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Les collectifs pris à leur propre piège

Publie le samedi 2 décembre 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

Les collectifs pour un rassemblement
anti-libéral pris à leur propre piège

Le 23 novembre, José Bové annonçait qu’il retirait " pour l’heure " sa proposition de candidature à la présidentielle dans le cadre des collectifs.
Alors que, depuis des mois, tous les candidats multiplient les déclarations pour dire que le processus de désignation sera réellement unitaire et consensuel, à l’approche de l’échéance, les vrais rapports de rivalités s’expriment. Le PC a assuré qu’il jouerait le jeu des candidatures unitaires, en faisant mine d’accepter une position d’égal à égal avec des personnalités ou des groupes sans influence un tant soit peu comparable à la sienne. Maintenant, comptant sur la force de son appareil, il se retourne et cherche à imposer Marie George Buffet sans dire ce qu’il fera si elle n’est pas retenue le 10 décembre.
Face à ces méthodes qui rompent avec le consensus, Bové comme d’autres petits candidats à la candidature répondent par un chantage politique, tout aussi peu démocratique. Dans sa lettre, il dénonce les méthodes du PC qui " a multiplié la création de collectifs qui ne représentent, localement, que la sensibilité communiste. Il mène campagne de manière autonome, en parallèle de quelques grands meetings unitaires. Il se livre à des pratiques d’un autre âge en refusant, par exemple, de valider le procès-verbal d’une réunion de notre collectif national au cours de laquelle l’écrasante majorité des participants a fait savoir que Marie-George Buffet ne pouvait pas incarner, sur le bulletin de vote, la richesse de notre rassemblement ".
Il s’en prend également à la LCR qu’il accuse de pratiquer " l’unité à la carte ", après avoir déclaré qu’il ne pourrait être candidat que si la LCR revenait... pour faire contrepoids vis-à-vis du PC. Mais il refuse toujours de discuter réellement du fond politique : pour lui comme pour le PC, le débat est tranché et la LCR " multiplie les arguments pour justifier un prétendu désaccord de fond sur notre orientation commune ".
De même, une pétition circule demandant le retrait de la candidature de Buffet avec, comme premiers signataires Yves Salesse et Clémentine Autain, qui cherchent à profiter de la crise provoquée par Bové pour valoriser leur propre candidature à la candidature....
Tout comme Bové, la dite pétition réclame aussi le retour de la LCR dans le processus mais sans un mot pour se démarquer de l’orientation des collectifs qu’ils ont élaborée avec le PC et acceptée.
Les désaccords portent sur les questions de personne et d’ambitions, même si les rivaux de Marie George Buffet n’hésitent pas à flatter les réticences que suscite son passé d’ex-ministre de la gauche plurielle. Salesse, lui, n’était qu’au cabinet de Gayssot, ministre des transports dans le même gouvernement...
Tous se situent sur le même terrain politique, à l’image de José Bové qui explique dans sa lettre : " Je n’entends pas m’engager pour autre chose qu’une démarche unitaire et populaire visant à modifier durablement, à l’occasion de l’élection présidentielle, la donne électorale à gauche ". Tout comme il revendiquait la " gagne " au meeting de Montpellier : " Nous avons décidé de passer de la résistance au pouvoir. On ne pourra pas continuer à résister sans gagner pour changer la logique libérale ".
Alors que les ambiguïtés se révèlent, que les contradictions explosent, que le jeu de dupes entre le PC et les autres composantes des collectifs se retournent contre ceux-ci, il nous faut maintenant poursuivre la discussion à la lumière de l’expérience et des faits, en revenant justement sur la question du fond politique. Les méthodes antidémocratiques des uns et des autres rejoignent les questions de fond de la politique des antilibéraux. Ces derniers disent s’opposer à l’orientation du PS pour mieux changer le rapport de force en vue d’un accord... avec le PS. Leur démarche est par elle-même antidémocratique.
A cela, les anticapitalistes opposent une démarche démocratique, c’est-à-dire fondée sur la clarté des idées, des objectifs et de la méthode, car leur seul souci est d’aider au regroupement des travailleurs pour défendre leurs propres intérêts.

