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vidéo manifestation prisonniers politiques basques Bilbao ce weekend
Publie le mardi 11 janvier 2011 par Open-Publishing1 commentaire
vidéo manifestation de soutien aux prisonniers politiques basques ce week-end à Bilbao :
Milaka pertsona euskal preso politikoen eskubideen alde.
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1. Arnaldo Otegi s’exprime, 12 janvier 2011, 08:28, par lo beret liure
Pays Basque : Au lendemain du cessez-le-feu d’ETA, Arnaldo Otegi s’exprime
12/01/2011
ENTRETIEN/ Arnaldo OTEGI /Porte-parole de Batasuna
Le quotidien Gara publie aujourd’hui une interview exclusive d’Arnaldo Otegi, porte-parole de Batasuna. Le Journal du Pays Basque publie ici quelques extraits.
Vous êtes en prison depuis plus d’un an. Savez-vous pour quelle raison on vous a arrêtés en octobre 2009 alors qu’il paraît évident que le gouvernement connaissait le travail que vous étiez en train d’accomplir ?
Ils ont fabriqué une fausse accusation et nous ont emprisonnés PRECISEMENT parce qu’ils savaient exactement ce que nous essayions de faire et qu’ils voulaient nous en empêcher... Mais ils sont arrivés trop tard. Il y a une chose qui doit être bien claire : la crise profonde au sein de l’Etat espagnol dans ce qu’ils nomment « le modèle territorial ». [...] L’Etat sait aujourd’hui qu’une deuxième transition est inévitable. Il est évident que pour contrer ce processus, l’Etat a cherché un scénario dans lequel la gauche abertzale serait anéantie ou du moins politiquement neutralisée, tenue à l’écart des institutions... C’est cela l’objectif de la répression...
A quoi faites-vous référence quand vous parlez d’inévitabilité d’une deuxième transition ?
Je sais que, dans les milieux politiques, économiques, médiatiques..., de l’Etat, on est conscient de la nécessaire révision du modèle dérivé de la Constitution de 1978. Cette révision et le débat sur le contenu du texte vont avoir lieu... parce que le modèle actuel prend l’eau de toutes parts. A travers cette révision, on va vouloir atteindre deux objectifs : neutraliser une fois pour toutes les problèmes de nationalisme dans le modèle « territorial » et profiter de la crise pour désagréger la plus petite parcelle d’Etat-providence. C’est le défi auquel nous sommes confrontés. Et c’est le contexte pour lequel nous nous sommes préparés lors de la mise en place de notre nouvelle stratégie.
Dans l’interview que vous avez accordée au journal Gara il y a deux ans, vous estimiez déjà nécessaire le renouvellement de la stratégie politique de la gauche abertzale.
Effectivement, cette nécessité répondait à l’urgence de clarifier les conditions du processus de libération que l’on peut résumer ainsi : si l’on passe plus de dix ans à considérer qu’il existe des conditions objectives au changement politique au Pays Basque et que pourtant rien ne change... Quelle en est la raison ? On peut apporter deux réponses. Soit on se trompe quant à l’existence de ces conditions, soit la gauche abertzale en tant que promoteur du changement se maintient dans une stratégie inadaptée à sa matérialisation. Chercher la réponse adéquate à cette question est le ciment sur lequel nous avons construit, développé et conclu notre débat.
Quelle est la force de ce processus ?
La force du processus (sachant que nous allons devoir faire face à une opposition féroce) réside dans notre capacité d’anticipation politique et dans la grande expérience en matière d’organisation et de lutte dont notre base militante a fait la preuve.
Faut-il une organisation légale ? A quel prix ? Comment est perçue la dernière initiative en ce sens, présentée à Iruñea le 27 novembre dernier, qui a vu 300 militants d’importance proposer les bases de la création d’un nouveau projet politique et organisationnel ? (L’annonce que ce nouveau projet politique de la gauche abertzale respecterait la loi des partis a suscité un grand nombre de réactions...)
Pour ce qui est de la nécessité de disposer ou non d’une organisation légale, je formulerais la question autrement : pour faire face efficacement aux défis précités, devons-nous être à égalité de conditions avec le reste des formations politiques ? Devons-nous nous doter d’instruments d’organisation qui nous permettent d’encadrer les secteurs les plus conscientisés et combatifs du « PTV »* ? Devons-nous être présents dans la lutte institutionnelle ? Et dans le développement du niveau de mobilisation ?... Et la réponse est oui, assurément. Quant au prix, je dirais deux choses. La première, accepter par exemple les conditions de la loi des partis est insignifiant comparé au prix que paierait notre peuple si nous ne réunissons pas les meilleures conditions pour avancer dans le processus de libération nationale. La seconde, il est un seul prix que nous ne payerions jamais, c’est celui de renoncer à la lutte pour reconquérir un Pays Basque indépendant et socialiste.
Quel devrait être le rôle du gouvernement espagnol dans le nouveau processus ? Comment la gauche abertzale ou la société basque peuvent-elles impulser un changement de cycle au sein de l’Etat espagnol ?
L’Etat, que ce soit bien clair, n’a aucun intérêt à changer de cycle étant donné que dans l’état actuel des choses, lui gagne et les Basques perdent. Quand changera-t-il ? Quand, face à notre lutte, à l’accumulation des forces en présence et à la confrontation démocratique, il parviendra à la conclusion que ne rien faire supposera plus de coûts que de bénéfices.
Quelle est l’importance du soutien international ? Quelle est la potentialité de la Déclaration de Bruxelles et du Groupe international de contact qu’elle a engendré - et qui n’est toujours pas complètement activé... - ? Pourquoi selon vous ses signataires et ses promoteurs sont-ils considérés avec mépris par Madrid et par certains partis du Pays Basque ?
La présence d’observateurs internationaux nous permet de déplacer la confrontation d’idées et de propositions dans un scénario, ou un espace, dans lequel nos positions ont infiniment plus de poids que celles de l’Etat, tout simplement parce qu’en plus d’être raisonnables, elles sont parfaitement démocratiques. Par conséquent, le mépris affiché à l’égard des observateurs internationaux dans certains milieux est inversement proportionnel à leur faiblesse politique.
*Littéralement « peuple travailleur basque », terme surtout utilisé dans les années quatre-vingt pour désigner la société basque, ndt.
http://www.lejpb.com/paperezkoa/201...