands hivers et les révolutions, les exemples sont moins affirmés que ci-avant. Mais on peut citer la Fronde et les années qui entourent la Révolution de 1830. Mais n’oublions pas le grand hiver de 1829-1830 qui a amené des récoltes très amoindries d’où la cherté des denrées qui, conjugué à la politique, ont eu pour conséquence la Révolution de Juillet 1830. En 1709 et surtout en 1693, après les grandes incursions d’air arctique, ce sont surtout les perturbations atlantiques qui sont responsables des désastres agro-alimentaires et démographiques.

Le troisième larron est sans conteste l’anticyclone des Açores, responsable – rarement mais rudement – de crises frumentaires (de froment) et/ou ‘’mortalitaires’’. C’est le cas en 1420, 1719, 1788, 1811, 1846… et, dans un autre contexte, celui du XXe siècle voir du XXIe siècle : les chauds, les très chauds étés de 1947 et surtout – de mon point de vue dû à l’effet de serre – les années 1976, 2003 et 2006.

On sait que cet anticyclone des Açores peut faire augmenter la mortalité. Ce fut le cas en 2003 où l’on a connu 15.000 décès dus à la canicule.

Sous l’Ancien Régime, on ne connaissait par la rotation des cultures, on ne connaissait pas les méthodes d’engrais et de travail moderne que nous avons développées, notamment par la mécanisation et une gestion rationnelle des sols. A ces époques, il n’y avait pas les moyens de conservation que nous avons aujourd’hui. La pomme de terre – un des aliments de base – n’était pas connue. Elle ne fut introduite que sous Louis XVI, par Terray, son ministre de l’Agriculture. Dès lors, avec les pommes de terre, la rotation des cultures qui faisaient que l’on n’était plus obligé de laisser un tiers des terres en jachère donc inutilisées, on a eu plus de fourrage pour les bêtes. Jusque-là, on les tuait à l’entrée de l’hiver car on n’aurait rien eu à leur donner à manger. Cela a changé la vie des citoyens. Plus de récoltes, plus de bétail égalent plus d’alimentation et moins de maladies. Par la suite, on a découvert les conserves en boîtes…

Toutefois, il faut noter une autre famine, due celle-là à une maladie de la pomme de terre causée par les spores du fungus infestans, venue des Etats-Unis jusqu’en Irlande. Elle a causé beaucoup de décès et a été la cause de l’immigration massive qu’a connue l’Irlande à cette époque. On voit combien importante était la place prise par la pomme de terre dans l’alimentation. Mais ceci est une exception.

Il est évident qu’avant cette époque, les conséquences de telles canicules étaient très graves. En 1860, le Petit Age Glaciaire était encore dans toute sa force mais, malgré tout, il y avait des étés très beaux même caniculaires, notamment au XVIIIe siècle où s’effectua un réchauffement estival notable entre les froides décennies de 1690-1700 et 1812-1820.

On peut distinguer deux sortes de traumatismes caniculaires. Le premier veut que, sans qu’il y ait mauvaise moisson, il existe un effet santé. Ce n’est pas une agression mortelle anti-gériatrique comme on l’a connu en 2003, mais une mortalité par maladies infectieuses touchant surtout les enfants et les bébés. Les nappes phréatiques sont contaminées par des microbes, surtout les rivières. Les unes et les autres, trop basses, séchées et verdies, sont infectées de bacilles et de microbes divers. Les dégâts (dysenterie, fièvres…) chez les adultes, mais surtout chez les bébés car ils souffraient en plus de la toxicose, étaient incroyablement élevés, notamment pendant les étés chauds du XVIIIe siècle.

C’est le cas en 1719. La dysenterie et les autres infections ont causé la mort de 450.000 personnes en plus. Rapporté à notre population d’aujourd’hui, ça ferait 21 millions de personnes ! Cette année-là, peu de gens s’en apitoyèrent. Etonnant ! Et les médias de l’époque n’en parlèrent pratiquement pas.

Après la mortalité sans disette, on se doit de citer la disette elle-même, avec ou sans mortalité. Elle est provoquée par le manque de céréales dues aux échaudages/sécheresses (ciel bleu et brûlant) causés par l’anticyclone des Açores. Ses effets sont trop largement subis par nos terroirs, tant du bassin de Paris que du bassin de Londres. A ce sujet, on peut citer la famine francilienne de 1420 provoquée par un été brûlant la même année. On peut citer aussi l’été de 1556, très chaud, avec de grands incendies de forêts jusqu’en Normandie.