Antilibéralisme et question gouvernementale
Alors que la possibilité d’une éventuelle victoire de la gauche se précise, le contenu réel de l’orientation politique des collectifs se révèle clairement. Marie-George Buffet, bien que " très préoccupée " de la désignation de Ségolène Royal, en appelle à la victoire de " toute la gauche ", en se démarquant ouvertement d’une " gauche de la gauche " qui ne créerait pas une " dynamique majoritaire ". Si les autres composantes des collectifs s’en défendent, avec parfois des phrases radicales, et flattent la méfiance vis-à-vis du PC et de sa porte-parole, c’est aussi que leur propos engagent moins que ceux de Marie George Buffet.
Mais leur démarche est la même, ils restent sur le terrain institutionnel et électoral en accord avec le PC, et donc n’ont d’autre choix pour être majoritaires dans ce cadre que de passer alliance avec le PS.
Ce faisant, les collectifs tournent le dos à la rupture qui s’était affirmée le 29 mai, contre tous les partis gouvernementaux de droite et de gauche, qui attaquent les travailleurs depuis des années et se retrouvaient dans le camp du oui. Mais aujourd’hui, il ne s’agit pas d’un référendum, mais d’élections pour avoir des élus et pouvoir participer à des exécutifs. Cela est d’une toute autre nature et impose de ménager la possibilité d’un accord avec le PS tout en se donnant les moyens de négocier au mieux le rapport de force.
Seul le PC le dit, les autres maintiennent les ambiguïtés et les camarades de la minorité de la LCR pris au piège de leurs illusions sur les vertus de la dynamique unitaire ne veulent ni entendre ni voir la réalité en face.
Pour évacuer la question du PS, les collectifs multiplient les grandes déclarations sur la " gagne ", disant qu’il faut voir grand, que l’on peut obliger le PS à changer, sans discuter des rapports de force tels qu’ils existent. Pourtant, ces rapports de force existent très concrètement. Ce sont déjà tous les exécutifs régionaux, départementaux où PS, Verts et PC cogèrent, votent les " délégations de services publics " ou les emplois précaires. Demain, ce seront les vrais rapports de force parlementaires sous la pression desquels le PC a été laminé...
Quant à la formule du refus de participer à " un gouvernement dominé par le social-libéralisme ", son ambiguïté correspond à l’ambiguïté de cette orientation d’une gauche anti-libérale qui cherche créer un rapport de force pour négocier avec le PS une participation gouvernementale ou des postes parlementaires.
D’ailleurs, Hollande n’a aucune réticence à se dire anti-libéral en déclarant lors de la cérémonie de ratification de la candidate : " Nous sommes des anti-libéraux, mais il y en a qui veulent être plus anti-libéraux encore. Ils en ont le droit, mais ils seront devant ce choix simple : est-ce qu’ils prennent le risque de laisser les vrais libéraux cinq ans de plus au pouvoir ou nous donneront-ils à nous, qui voulons maîtriser le capitalisme, dominer le capitalisme, les moyens d’agir ? ". Et pour préciser les choses, il rajoute : " Nous sommes les plus forts à gauche. Nous devons donc être les plus humbles pour revendiquer l’union et le rassemblement, tout simplement parce que nous ne gagnerons pas seuls l’élection présidentielle et que nous ne gouvernerons pas seuls le pays. Nous avons besoin de toute la gauche, de celle qui veut avec nous agir, réformer, transformer ".
Montebourg, ex-défenseur du Non devenu porte-parole de Ségolène Royal, fait déjà ses offres en déclarant : " Nous allons nous donner la main, (...) le rassemblement se fera sans problème entre les trois candidats à l’investiture (du PS), et ensuite entre toutes les autres gauches ".
La question que pose la LCR est bien réelle et les antilibéraux fuient le débat, comme ils l’avaient fui en septembre en ne mettant pas au vote les amendements de la LCR sur les responsabilités des gouvernements de gauche dans les attaques de ces 25 dernières années et sur le refus d’une coalition gouvernementale ou parlementaire avec le PS. Ce débat, nous le menons largement, car la démocratie commence avant tout par la clarté politique, et nous le porterons pendant la campagne elle-même : participer à un gouvernement avec le PS, pour soi-disant peser dans un sens plus anti-libéral (avec le bilan que l’on sait) ou mener une politique anticapitaliste, en cherchant à construire le rapport de force politique sur le terrain de la lutte de classe pour revenir sur toutes les attaques de la bourgeoisie et imposer le contrôle de la population.

