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Faits d’hivers.

par L’iena rabbioso

Publie le lundi 29 janvier 2018 par L’iena rabbioso - Open-Publishing

Don’t talk to strangers

Alors que la presse sérieuse se concentre sur des choses très sérieuses comme la cop2x (le x signifiant qu’il n’y aura pas de cop30 sauf si les pétroliers se convertissent en masse au bio, mais c’est improbable)

Il y a des faits divers qui semblent n’avoir aucun sens.

Par exemple un homme de 90 ans agresse sa voisine de 88 ans.
Rapport de gendarmerie. Enquête en lieu. Motifs de l’agression en investigation.

Un chasseur abat un cheval, pensant qu’il avait à faire à un sanglier.
Pas d’enquête en cours, la vue basse du chasseur étant l’explication.

Une vieille dame meurt touchée par une balle d’un chasseur de sanglier, alors qu’elle était dans son jardin potager.
Verdict : homicide involontaire.

Une personne plante un couteau mortel sur son beau frère.
Verdict : dispute sur fond de soirée alcoolisée.

Un jeune homme heurte de plein fouet un mur avec sa voiture.
Enquête en cours.

Une femme de 50 ans s’en prend à ses parents : Bilan une morte de 90 ans et un homme de 80 ans dans un état « critique ».
La femme fini en H.P.

Une retraitée est retrouvée morte en état de décomposition avancée.
La gendarmerie n’a rien à dire.
Elle était seule depuis 10 ans.

Tout ce que je décris ici n’est pas inventé, il s’agit des rubriques « faits divers » du journal midi-libre, édition Gard Rhodanien.

4 lignes.

Ensuite, des articles entiers dès qu’un roumain meurtrier est enfin arrêté.
Des articles fulgurants pour la prise de 100 kg de Cannabis.
Des articles fascinants en ce qui concerne le loto en faveur des handicapés.
Des articles très chiants quand un député se déplace pour voir la France d’en bas.

Mais je ne suis pas si critique : quand un attentat fait plus de 200 morts à Kaboul, l’article ne pose pas la question de savoir si l’auteur des attentats était un islamiste radical ou bien un banlieusard du 93.

Il y a une rue à Paris, une une ruelle plutôt, nommée rue de « la grande truanderie. ».

Une époque où sortir le soir dans ce genre de rue était risqué.
Sans doute des faits divers sans jamais d’articles.

Il me semble que dans notre époque, la demande consiste en des faits divers avec le plus de morts possible, avec un tueur qui n’avait pas le profil d’un tueur.

Soyons clairs : un pédophile aura plus de chances d’être impuni s’il s’en prend à sa fille.

Un meurtre, et cela les gendarmes sont d’accord la dessus, c’est en général une question de famille.

Alors pourquoi cette fascination pour les faits divers concernant des étrangers dans la ville, alors qu’il font moins de morts que dans maison de papa-maman ?

Si j’écris ça, c’est pas par plaisir, mais avec l’angoisse profonde que les médias occidentaux n’attendent qu’un chose : le prochain attentat horrible, ici, chez nous.

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