Mais on se doit aussi de mettre en exergue l’année 1788, qui fut en quelque sorte un ‘’modèle’’. Fin 1787 et 1788, il y eut douche puis sauna, ou si on préfère, douche puis solarium puis douche. D’abord douche fraîche lors de l’automne 1787 : les grosses pluies font alors quelques torts aux semailles d’automne. Puis suit l’année 1788, d’assez à très chaude, qui connut un printemps solarium-sauna et un début d’été canicule qui grilla sur pied les moissons ; puis suivent les intempéries de l’été 1788 avec grêle, orages averses, comme un temps de mousson humide et chaud qui finit de tuer les épis.

Résultat : la récolte de 1788 est diminuée d’un tiers et celle de 1789 s’annonce pire. Devant le manque de grains récoltés, de peur d’en manquer, les paysans stockent dans leurs greniers et leurs caves, laissant souvent pourrir ces précieuses denrées. Sur les marchés, notamment les marchés de gros, des commerçants, agissant pour le compte de la Couronne d’Angleterre, ont reçu l’ordre d’acheter et de stocker et de ne pas écouler ces marchandises, aggravant la pénurie. C’est là un cas où la politique s’en est mêlée. On connaît tous la suite : les émeutes de subsistance sont dans la rue jusqu’au 13 juillet 1789… L’Ancien Régime en est la victime directe. Il y avait d’autres causes à sa chute ; elles sont nombreuses et elles ont laissé un mauvais souvenir ; mais les émeutes de subsistance en sont la principale cause.

Alors, aujourd’hui, qu’en est-il ? Le froment n’a plus le positionnement stratégique qui était le sien lors des monarchies terriennes. Nous ne sommes plus si fragiles face aux événements climatiques, du moins dans les durées que nous avons connues jusqu’alors. Mais que se passerait-il après dix ans de mauvaises récoltes ? Après vingt ans ? Nul ne le sait. A notre connaissance, personne n’a fait de prospection d’avenir sur un tel sujet, sur une telle hypothèse.

Dans le court terme, après les feux célestes de juillet et août 2006, qui succèdent à une phase pluri annuelle de sécheresse, les conséquences devraient être beaucoup moins spectaculaires. On venait de connaître 2003 avec ses 15.000 morts et l’année 2006 récidive… Bis repetita ! Que cela ne dure pas trop ! Que se passerait-il alors ?

Le XXIe siècle, compte tenu de la présence du CO2 plus diffusé que jamais, va-t-il appeler et amener un cycle caniculaire répétitif ? On ne peut pas répondre à cela avec certitude. On ne peut que faire des hypothèses, des supputations allant du moins pire au pire. Et pourtant, le Groupe Intergouvernemental des Etudes sur le Climat (GIEPC) annonce, pour la fin du XXIe siècle, quelques degrés centigrades en plus à nos latitudes et ailleurs. Si ce diagnostic est exact, on ne voit pas trop ce qui pourrait freiner ce processus.

Des mesures draconiennes concernant la consommation des carburants ? Il y a déjà pas mal de temps qu’on en parle ; on les attend encore. Mais on peut toujours espérer : le GIEC s’est peut-être trompé ? On peut rêver…

Mais non, la réalité est là : le XXIe siècle sera ultra tiède, trop chaud même au gré de beaucoup. Si c’est le cas, l’effet de serre apparaît alors tout à coup comme étant engendré par les grandes conquêtes techniques des XVIIIe, XIXe et XXe siècles.

Le résultat de l’équation est simple et sans appel : l’effet de serre est une négation de l’idée de progrès !

DEHELVET sur -> http://evolutionnaire.free.fr/clima...

Messages

  • Les conséquences écologiques de la consommation de viande
    Production mondiale de viande :

    1950 : 44 mio. de tonnes
    1990 : 170 mio. de tonnes
    1994 : 194 mio. de tonnes
    1997 : 210 mio. de tonnes
    1999 : 217 mio. de tonnes
    2002 : 242 mio. de tonnes
    2003 : 253 mio. de tonnes
    2004 : 258 mio. de tonnes

    La production mondiale de viande augmente
    Bien que la consommation de viande dans les pays industrialisés soit en diminution depuis plusieurs années, la consommation mondiale est, quant à elle, en augmentation.
    En 2003, au niveau mondial, 253 millions de tonnes de viande ont été produites. Depuis 1970 la production de viande a plus que doublé.1 Chaque année en Suisse on en produit 600000 tonnes.2 Il en résulte des conséquences écologiques importantes au niveau mondial qui n’ont malheureusement suscité que trop peu d’attention jusqu’à présent.