Regrouper sur des bases démocratiques dans les entreprises et les quartiers
Le sens du Non lors du référendum était l’affirmation d’une rupture avec les partis gouvernementaux de droite et de gauche qui ont mené l’offensive contre le monde du travail depuis une vingtaine d’années. Ce vote était l’expression d’une dynamique anticapitaliste au sein du monde du travail qu’il s’agit d’armer politiquement en lui donnant une perspective politique de transformation de la société. C’est le sens même de la candidature d’Olivier Besancenot.
Il s’agit de formuler une politique indépendante pour le monde du travail, quel que soit le gouvernement en 2007. Reprendre l’offensive exige de se libérer des chantages électoraux. Face à la bourgeoisie qui mène son offensive tout azimut pour faire baisser le coût du travail, ce ne sont pas quelques promesses électorales ou grandes déclarations qui pourront changer quoi que ce soit. Le problème est d’inverser le rapport de force avec la bourgeoisie, en ayant un programme politique pour les luttes, c’est-à-dire un programme qui pose à la fois l’urgence des luttes sociales et l’urgence démocratique, c’est-à-dire la question du contrôle des travailleurs et de la population sur toute la marche de la société.
Le texte programme " Ce que nous voulons " des collectifs est de ce point de vue un catalogue de bonnes intentions électorales, par en haut qui ne se pense pas comme un programme pour les luttes. Il parle de " changer la donne ", mais sans jamais en indiquer les moyens.
Du coup, la question des salaires est posée à minima, " Le SMIC sera immédiatement porté à 1500 euros brut et rapidement à 1500 euros net ". De même, la revendication des 300 € pour tous d’augmentation de salaires, qui nécessite justement la convergence des luttes pour changer le rapport de forces en profondeur, n’est pas reprise. A la place, le texte promet qu’une " conférence nationale tripartite (patronat, syndicats, Etat) sur les salaires sera immédiatement convoquée. Le nouveau gouvernement y pèsera en faveur d’une revalorisation générale des salaires, de l’ordre de 300 euros "... Tout doit rester dans le cadre bien huilé des institutions.
Sur la question de la lutte contre les licenciements, le texte discute longuement surtout sur le " nouveau statut du salariat " et la " sécurisation des parcours de travail et de vie ". Quand il évoque l’interdiction des licenciements pour les entreprises qui réalisent des profits, il en fait une mesure du type de l’autorisation administrative de licenciement qui n’a jamais empêché grand-chose.
Au contraire, alors que les plans sociaux se multiplient, la revendication de l’interdiction des licenciements est un objectif pour les luttes qui passe par le contrôle, par en bas, des salariés sur la marche des entreprises, sur leurs profits et sur les comptes souvent maquillés pour déclarer des déficits.
L’urgence sociale exige de s’en prendre aux profits et à la propriété privée, et du coup pose la question de quel type de gouvernement pourrait faire cela. L’Etat n’est pas une machine qui peut servir tantôt les patrons, tantôt les salariés. Il est là pour garantir et protéger la propriété privée des actionnaires et des patrons. Pour imposer aux capitalistes des mesures d’urgence, il est évident qu’il faudra un rapport de force et des organes de contrôle, dans les entreprises et les quartiers, pratiquant la démocratie directe. C’est par un tel processus qu’un réel gouvernement des travailleurs peut devenir une réalité et être un moyen de s’en prendre au pouvoir illégitime de la finance sur la société.
C’est une telle perspective politique aux luttes et aux mobilisations que nous voulons porter dans le débat, en travaillant à l’unité des anticapitalistes.

