Accueil > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon
TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon
Publie le jeudi 7 décembre 2006 par Open-Publishing29 commentaires
Au Conseil National du PCF
Qui sommes-nous pour nous adresser ensemble à vous ? Des communistes de
longue date, aux trajectoires et aux sensibilités différentes, mais qui partagent intensément un même espoir et une même crainte.
L’espoir est, bien sûr, que le projet antilibéral élaboré en commun pour
l’élection présidentielle de 2007 et ses suites rassemblent très largement
les suffrages du peuple de gauche et puisse ouvrir ainsi une toute autre
perspective politique et sociale. La crainte : que cet espoir se brise dans les jours qui viennent sur l’épreuve subalterne mais décisive de choix du nom qui seul, à notre corps défendant, pourra figurer sur le bulletin de vote.
Si nous nous adressons à vous, de façon strictement intérieure, en ce
moment crucial où l’heureuse solution du problème est pour une large part entre vos mains, c’est afin de vous dire ce qui à nos yeux fait en tout état de cause problème pour beaucoup de non-communistes et aussi, ne nous y trompons pas,pour un grand nombre de communistes.
Le parti a pris la décision de proposer Marie-George Buffet pour porter
notre espoir commun, proposition qui, outre ses motivations politiques, a pour elle le soutien des dizaines de milliers de militants consultés à cet effet et la qualité indiscutée de la personnalité en cause. Et les communistes s’insurgent contre l’objection selon laquelle le choix à faire ne saurait se porter sur elle au motif qu’elle est la première dirigeante du PCF.
Nous non plus ne partageons pas l’idée nocive qu’une responsabilité de
parti disqualifierait par principe pour assumer une tâche de cette sorte, à plus forte raison quand le parti en cause est pour autant dans la dynamique
antilibérale. Mais la question posée n’est pas du tout à nos yeux celle du
principe, elle tient à une donnée de fait incontournable : la diversité
vraiment profonde des points de vue entre participant-e-s du rassemblement
antilibéral, diversité ancrée dans des histoires et des cultures politiques très différentes, et qui se traduit par des divergences persistantes sur la
valeur de notre proposition. Cet état de choses dans le réseau des collectifs unitaires ne faisant au fond que refléter celui qui prévaut dans
l’électorat de gauche lui-même.
Les choses étant au point où elles en sont, comme le montrent chaque jour
désormais des prises de position sans équivoque, peut-on escompter que
notre proposition fournisse la réponse cherchée ? A vous le dire en toute
franchise et camaraderie, nous nous le demandons avec grande inquiétude, et constatons chaque jour autour de nous combien nombreux sont celles et ceux qui ont pour le moins un doute à ce sujet, hors du parti et dans le parti, notamment chez les militants impliqués dans les collectifs unitaires.
Continuer à argumenter auprès de nos partenaires en faveur de notre choix
est une chose. Apparaître comme nous y enfermant quoi qu’il advienne en serait une toute autre, et du plus grave effet. Car alors on serait en partance pour une alternative des deux côtés prohibitive : maintenir la proposition, malgré bien des signaux d’alerte, jusqu’à son refus par les collectifs unitaires le 10 décembre, éventualité grosse de périls, voire d’affrontements désastreux dans le mouvement et dans le parti lui-même ; ou parvenir à les y rallier sans convaincre, voire en indisposant une forte minorité, c’est-à-dire en cassant d’emblée une bonne part de la dynamique unitaire enthousiaste dont dépend à l’évidence la nécessaire ampleur du succès.
On fait valoir qu’aucune candidature ne fera l’unanimité. Certes, mais il y
a une très grande différence entre ralliement inégalement convaincu à une candidature de compromis et adoption majoritaire d’une proposition à laquelle demeurerait opposée une forte minorité, car en ce cas c’est le rassemblement des forces et par suite le résultat du 22 avril lui-même qui se trouveraient compromis au départ, ce dont le parti ne manquerait pas d’être désigné pour responsable. Sans parler du fait qu’ainsi nous instillerions nous-mêmes le doute sur notre attachement indéfectible au « tous ensemble », sans cesse réaffirmé et illustré par des initiatives marquantes de Marie-George elle-même.
