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Manifestations : quatre générations dans la rue à Bordeaux

Publie le mercredi 20 octobre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

de Catherine Darfay, Olivier Delhoumeau et Denis Lherm

Diverses manifestations ont émaillé la journée d’hier dans tout le département

Du blocage de l’université Bordeaux 3 à l’imposant cortège bordelais, en passant par les perturbations du trafic aérien à l’aéroport de Mérignac... Retour sur une journée agitée.

1 Bordeaux 3 bloquée

Pour une fois, les étudiants sont entrés dans le mouvement après tout le monde. C’était lundi midi, pour une AG qui a rassemblé 400 personnes. « On était déjà dans les manifs mais le fait que les lycéens soient aussi dans la rue a créé un effet d’entraînement, même si le long blocage de l’an dernier (sur le statut des enseignants-chercheurs et la réforme des concours d’enseignement, NDLR) a laissé tout le monde sur les rotules », relate Timothée Duverger, élu Unef. Les étudiants souhaitaient que la journée d’hier soit banalisée. « Plus exactement, l’alternative était soit la banalisation des cours, soit le blocage. Comme les horaires libérés ne leur convenaient pas, on est arrivé au blocage mais je ne crois pas qu’on ait affaire aux mêmes attitudes qu’en 2009 », précise le président Patrice Brun.

Le blocage, monté comme le veut la tradition à coups de chaises et de tables, a d’ailleurs été levé hier soir. Une nouvelle assemblée générale est prévue aujourd’hui pour décider des suites du mouvement. Les étudiants veulent faire entendre leur voix, notamment sur l’accessibilité au monde du travail et sur la prise en compte des années d’étude, mais ils ne savent pas encore comment.

2 Le trafic aérien perturbé

Dès 5 h 30 hier matin, 400 à 500 manifestants mobilisés à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle se sont rassemblés nuitamment aux abords de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.

Ils ont d’abord investi l’enceinte du hall B afin de perturber symboliquement le départ du premier vol de la journée, le Bordeaux-Paris de 6 h 10. La présence de policiers sur place a néanmoins permis aux passagers d’embarquer et de décoller avec un bon quart d’heure de retard.

Vers 6 h 30, le cortège s’est bruyamment déplacé vers le rond-point René-Cassin, à l’entrée du site. Objectif : bloquer la desserte de l’infrastructure aéroportuaire. Séparés du cordon de policiers par des barrières installées en travers de la chaussée, les manifestants ont enchaîné chants et slogans hostiles à la réforme des retraites. Au milieu des drapeaux déclinant les appartenances syndicales (CGT, FO, FSU et Sud), une délégation d’Air France brandissait une reproduction gonflable de l’Airbus A 380… constellée de rustines. « Notre direction ne reconnaît pas la pénibilité au travail, peste Pascal. On se lève à 3 h 30 pour assurer la préparation et le départ de nos avions. Au-delà des horaires décalés, on manipule des produits chimiques pour le dégivrage. Nos conditions se durcissent car ceux qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. »

Plus loin, des étudiants de Bordeaux 3 et IV donnent de la voix. « On est solidaires des salariés car cette réforme touche tout le monde. Si les travailleurs bougent aujourd’hui, c’est essentiellement pour nous, les jeunes générations. »

Installés en amont, avenue Roland-Garros, des CRS ont dérouté une partie des personnes se rendant à l’aéroport. D’autres clients, moins chanceux, ont dû marcher bagages en main afin d’accéder à la navette mise en place par l’aéroport.

À 7 h 30, avant de lever le camp, plusieurs dizaines de manifestants présents ont tenté une dernière incursion collective dans le hall B. En vain. Les forces de l’ordre veillaient aux différentes entrées. En marge de cette manifestation, les perturbations nationales ont entraîné l’annulation d’une cinquantaine de vols à l’arrivée et au départ de Bordeaux sur un total de 75 mouvements.

3 De 34 000 à 140 000 à Bordeaux

Très forte mobilisation des manifestants, hier, dans les rues de Bordeaux. 140 000 personnes selon les syndicats, 34 000 selon la police et plus de trois heures de déambulation dans le centre-ville, entre la place de la Victoire et celle de la Bourse. Si le grand écart continue entre les chiffres des uns et ceux des autres, la police a quand même noté que la participation a été supérieure à la manifestation précédente, celle du samedi 16 octobre. Les syndicats, eux, ont compté 5 000 personnes de plus, nuance qui réclame déjà un œil acéré. Qu’importe, le fait notable de la manifestation d’hier est l’entrée en scène des lycéens et, dans une moindre mesure, des étudiants de l’université. Plusieurs lycées de l’agglomération de Bordeaux et d’autres points du département se sont joints au cortège, apportant une certaine fraîcheur et de l’imagination dans les slogans. Les lycéens ont d’ailleurs reçu une sorte de triomphe en arrivant sur les quais, au terme de la manifestation, passant au ras d’une haie d’honneur formée par les aînés, sous un tonnerre d’applaudissements.

