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CHRONIQUE DE GUANTANAMO N°14 15 mai 2003

Publie le lunedì 19 maggio 2003 par Open-Publishing

N°14 € 15 mai 2003

Cette chronique hebdomadaire est éditée et diffusée par
le Collectif guantanamo, 5 rue de Douai, 75009 Paris
Courriel : xraydelta@lvo.info € Tél. 06 13 99 28 86


LES INFORMATIONS SONT CLASSÉES EN ORDRE CHRONOLOGIQUE DÉCROISSANT

15/05/03 - 3 détenus pakistanais libérés

Selon le ministère de l¹Intérieur pakistanais, 3 prisonniers pakistanais détenus à guantanamo ont été remis par les
autorités US aux autorités pakistanaises le jeudi 8 mai. On ignore si ces 3 libérations font parti des 13 libérations déjà annoncées ou s¹y ajoutent. Les personnes libérées ont été identifiées comme Jehan Wali, fils de Wahdatullah, Shah Mohamed, fils de Gul Mohamed, tous deux originaires de la province frontalière du Nord-ouest, et Sahibzada Ousmane Ali, fils de Sahibzada Mohamed Yusuf, du Pendjab. Après examen médical, les libérés devaient être remis aux autorités provinciales et escortés chez eux.

12/05/03 - Libérés comme ils avaient été capturés

"Je suis seulement furieux que les Américains aient attendu que nous soyons à guantanamo pour nous interroger. S’ils
nous avaient questionné en Afghanistan, ça nous aurait évité bien des problèmes", déclare Mohammad Tahir, 28 ans, un des 13 Afghans libérés de guantanamo la semaine dernière et rencontré par l¹agence Associated Press à Kaboul. "Ils auraient pu se rendre compte bien plus tôt que j’étais innocent". Un autre prisonnier raconte que ses geôliers américains le sortaient de sa cellule deux ou trois fois par semaine, lui enchaînaient pieds et mains et lui posaient inlassablement les mêmes questions. "Tout le temps ils nous demandaient: ’D’où viens-tu? Es-tu un taliban? As-tu été au Pakistan? Pourquoi as-tu été capturé avec des talibans?", se souvient Rostom Shah, 22 ans. "Ils disaient: ’Si tu es innocent, alors pourquoi es-tu allé te battre contre ton propre peuple?’". À cette question, les deux hommes ont la même réponse, simple. "Les talibans nous obligeaient à nous battre", raconte le premier. Le second explique que dans son village, les talibans ont enrôlé de force un homme par famille. Selon Associated Press, ils ne se plaignent pas de leurs conditions de détention à guantanamo. Ils disent avoir pu prier, manger trois fois pas jour et fumer des cigarettes. Ils pouvaient prendre une douche deux fois par semaine, lorsque les gardiens nettoyaient leurs cellules. Ils pouvaient aussi échanger des messages avec leurs familles via la Croix-Rouge. Tahir montre le sac que lui ont donné ses geôliers à sa libération, en guise de compensation, sans doute: il contient une paire de tennis et un pantalon neufs, une veste, des sous-vêtements et une bouteille de shampooing.

12/05/03 - Les commissions militaires se mettent en place

Les commissions militaires qui pourraient juger certains des détenus de guantanamo et d¹autres lieux tenus secrets se
mettent progressivement en place. Le Pentagone a publié la liste des chefs d¹inculpation selon lesquels les suspects de ³terrorisme² pourraient être poursuivis. Il envisage de nommer le colonel de l¹Armée de terre Frederic Borch III comme procureur général et le colonel d¹aviation Willie Gunn comme chef du bureau des défenseurs. Reste à savoir qui comparaîtra devant ces commissions. Plus la situation de non-droit des prisonniers de guantanamo et de bagram s¹éternise et plus les critiques redoublent contre ce qui est en train de devenir un ³Goulag US².
Selon l¹avocat qatari Najib Al Nuaimi, qui défend une centaine de prisonniers de guantanamo et préside le Comité de défense des détenus de guantanamo bay, un tribunal militaire pourrait être établi d¹ici l¹été prochain. À sa demande de libérer des détenus arabes, l¹avocat s¹est entendu répondre par les autorités US qu¹elles en relâcheraient prochainement. « Cela pourrait advenir n¹importe quand : demain, la semaine prochaine ou le mois prochain. »