Qu’est-ce qui nous contraint à faire courir de si graves risques au mouvement et au parti lui-même ? Nous ne le voyons pas.
Serait-il donc inenvisageable, sans renoncer à nos légitimes objectifs,
d’aborder la question autrement ? N’y a-t-il pas au moins une possibilité à
explorer : combiner d’un commun accord un rôle majeur de Marie-George Buffet dans le collectif des porte-parole, qu’il s’agisse de la bataille publique
ou de la campagne officielle, avec le choix pour le bulletin de vote d’un-e
candidat-e apte aussi à bien passer la rampe, et dont la moindre identification publique au départ peut justement être un atout, le choc du contenu politique ne tardant pas à faire l ?événement et la notoriété ?
On a eu la sagesse de décider non pas que le Parti communiste présentait
Marie-George Buffet mais qu’il proposait sa candidature, sur laquelle les collectifs unitaires ne se sont pas encore formellement prononcés. Vous
avez donc encore la latitude, appréciant en direct l’évolution de la situation jour après jour, de modifier la proposition en prévenant son éventuel rejet ou son adoption conflictuelle, et en trouvant les moyens d’assurer autrement, à moindre risques, la tenue du cap décidé en commun.
Faire face à la situation réelle d’une nouvelle manière parce que l’ancienne s’avère impraticable n’est en rien reculer sur le fond ; c’est au contraire persévérer inventivement dans l’orientation qui n’a cessé d’être nôtre,celle du rassemblement antilibéral pour gagner ensemble à gauche. Il s’agit de dépasser par le haut la difficulté d’aujourd’hui pour mieux assurer la victoire commune de demain. Et quoi qu’il doive se passer dans les jours qui viennent, il est impératif que nous persévérions jusqu’au bout, comme nous l’avons toujours dit, dans l’initiative unitaire dont dépend si évidemment le succès.
Nous sommes en train d’engager quelque chose de bien plus grand que nous-mêmes, donc de difficile. Mais en n’en rabattant pas sur cette difficulté nous pouvons, c’est certain, faire beaucoup grandir l’image du communisme, ce dont l’importance est décisive pour l’avenir.
Le 1er décembre 2006
Claude Mazauric
Jack Ralite
Georges Séguy
Lucien Sève
Michel Simon
Messages
1. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 19:13
Ce coup ci ils n’hésitent plus, ils nous sortent les momies !
D.R
1. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 19:20
Bonjour l’argument politique hautement élaboré !!!
Rappelle-toi la chanson de Brassens,
"cons caducs ou cons débutants,
petits cons d’la dernière averse,
vieux cons des neiges d’antan"
MC
2. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 19:27
D.R... JE NE TE CONNAIS PAS,
... mais ce que tu écris de ces camarades équivaut à un regret qu’ils fussent encore parmi nous.
Eux ils ont énormément donné, de leur vie et de tout ce qui a fait leur vie, à notre parti, à la gauche de notre pays.
Et toi tu balaies cela d’un revers imbécile, et je ne peux pas accepter cela...
– Parce que leur droit de parler, quel que soit leur âge, n’est pas négociable !
– Parce que ce qu’ils disent, mérite au moins d’être entendu !
– Parce qu’enfin, c’est vrai, ce qu’ils disent donne écho à ce que beaucoup de communistes et de gens qui ne sont pas au parti, nous disent.
Je ne dis pas qu’ils ont raison, parce que je n’en sais rien... mais je dis que çà mérite au moins qu’on y réfléchisse et qu’on argumente.
Je souhaite donc que tu dises ici, que tu regrettes ton geste à l’égard de ces militants éminents.