L’autre fait notable est le calme dans lequel s’est déroulée la journée. Les forces de police étaient présentes partout, craignant peut-être des débordements, comme vendredi dernier mais surtout à l’image de ce qui s’est produit dans diverses villes de France. Mais la manifestation de Bordeaux n’a pas dégénéré.

« Nous sommes à un tournant de la mobilisation, malgré tout ce qui a été fait pour décourager les manifestants, on sent une volonté d’en découdre. Les gens sont dignes et motivés », estimait le secrétaire départemental du PCF, Michel Dubertrand, en distribuant des tracts au passage de la manif.

http://www.sudouest.fr/2010/10/20/-216762-4583.php

Messages

  • Quelques mots tout ausssi bordelais :


    Faudra expliquer à l’UD CGT..que multiplier les mails de masse....pour prévenir les militants que tel blocage surprise d’Aéroport de Merignac aura lieu le lendemain à telle heure..c’est la seule façon de se voir bloqué par les CRS avant de parvenir sur le site !

    C’est pas possible d’être aussi naîfs, nom de dieu !


    S’agissant des étudiants.., le journal Sud ouest serait bien inspiré de faire un tour sur les campus ..Pour essayer de ne pas dire n’importe quoi.

    D’analyser pourquoi, par exemple les IUT ne sont pas du tout (ou presque..) dans le"coup"..
    C’est peu rappelé mais "tout est dans tout"

    Un peu d’Histoire toujours utile :

    L"Agglo bordelaise a été structurée dans les années post 68.

    .Un deal entre élus PS et Chaban a consisté à structurer Habitat, lieux de travail et sites d’études en tirant enseignement des risques de convergences

    Vrai question de classe trop peu prise en compte aussi bien par le Parti que la CGT..(j’assume ma part de manque de lucidité)

    "NOUS" avons laissé La Ville centre l à la bourgeoisie et à la spéculation immobilière, avec disparition des quartiers populaires, assurant à la droite une gestion ad vitam (qui perdure..)

    La rive droite avec tours HLM et mairies socialistes ad vitam. aacueilli des masses de prolos tout heureux d’avoir enfin une salle de bains.
    .
    Là ou nous aurions du engager la lutte pour de l’habitat social à BORDEAUX !

    .
    les Zones industrielles se sont retrouvées sur la Rive GAUCHE (exemple de FORD Blanquefort.

    Quant aux facs "ils" les ont fixées à la fois HORS de la Ville centre, et loin des usines (Talence Gradignan)


    Autre précision sur BORDEAUX :

    Hier dans la manif,selon moi et beaucoup de jeunes :

    Les confiner en fin de cortège a un côté un peu condescendant et ne permet pas de démontrer que cette irruption de la jeunesse est de cette nouvelle donne qui fout la frousse à beaucoup..

    Les capitulards de la CFE-CGC..(qui avaient déjà annoncé que pour eux c’était la fin du match de masse) devant, bien trop devant la jeunesse, moi ça passe pas !!

    Ensuite, mais là dessus j’ai déjà donné mon opinion

     : A part une boite de la Santé la Caisse de dépots et Consignations, je ne crois pas qu’il y avait polus de 5 banderole d’ENTREPRISE...affichant l’unité en BAS..preuve d’AG ou de rencontres intersyndicales ..

    Chacun derrière sa Confédé,
    personnellement je n’y vois aucun élément aidant à éviter les coups de Jarnac que Soubie négocie avec..certains. ;pour le 21 et la suite.

    (no comment)

    Ceci dit, Bordeaux a connu la plus grande manif que j’ai connu(et depuis 1964 je n’ai pas du en rater beaucoup)

    J’ai noté la présence de quelques drapeaux JC chez les jeunes( ça, c’est nouveau) ,.

    Manifestement c’est , et de loin la présence NPA qui était présente de façon massive..ET jeune.....

    Je ne suis pas de ceux qui manifestent à ce parti une affection particulière , ceci dit, je précise ce fait par souci d’objectivité

    De même que si l’on compare avec 68, on n’a pas des fins de cortèges avec trente vieux se baladant avec un drapeau noir, mais par contre des jeunes relativement nombreux brandissent un drapeau CNT pratiquement inconnu en Gironde jusqu’à cet automne.

    tout ceci précisé en rajout de commentaire militant..

    AC