Messages

  • Je ne pense pas que les collectifs tournent le dos à cette "rupture" du 29 mai et quel en serait donc ce piège, et à qui destiné ? Sans verser dans l’angélisme, je crois à une réelle volonté de maintenir l’unité en vue de ce passage obligé que constituent les présidentielles mais pour ce qui va suivre et cela seulement, car aucun (et aucune) de nos têtes d’affiches ne sont gens de pouvoir, aucun ne le désire vraiment (ou en tous cas pas pour eux-mêmes) ce qui nous change de la galerie d’en face. Là est également notre fragilité, car il faudra bien aller le chercher ce pouvoir dont personne ne veut ! Ou soyons pragmatiques : pourquoi ne pas déléguer cela à quelqu’un d’autre, à Mélenchon par exemple !
    Jean-Paul sylla@free.fr

  • Sur le fond je suis d’accord, étant moi-même anticapitaliste.

    Sur le propre piège...
    Tout le monde s’agite dans les collectifs, mais personne n’en est parti, pas même Bové.

    Oui le groupuscule LCR fait bande à part.
    Le petit Iznogoud LCR pense que le moment est venu de prendre la place du calife PCF.
    Personnellement je pense qu’avec cette entrée en campagne, l’agité du bocal à cornichons va retomber bien bas, ce dont je me félicite, le slogan "Nos vies valent plus que leurs profits" étant remplacé par "Notre petite affaire vaut plus que l’unité de la classe salariée".

    Jean-Michel (PCF)

    • "... travailler à l’unité de tous les anticapitalistes" n’est PAS révolutionnaire.
      Par contre, "travailler à l’unité de tous les travailleurs pour d’abord améliorer leur sort, puis alors créer les conditions de mettre à bas le capitalisme, ca, c’est révolutionnaire.

      ... Le gauchisme reste donc bien la maladie infantile du communisme.

      Sébastien (PCF)

    • a Jean Michel PCF

      « L’agité du bocal à cornichons » voilà pour les cocos de ton espèce, le seul genre d’argument pour faire avancer vos idées dans un débat démocratique.

      J’espère que dans votre parti, vous n’êtes pas trop nombreux à ce niveau intellectuel, car sinon il faut très vite que vos camarades vous fassent taire s’ils veulent garder le peu de crédibilité qui reste au PCF.

      A Sebastien PCF

      Alors comme ça "l’unité de tous les anticapitaliste" n’est pas révolutionnaire, mais" l’unité de tous les travailleurs pour améliorer leur sort" le serait.

      Mais, mon camarade c’est ce que vous avez fait depuis 1981, et on a vu le résultat :

      -élimination du PCF par vos amis Socialistes ( de 20% à 3%)

      -au moins 4 million de chômeurs

      -plus de 7 million de travailleurs pauvres

      Si c’est ça votre vision de la révolution, continuer à rassembler toute votre gauche, avec le PS, et le résultat sera le même.

      UNITE POPULAIRE OUI ,MAIS SANS LES DIRIGEANTS SOCIAL TRAITRES.

    • "l’unité de la classe salariée" elle doit se faire dans la lutte, dans l’auto-organisation ! Pas avec des illusions électoralistes, derrière un "sauveur suprême" (et encore moins une "sauveuse suprême" qui aurait été 5 ans ministre dans le gouvernement capitaliste de jospin...).

    • Le collectif des 9 et 10 NE CHERCHE PAS le piège, MAIS LA COGNE.