NOSE DE CHAMPAGNE
3. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 19:51
Même dans un coup de colère, je n’aurai jamais cru qu’un camarade insulterait nos aînés de cette façon. Mais, en réfléchissant, il fallait bien que cela arrive. Quand la direction d’un parti ne met pas le holà aux insultes contre Bové puis contre Autain et enfin contre Salesse, il n’y a aucune limite. Je ne parle même pas des propos écrits sur Martelli, Zarka ou Braouezec. Mais à titre d’exemple, un secrétaire de cellule de Paris a pu écrire ici que Salesse était "le maillon faible", on attend encore le "carton jaune" de Patrice Bessac, secrétaire fédéral du 75.
Il fallait bien que cela arrive quand dans un compte-rendu du conseil national publié dans L’Huma, un appel est lancé à être "intransigeants".
Je souhaite que des excuses publiques soient présentées à nos camarades.
gib
4. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 19:57
Des gens lisent cette lettre comme une demande de retrait de la candidature de MGB. Ils disent qu’il faut mesurer, évaluer ce qui se passe et trouver une solution par le haut. Qui sais sera-t-elle trouvée le 9-10 décembre ? En tout il faut cesser d’être les guignols de la politique. L’affaire est sérieuse. Il faut entrer dans la bataille avec le maximum de force.
Consensus : partagé largement
double consensus : partagé largement par les organisations et les collectifs
Aucune candidature n’est largement partagée à la fois par les collectifs et par les organisations. Comment sortir de là.
Certain répondent c’est simple il suffit d’éliminer une candidate. Les militants du PCF doivent se convaincre de cette nécessité car enfin une candidature issue du PCF ne peut pas .....
Cette phrase tellement entendue, me donne la nausée. J’espère entendre autre chose des autres candidats car eux aussi doivent bouger.... comment à eux de réfléchir.
Avec Clémentine Autain la compagne collective sera-ce moi je ?
Avec Yves Salesse ??
La diversité du rassemblement ne peut se représenter que par elle-même. Quelle prétention pour des candidats qui revendiquent une telle absurdité. C’est le sens de la proposition de MGB. Autant il est sot de nier la perception initiale de la candidature de MGB, autant il est absurde de dire qu’elle va perduer durant la campagne si elle est vraiment collective.
Les candidats hors partis ont-ils des propositions concrètes pour que les communistes ne soient pas la valetaille du rassemblement : purgatoire pour les fautes passées. A 40 ans, je ne suis pas comptable de cette histoire. Ceux qui disent ça ne peut pas être.... j’ai l’impression me font payer cette histoire. Je ne l’accepte pas.
Que des gens plus âgés que moi est une autre posture je le comprends.
Claude (PCF)
5. > Les cons osent tout, c’est à cela qu’on les reconnait, 7 décembre 2006, 20:04
Georges Séguy
Né le 16 mars 1927.
Résistant et déporté à 17 ans.
D’abord Secrétaire Général de la Fédération des Cheminots CGT il devient Secrétaire Général de la Confédération Syndicale CGT en 1967. Il le restera jusqu’en 1982.
Il est aujourd’hui responsable de l’Institut d’Histoire Sociale.
6. > Les cons osent tout, c’est à cela qu’on les reconnait, 7 décembre 2006, 20:07
Lucien Sève
Naissance de Lucien Sève, le 9 décembre, à Chambéry.
1945. Admission à l’École normale supérieure.
1949. Agrégation de philosophie.
1949. Professeur de philosophie en lycée (jusqu’en 1970).
1950. Adhésion au Parti communiste français.
1961. Membre du Comité central du PCF (jusqu’en 1994).
1969. Publie Marxisme et théorie de la personnalité.
1970. Directeur des Éditions sociales (jusqu’en 1982).
1980. Publie Une introduction à la philosophie marxiste.
1983-2000. Membre du Comité consultatif national d’éthique.
