La hausse de 40% du SMIC en 68 ne le fut pas par un gouvernement de gauche, et ce ne fut pas...

La hausse de 40% du SMIC en 68 ne le fut pas par un gouvernement de gauche, et ce ne fut pas non plus le grand soir ...

En 36, les congés payés n’étaient pas prévus dans le gouvernement de gauche de l’époque, mais... -fortement popularisés par le PCF qui n’avait pas de ministres- ...furent conquis par la grève et l’occupation des entreprises.

Un grand nombre de droits, et de conquêtes sociales, furent obtenus par de puissants mouvements sociaux qui rentraient en résonance avec le reste de la société. Et là... gouvernements -de gauche ou pas- trouvaient -d’un coup d’un seul- des solutions pour voter ces lois et accords nécessaires.

L’argent qu’on n’avait pas... d’un coup était trouvé !!

Par contre de grandes politiques de droite furent menées par des gouvernements de gauche quand "le mouvement social boitait très bas".

On peut citer là ’l’époque des guerres coloniales’, et celle ’des politiques gouvernementales de gauche à partir de 1981’ (je n’ai pas oublié ces temps où un premier ministre, Mr Mauroy, avait dit que les grèves dans l’automobile étaient menées par des islamistes...).

Les conquêtes -les grandes- ne se font pas (ou très rarement) sans une très forte pression sociale.

Et il n’est pas toujours fécond d’être dans un gouvernement. Ça l’est à condition de pouvoir peser suffisamment sur la politique du dit gouvernement pour le contraindre à mener une politique conforme aux aspirations de la population en lutte.

En dehors de cela, on désespère la population... en ayant des ministres et on concourt à faire croire qu’on approuve une politique de droite et se faisant... on détruit l’avenir : Rien de pire que de participer à un gouvernement dont la politique affaibli la situation de la très grande majorité de la population au seul profit des interêts de la bourgeoisie.

C’est en général ainsi qu’on prépare le lit du retour d’une droite agressive et qu’on fait le lit des fachos .

Actuellement, si un gouvernement de gauche voyait le jour avec ceux qui mènent en ce moment le PS, nous aurions une politique très à droite... Plus à droite encore que la politique Jospin.

Une politique blairiste.

La population le sait.

Aller, ou dire qu’on ira dans un tel gouvernement serait paraître approuver cette logique. Ça serait tuer toute alternative... Voir déjà les logiques de chantage -ayant prévalu de la part du PS dans les élections locales et nationales- qui montrent le prix à payer, prix qui s’exprime par un désir précis : essayer de faire taire les "partenaires".

L’alternative a besoin d’indépendance, de déterminer des objectifs minimaux, pour qu’une politique menée soit un gain net pour la population.

Ces objectifs minimaux n’existent pas avec la logique Royal, il n’y a pas lieu de passer alliance avec elle. (On peut voter contre la droite par contre).

Améliorer un rapport de force pour se poser la question d’un éventuel gouvernement de gauche fécond, passe aussi d’abord par faire le maximum possible pour rassembler au plus large les différents courants politiques authentiquement de gauche, sans cela ce serait folie suicidaire que d’aller chercher des postes ministériels.

Il faut d’abord ré-accumuler des forces sociales et politiques !! Bien avant de rêver de ministères.

C’est donc toujours au travail d’unité qu’il faut s’atteler entre les courants de gauche indépendants de la bourgeoisie.

Cela n’a pu se faire pour ces élections (comme, semble-t-il, cela sera difficile pour les législatives qui suivront) mais il n’y a pas de raccourcis en la matière.

Donc je souhaite aux uns et aux autres de ne pas sombrer dans des mots d’oiseaux inutiles qu’on regretterait aussitôt après l’emportement passager.

Ce qui ne signifie nullement s’abstenir de tous propos critiques.

Copas

Relayé par R . B EN http://wwwlavie.over-blog.com