      Sans un vote secret, on va vers le pugilat.

      La première étape du double consensus est déjà faite dans les collectifs locaux. Il suffit de faire la deuxième, mais le collectif national prend des manières de mijaurée...

      Viril(e)s

    • ... la révolution de 1917 ne s’est pas faite au nom du communisme mais au non du pain et de la paix.

      Celle de 1789, ne s’est pas faite au nom du renversement de la monarchie, même s’il a fallu passer par là pour ouvrir les portes de l’avenir.

      La révolution à venir ne viendra pas au nom de la lutte du capitalisme... même s’il faudra passer par là pour envisager l’espoir de l’humanité.

      ... rien à faire, le gauchisme perdure et est bien contreproductif... voire suspect.

    • Cher anticapitaliste,
      Ton texte est remarquable, les enjeux posés et explicités, avec sérieux et sans aucune invectives à l’égard de qui que ce soit.
      J’ajouterai une question que j’ai déjà posé ailleurs.
      Ce qui fonde une coalition parlementaire c’est le vote du Budget.
      Qui peut dire sérieusement que le PS au vu de son programme, des 80% de socio libéraux qui se sont prononcés (SG et DSK) proposera un budget de rupture avec le libéralisme ?
      C’est à dire un budget permettant de réaliser nos objectifs (retour sur les privatisations, création de centaines de milliers d’emplois dans les services publics, plan massif de titularisation des précaires, création de nouveaux services publics (eau, petite enfance...), politique du logement...)
      Ceci nécessiterait mobilisation populaire de haut niveau et application de mesures anticapitalistes.
      Anticapitalistes... C’est à dire "empiétant" sur les sacro saintes lois du marché et sur la propriété privée... Avec le PS ?
      Donc pour en revenir au budget... les députés antilibéraux voteront ils un budget social libéral sous couvert que c’est moins pire qu’avec la droite ? et encore... à voir...
      Pour moi c’est non !
      Anticapitaliste a raison, c’est cette question de fond qu’il faut régler.
      Les nuages de fumée et manoeuvres autour du candidat(e) ne masqueront pas cette question centrale. Il faut poser cette question dans les comités. Et MGB et autres célébrités du collectif national risquent d’avoir des surprises... Car je suis persuadé qu’une large majorité se prononcerait clairement contre toute alliance avec le PS... Je peux me tromper... alors posons la question...
      Bien fraternellement et espérant m’en être tenu au fond et n’avoir invectivé personne.
      Antonio

    • J’ai bien peur Jean Michel que le Sctroucmph grognon de la famille finisse comme d’hab, tout seul dans son coin....

      Laissons le dans son coin...Ignorons le....S’il veut revenir il le pourra...mais en attendant concentrons nos énergies sur l’essentiel : la campagne ...

      Fabio

    • Bonsoir, celà fait plusieurs fois que j’entends que c’est le parti socialiste qui a évincé la parti communiste français et qui l’a fait passer de 2O% à 3%.
      De tels propos donnent au PS une place qu’il n’a pas dans l’histoire et sont erronés.

      1) le PCF était un parti appartenant à l’internationale "communiste" ou du moins qui se déclarait tel.
      Suite à 1989, terme d’un processus historique de décomposition du système stalinien, le PCF largement inféodé, a payé son refus de se désengager de ce système. Membre de la CGT sans jamais avoir été au PCF, j’ai vu les camarades du PCF, en 1983, lutter contre ceux qui disaient "assez de la politique social-libérale dès 1983".
      Que répondaient ces camarades : "il faut leur laissr le temps". Le PCF a largement sa responsabilité engagée dans la politique menée depuis 1981 avec toutes les alternances ou périodes de cohabitation successives.
      Aujourd’hui, le discours de Mme Buffet est concis et plus radical que jamais il ne l’a été. Il est temps mais peut être trop tard. S’agit-il de sauver le groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale ou s’agit-il de préparer un strapontin dans l’éventuel futur gouvernement de Mme Royal ?

