Le théorème de Cantat.

Axiomes :

1/
Plus le nombre d’assassins est nombreux, et moins le crime est condamné.

2/
Lorsque un message est adressé à un nombre important de personnes,
le message ne peut plus être contredit, même s’il est inexact.

Énoncé du théorème :

Un fait divers provoquera plus de réactions indignées qu’un meurtre de masse.

Démonstration :

Rwanda.

Qui est l’assassin ? Il n’a pas de visage.
Pourtant il faut imaginer l’horreur.
Sur ordre d’une station radio, des villages entiers sont investis et la population locale massacrée.
Combien de morts ?
Combien d’assassins ?
Impossible de répondre, donc impossible de décrire cela.

Bertrand Cantat.

Le salaud.
On peut mettre sa gueule sur son curriculum vitae.
Et les choses sont claires : une brute et une femme assassinée, de manière décrite comme cela : un violent coup de poing.
Combien de morte : Une.
Combien d’assassin : Un.
Verdict : L’assassin est soit un salaud soit une victime de sa passion amoureuse, et cela est un spectacle grandiose pour « le réseau social ».

La pauvre.

Elle noie son bébé dans une baignoire.
Elle n’est pas célèbre, et elle va terminé sa vie en tôle.
Dans le réseau, pas de réaction car la pauvre n’était personne.

La catastrophe.

6 millions de juifs, en majorité d’Europe de l’est, sont tués d’une manière technique par un régime politique ayant inventé le concept de race Aryenne.

Résultat : Comme pour le Rwanda, un déni venant du fait de l’énormité du crime.
Et constat : il a fallu trouver des assassins connus pour que le crime soit reconnu, et cela grâce aux efforts d’intellectuels comme Annah Arendt.
Dommage pour le Rwanda, il n’y a pas eu de capture d’un Goebbels, d’un Himmle local.

Mais comme pour la Shoah, le génocide rwandais, la destruction du peuple amérindien par les armées Européennes puis Américaines, on n’aura jamais de visages, ni de l’assassin , ni de la victime.

Conclusion :
Mieux vaut une bonne guerre qu’un meurtre quelconque.

Cqfd.