12/05/03 - Les paroles d¹un détenu saoudien

« Nous nous sentons entrêmement heureux lorsque nous recevons des lettres et nous les lisons à d¹autres prisonniers
saoudiens à Cuba. Ne nous oubliez pas dans vos prières. Mais ne pensez pas que la prison, c¹est l¹oppression. Combien de prisons n¹ont-elles pas mené à la victoire? » Ces lignes sont extraites d¹une lettre d¹un détenu saoudien à sa famille. Abdullah Al Anazi, 24 ans, écrit à sa famille à Qaisuma. Engagé dans une organisation humanitaire, il a été blessé à la jambe et capturé en Afghanistan. Il est maintenant guéri de sa blessure et garde apparemment le moral.

10/05/03 -13 détenus afghans libérés

Ce sont finalement 13 détenus afghans - et non pas 22 comme annoncé précédemment - qui ont, selon le Pentagone, été
libérés de guantanamo le mercredi 7 mai et réexpédiés en Afghanistan. Selon des officiels US requérant l¹anonymat, 30 nouveaux détenus devraient être transférés d¹Afghanistan à guantanamo.

10/05/03 - Manifestation contre Ashcroft à Lyon

Deux jeunes gens, proches de deux Lyonnais détenus à guantanamo, ont été brièvement retenus mardi matin 6 mai par

les forces de l’ordre alors qu’ils manifestaient devant le siège d’Interpol, à Lyon, à l’occasion de la venue du ministre US de la Justice John Ashcroft.
Une quinzaine de manifestants, dont certains portaient des combinaisons orange à l’image de celles des prisonniers de guantanamo, se sont rassemblés devant le bâtiment afin de demander la libération de Mourad Benchellali et Nizar Sassi, deux jeunes gens du quartier des Minguettes, à Lyon, qui avaient été arrêtés fin 2001 en Afghanistan.
Les protestataires revêtaient des tee-shirts où étaient inscrits des phrases comme "Guantanamo beach, aller simple pour les oubliettes", ainsi que des slogans hostiles aux États-Unis et à la France, accusée de "collaborer" avec l’administration Bush.
Les manifestants s’étaient rendus en milieu de matinée à la cour d’appel de Lyon qui a examiné, en chambre de l’instruction, le recours des familles des deux Lyonnais détenus à guantanamo. Ce recours faisait suite au "refus d’informer" d’un juge d’instruction qui avait refusé d’instruire la plainte contre X déposée par les familles pour atteinte aux libertés, séquestration et détention arbitraire.
Le juge d’instruction avait fait valoir que les faits reprochés concernaient des agents d’un État tiers, en l’occurrence les États-Unis, qui bénéficient d’une immunité de juridiction. L’avocat général a demandé mardi matin le rejet de la requête des familles, faisant valoir que les États-Unis agissaient dans la légalité internationale, en vertu de deux résolutions de l’ONU, ce qui exclut toutes poursuites pénales.
Par cette procédure, les avocats des deux jeunes gens, Me Jacques Debray et Me William Bourdon, espèrent que soit défini le statut de leurs clients, qui avaient 20 et 22 ans au moment de leur arrestation et qui ne bénéficient ni du statut de prisonnier de guerre, ni de celui de suspect devant la justice.
En marge de l’audience, qui s’est tenue à huis clos, l’un des oncles de Nizar Sassi, Salem Slim, a expliqué à l’Associated Press que "Nizar est parti en vacances en juin 2001. Nous n’avons eu aucune nouvelle jusqu’à ce qu’on ait appris son arrestation, en janvier 2002. De guantanamo, nous recevons des lettres de Nizar et Mourad. Ils nous disent qu’ils vont bien et espèrent leur libération. Certaines sont censurées".
La décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon sera rendue le 20 mai.