    Gaspillage des sols
    Pour produire un kilo de viande, il serait possible dans un même laps de temps et pour une même surface de sol de cultiver 200 kg de tomates ou 160 kg de pommes de terre. En Suisse, approximativement 67% des terres cultivables sont utilisées pour élever du bétail et pour cultiver des céréales destinées à sa nourriture. Ces chiffres correspondent à la moyenne mondiale.3

    Surfaces de sol nécessaires pour la production d’un kilo de :
    Bœuf, y compris le fourrage...........................323 m2
    Bœuf de pâturage..........269 m2
    Poisson.......................... 207 m2
    Cochon............................. 55 m2
    Poulet d’engraissement..53 m2
    Oeufs................................ 44 m2
    Riz..................................... 17 m2
    Pâtes................................ 17 m2
    Pain.................................. 16 m2
    Légumes/
    Pommes de terre...............6 m2
    Source : WWF Suisse

    Aux Etats-Unis 230000 km2 sont nécessaires à la production de fourrage pour les animaux de rente, alors que seulement 16000 km2 (=7%) le sont pour produire des aliments végétaux.4 Le gaspillage considérable des sols pour la production de viande porte aussi préjudice à la forêt tropicale : En Amérique centrale, en 40 ans, 40% de la forêt tropicale totale a été défrichée ou brûlée principalement pour faire place à des pâturages ou à la culture de fourrage pour les animaux.5

    Avec la quantité deau necessaire pour produire 1kg de viande on pourrait se doucher quotidienne-ment pendant un an .7 Consommation en eau Les guerres du futur ne seront plus menées pour le pétrole mais pour leau. Un ménage moyen nutilise pour sa boisson qu’entre 2 et 5 litres deau potable par jour et entre 100 et 500 litres à dautres fins (douche, lessive, etc.). Ces chiffres sont négligeables comparés aux 2000 à 5000 litres deau nécessaires à la préparation des aliments dune famille moyenne. Les populations les plus pauvres souffrent tout particulièrement en raison de lénorme quantité d’eau nécessaire pour produire de la viande.

    Dans la lutte contre la faim dans le monde, il nest souvent question que des besoins alimentaires, alors que la quantité d’eau indispensable pour la production de ces aliments n’est pas prise en compte. Une conférence sur leau8 sest récemment tenue à Stockholm, avec pour objectif exclusif lutilisation de leau par les humains. Des résultats intéressants y ont été mis à jour: Si une famille utilise quotidiennement entre 2000 et 5000 litres d’eau par jour pour sa nourriture, cette quantité dépend largement de son type dalimentation. En moyenne, par an et par personne, cest environ 1200 m3 qui sont consacrés à la production d’aliments. Dans les régions du monde les plus pauvres qui arrivent à peine à produire de la viande, cette valeur est estimée par an à 600 m3. A lopposé, dans les régions où la consommation de viande est le plus élevée (Etats-Unis, Europe), ce sont 1800 m3 par an et par personne qui sont nécessaires. Une comparaison directe souligne encore davantage limpact de la   consommation de viande.   Dans une alimentation suffisante, composée de 80% daliments végétaux et 20% de produits animaux (dans les pays industrialisés, la quantité de produits animaux est actuellement entre 30 et 35%)9 la quantité deau utilisée est actuellement de 1300 m3 par an, alors quavec une alimentation végétarienne cette quantité diminue de près de moitié.10
    En raison de la consommation croissante de produits animaux, il y a un besoin deau de plus en plus grand dans lagriculture au niveau mondial. En Inde, dans de nombreuses régions, leau doit être pompée à une profondeur de plus de mille mètres. Il y a encore une génération, les paysans creusaient à la main pour atteindre des sources destinées à lirrigation. Aujourdhui, 95% des petites installations de pompage sont à sec.11 Il en va de même dans dautres pays asiatiques.

    • Il faut que les ménages réduisent grandement leur consommation en électricité.

      Il faut promouvoir les énergies dites renouvelables : solaire thermique ou phtovoltaïque. Equivalent : 80 centrales nucléaires.

      Et les véhicules électriques prendront leur envol.

  • Les USA cultivent beaucoup plus de cannabis que de blé et de maïs !!!

     http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...