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L’altermondialisme contre le socialibéralisme et la "fin de l’histoire"
Publie le mercredi 28 juin 2006 par Open-Publishing3 commentaires
Après 5 ans d’années JOSPIN, un appel sorti début juillet 2003 du restaurant "Ramulaud" se prononçait contre le cycle sans fin des alternances et pour une véritable "Alternative à gauche" . Cet appel PAG a mobilisé largement de "la gauche du PS" à certains LCR en passant par des adhérents PC ou des Vert mais aussi des militant(e) associatifs notamment altermondialistes d’ ATTAC.
– Contre le libéralisme prédateur y compris dans sa version socialibérale
Il faut croire que les dégât produits contre une large partie de la société comme ceux perpétrés contre l’environnement n’ont pas reçu la lumière suffisante pour que les socialistes du PS quittent le cadre du socialibéralime* et la perspective limitée de la "fin de l’Histoire" (cf Fukuyama). A moins que ce soit du côté de la remontée des effets néfastes vers les causes que le travail de "Dracula" n’ait pas pu jouer son rôle de mise à jour efficace.
Qu’est-ce qui bride l’intelligence collective pour aller plus loin dans la crtique ? L’existence au cours du siècle dernier d’un système bureaucratique qui a fait faillite ? Sans doute. Ce n’est pas tout.
Il faut reconnaitre que certaines forces sociales - le PS, les Verts, la CFDT (mais pas tous leurs adhérents) - s’emploient à vouloir conserver le monde tel qu’il tourne quitte à favoriser ici ou là des expressions de solidarités, comme l’économie sociale et solidaire (ESS) ou le commerce équitable. Le néosolidarisme contemporain consiste à restreindre, comme au temps de Léon Bourgeois, ces solidarités à un aménagement du capitalisme.
– ATTAC : De la "fin de l’histoire" à "l’autre monde" possible
Un des mérite d’ATTAC, malgré la crise actuelle, et qu’il ne situe pas dans "la fin de l’Histoire" mais dans la perspective d’un autre monde possible, pas celui-ci un peu mieux avec des sparadraps ridicules sur des blessures toujours plus grandes . Il met la transcendance sociopolitique à l’ordre du jour. Et cela ce traduit par un Manifeste en cours d’élaboration.
Il ne s’agit pas que d’une option de principe : ATTAC pense surtout qu’au regard des dégâts profonds et durables tant contre les peuples - salariés et paysans - que contre l’environnement le maintien de ce monde n’est plus viable. Penser - de façon défaitiste - qu’une simple "amélioration" ici ou là suffirait c’est d’emblée laisser place aux dynamiques du capitalisme mortifère. En conséquence il importe de construire des alternatives susceptibles de créer un basculement irréversible vers un autre monde démocratique et solidaire tant en France qu’en Europe et au plan mondiale. Les propositions offensives pour développer les services publics, pour démocratiser l’entreprise existent. Mais les forces sociales "alter" buttent constamment contre les forces socialibérales. Renforcer ATTAC est nécessaire.
Christian DELARUE Rennes
* Le social-libéralisme est un terme servant à désigner, dans plusieurs pays, des libéraux-socialistes ou socialistes libéraux (du PS mais aussi des Verts pâles) qui, dans la perspective de "la fin de l’histoire" (cf Fukuyama) conservent comme cadre de synthèse les principes politiques de la social-démocratie (cf. Bad Godesberg) et les principes du libéralisme économique. Ils favorisent ainsi la financiarisation, la marchandisation et l’appropriation privée. Ils favorisent encore au sein des rapports sociaux ceux qui sont en position dominante et notamment le patronat. Les compromis cfdtiste reconduisent eux aussi ces dominations, exploitations et oppressions.
Messages
1. > L’altermondialisme contre le socialibéralisme et la "fin de l’histoire", 29 juin 2006, 09:38
Il est évident que le monde est malade. Il est évident que c’est la finance pour la finance qui gangrène tout ce qu’elle touche. Certains grands patrons commencent à avoir des remords et reversent une grande partie de leur fortune. Faut croire que ça ne les rend pas heureux cet excès d’argent. C’est bien la preuve que le capitalisme va imploser car trop abject, trop pervers.
Quel gaspillage, toute cette énergie de l’intelligence mise au service de la course au fric alors qu’il y a d’autres défis autrement plus nobles.
Mais j’ai confiance, car le balancier est en train de se déplacer.
2. > L’altermondialisme contre le socialibéralisme et la "fin de l’histoire", 2 juillet 2006, 10:43
Très bien cet article !
Un petit bémol simplement : les Verts quoique souvent alliés aux "socialistes" et recrutant souvent dans les mêmes couches sociales* ne partent pas du même courant de pensée . Si pour le PS ce sont quelques restes de la 2e Internationale et de la SFIO (biens délavés par le temps !) les Verts sont issus d’un autre courant beaucoup plus récent, des écrits de René Dumont à la "deep ecology" américaine . S’ils sont ralliés à la social-démocratie c’est qu’à part sur la défense de l’environnement leurs options politico-économiques sont trop diverses pour avoir permis une synthèse cohérente . Un programme politique devant envisager aussi d’autres problématiques que celles liées à l’environnement ils ont fini par se trouver un "plus petit dénominateur commun" dans la social démocratie . Ce qui donne à bon compte un "supplément d’âme" à celle ci, les Verts reprenant à leur compte les aspects environnementaux et "sociétaux" (mariage gay, dépénalisation des stupéfiants etc..) traditionnellement absents du "socialisme" traditionnel .
@+
J.F.
* Sans jouer au sociologue que je ne suis pas il leur manque toutefois une base rurale (sud de la France) ou ouvrière (Nord et Alsace-Lorraine) , qui sont souvent assez "réticentes" (c’est le moins qu’on puisse dire) aux positions des Verts sur l’environnement et plus encore les "problèmes de société" .
3. > L’altermondialisme contre le socialibéralisme et la "fin de l’histoire", 5 juillet 2006, 17:03
Une question : qu’est-ce que Jospin vient faire dans cette analyse ? Cet article (auquel j’apporterais en outre le correctif déjà fourni par JF (base paysanne et ouvrière ???) ne serait-il qu’un appel insidieux à voter pour un nouveau sauveur, Jospin en l’occurrence ? Après Séguéla qui a fait prendre à d’aucuns "le revenant de la IVe (pour un) homme providentiel" (Desproges), Christian Delarue viserait-il à nous faire croire que le premier bradeur du service public français est brusquement devenu un anticapitaliste pur et dur ? je n’ai déjà pas donné la première fois, je me suis contentée d’espérer que la base serait plus forte que le sommet , je me suis trompée,
on ne m’y reprendra certainement pas une seconde fois.