      2) le PCF n’est qu’une queue de comète d’un système qui s’est effondré. Peux-t-il se rénover et renaître de ses cendres ?
      Pourquoi pas car, aujourd’hui, toutes les hypothèses sont permises. Mais 60 ans du régime dans les pays de l’ex-URSS ont brisé pour des longues décennies tout espoir d’une société meilleure. Cependant, l’histoire n’est jamais écrite à l’avance.

      3) Je suis membre du PS et, croyez-moi, c’est n’est pas une ballade de plaisir. Mais je pense, qu’aujourd’hui, il est le seul parti qui nous reste comme rempart à la droite et l’extrême-droite.

      Comme il est aisé de nous traîter de social-traîtres : j’ai adhéré au PS après 2OO2, après de multiples tentatives et j’ai combattu pour le non au TCE avec mon collectif local (ce en tant que militante minoritaire de mon parti), puis j’ai combattu pour le programme défendu par L Fabius.
      Si, par malheur, les collectifs ne trouvaient pas à s’entendre sur un candidat unique des anti-libéraux, je vous propose de répondre à la proposition de F Hollande qui veut lancer une nouvelle campagne massive d’adhésions et de venir nous aider à battre la droite aux élections de 2007.

      Ceux qui ont voté Royal l’ont fait pour battre la droite. Même si l’apparence des choses est complexe. Une de mes camarades m’a dit "ne t’inquiète pas, si elle ne fait pas la politique que nous souhaitons, nous les salariés, crois-moi, nous nous retrouverons toutes les deux dans les mêmes manifestations".

      Dans le PS, les plus sociaux-démocrates, comme les plus à gauche me qualifient de "fabusienne" alors que je fais certainement partie de ceux qui l’ont le plus combattu par le passé. Ceux-là même qui l’ont soutenu pendant 20 ans quand il était de leur côté. Il a fait le bilan de 2002, le bilan des manifestations de 2003 et 2006 en passant par le résultat des régionales. Il a dit non au TCE avec nous, il a proposé un programme que le PCF peut lui envier.
      Il a fait son bilan, et je suis contre les autocritiques imposées : de trop nombreux régimes ont procédé aux autocritiques et le résultat est celui que nous connaissons : il n’y a plus de parti communiste digne de porter encore ce nom.

      Je me bats pour que le PS puisse garder son qualificatif de socialiste : alors, venez et adhérez massivement. Si toutefois, vous deviez vous désigner un candidat anti-libéraux, prenez soin de porter vos coups d’abord et avant tout contre la droite et l’extrême droite car nous aurons besoin les uns des autres.

      Contre la droite, nous avons, où que nous soyons, au PS ou dans les collectifs anti-libéraux, un devoir de résistance.
      Bien à vous C. Kaufmann

  • il y a une chose que je ne comprend pas dans votre processus de désignation de votre candidat : pourquoi avoir instauré un double consensus ? pourquoi ne pas avoir tout simplement donné la parole aux seuls membres des comités qui, par vote, auraient désigné votre candidat sur base de débats entre postulants où chacun aurait eu loisir de défendre sa candidature ? comment interpréter ce choix du double consensus, ce truc hybride, entre décision d’appareil et choix démocratique ? en faisant le choix de la désignation pure et simple par les membres des comités, n’auriez - vous pas fait l’économie de toutes ces querelles de prétendants qui :
    1. minent l’unité de votre mouvement si elle a jamais existée
    2. laissent de plus en plus planer un doute sur le renouveau politique que votre mouvement prétend porter
    et autre chose que je ne comprend pas : vous ne voulez pas d’une candidate issue du pcf car vous estimez que se serait lié votre mouvement à un appareil politique mais vous réfléchissez sérieusement à la candidature de mélenchon, cadre du ps dont il n’a pas démissionné que je sache ...
    on a de plus en plus l’impression que la montagne accouche d’une souris.