10/05/03 - Un second Marocain inculpé à Hambourg

Un Marocain de 30 ans, qui était ami avec Mohamed Atta, l’un des pirates de l’air du 11 septembre aux États-Unis, a été
inculpé vendredi par la justice allemande pour complicité de meurtres et appartenance à une organisation terroriste pour son rôle présumé dans la préparation des attentats.
Abdelghani Mzoudi, arrêté en octobre dernier, est le second soutien présumé de la cellule de Hambourg inculpé en Allemagne. Il risque jusqu’à 15 ans de prison. Il a nié toute implication dans les attentats du 11 septembre, affirmant que même s’il connaissait Mohamed Atta et d’autres membres de la cellule d’Al Qaïda à Hambourg, il ignorait tout de leurs projets.
Abdelghani Mzoudi est accusé d’avoir apporté un soutien logistique à la cellule de Hambourg et aidé ses membres à préserver leur image d’étudiants ordinaires pour tromper les autorités, selon les procureurs fédéraux.
Abdelghani Mzoudi était également un ami de Mounir El Motassadeq, un Marocain devenu en février le premier suspect dans les attentats du 11 septembre condamné dans le monde pour son rôle dans l’attaque. Abdelghani Mzoudi devrait être jugé par le même tribunal de Hambourg qui avait condamné Motassadeq à la peine maximale de 15 ans de prison pour les mêmes chefs.

9/05/03 - Le Pakistan va renvoyer Jack Thomas en Australie

L¹Australien Jack Thomas, 29 ans, avait été arrêté à Karachi en janvier et soupçonné de liens avec Al Qaïda. Le
gouvernement australien vient d¹être informé par les autorités pakistanaises que celles-ci allaient abandonner les chefs d¹inculpation retenus contre lui et l¹expulser vers l¹Australie.

9/05/03 - Saisie d¹armes et chasse à l¹homme en Arabie saoudite

55 grenades à mains, 377 kg d’explosifs RDX, 2 545 balles de différents calibres, sept fusils-mitrailleurs Kalachnikov, plus

de 80 chargeurs et du matériel de communication ont été saisis mardi 6 mai par la police saoudienne à Ryad lors d¹une opération contre des suspects d¹un attentat commis le 18 mars dans la capitale saoudienne. Les suspects recherchés ont réussi à prendre la fuite. La police a annoncé qu¹elle recherche "19 terroristes, dont 17 Saoudiens", une personne d’origine irakienne portant des passeports koweitien et canadien, et un Yéménite, mais "d’autres personnes sont également recherchées". Le ministre de l’Intérieur Nayef Ben Abdel Aziz a indiqué que les ³membres de la cellule² étaient des jeunes qui avaient séjourné en Afghanistan où ils avaient suivi une formation militaire. A leur retour dans le royaume, certains avaient été arrêtés pour cette raison, puis relâchés. Le prince Nayef a promis des récompenses allant jusqu’à 80.000 dollars à tous ceux qui informeront les autorités sur la cellule et quelque 13.000 dollars pour toute information sur l’un de ses membres. Parmi les hommes recherchés se trouve Abderrahmane Mansour Jabarah, 22 ans, dont le frère Mohamed Mansour, 20 ans, se trouve en détention aux USA après avoir été arrêté à Oman l¹année dernière. Les deux frères résidaient à Saint Catharines, dans l¹Ontario, au Canada, où ils avaient émigré, du Koweit, en 1994.

9/05/03 - Les USA ont renoncé à juger un Britannique devant un tribunal militaire

Selon le journal Daily News de New York, les USA étaient prêts à ouvrir le premier procès pour terrorisme devant un

tribunal militaire le mois dernier, mais y ont renoncé lorsqu¹ils ont découvert que le suspect était un citoyen britannique, pour ne pas embarrasser le gouvernement de Tony Blair. Le suspect, dont on ignore l¹identité, aurait été prêt à plaider coupable. Sept citoyens britanniques sont détenus à guantanamo.

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