1990. Publie Communisme : quel second souffle ?
1994. Publie Pour une critique de la raison bioéthique.
1998. Dirige la publication de Sciences et dialectique de la nature.
1999. Publie Commencer par les fins, la nouvelle question communiste.
7. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 20:20
LA "DIRECTION" DU PARTI...
... le nouveau bouc-émissaire tout azimuth !
Ce n’est pas la direction du parti qui doit remplacer la conscience morale des camarades, des militants, dans et hors du parti.
Alors assez de ce genre d’argument !
NOSE
8. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 20:21
LE PEN, UN ETRANGER À VALMY
Par Jean-Paul BERTAUD, Michel BIARD, Philippe BOURDIN, Jean-Pierre JESSENNE, Claude MAZAURIC, Michel VOVELLE.
"Nous, citoyens de la Révolution, rappelons le sens du mot Nation invoqué par les soldats de 1792.
Alors que Jean-Marie LE PEN s’apprête à utiliser Valmy, haut-lieu de notre mémoire nationale, pour annoncer sa candidature à la Présidence de la République, nous, citoyens et historiens de la Révolution, rappelons le sens du mot Nation qu’invoquèrent les soldats de 1792 sous le feu de l’ennemi. En 1789, une charge nouvelle, tout autant affective que relationnelle, s’attache à la Nation. Détachée de la personne royale puis déclarée souveraine lors de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790, cette Nation rassemblait en France une communauté d’hommes libres et égaux en droit. De toutes origines et de toutes confessions, ils acceptaient VOLONTAIREMENT de vivre ensemble sous l’égide de lois votées par leurs représentants. Ouverte et généreuse, la communauté fondée sur le droit du sol reconnaissait Français non seulement les individus nés sur le territoire national de père français mais aussi les personnes nées en France de père étranger et y résidant et celles qui, nées à l’étranger de parents étrangers, habitaient en France depuis 5 ans de manière continue, y possédaient soit des immeubles, soit un établissement de commerce ou avaient épousé un Français. À tous était demandé un serment civique.
Les autres étrangers jouissaient des mêmes droits civils que lesq Français et pouvaient être naturalisés, pour des considérations importantes, par le pouvoir législatif. Sur la proposition de Marie-Joseph CHENIER, l’Assemblée Législative procéda ainsi en faveur de 17 étrangers, "amis de la liberté et de la fraternité universelle". Parmi eux figurait l’américain Thomas PAINE, qui fut élu député à la Convention par quatre départements ! La Marseillaise, chant de guerre et d’espoir pour toutes les nations qui cherchaient à naître, fit accourir de toute la planète des révolutiionnaires armés pour défen dre la patrie des droits de l’homme. Ainsi, à côté des Français, blancs ou hommes libres de couleur des Antilles, il y eut à autour de Valmy des volontaires étrangers, belges, hollandais, allemands, suisses et piémontais et des généraux comme le vénézuelien MIRANDA.
Sous le Directoire, le mot "nationalisme" apparut. Défini d’abord comme "le mépris des autres", il s’opposait au patriotisme, tout à la fois amour pour la nation française et fraternité offerte, sans distinction ni hiérarchisation entre voisins plus ou moins proches, à tout homme voulant travailler en France et défendre les valeurs de la Révolution."
Qu’on se le dise, pour retrouver et promouvoir ces valeurs universelles !
Jean-Paul BERTAUD est professeur émérite à l’Université Paris-I ; Michel BIARD est professeur à l’Université de Rouen ; Philippe BOURDIN est professeur à l’Université de Clermont-II ; Jean-Pierre JESSENNE est professeur à l’Université de Lille-III ; Claude MAZAURIC est professeur émérite à l’Université de Rouen ; Michel VOVELLE est professeur émérite à l’Université de Paris-I.
9. > Les cons osent tout, c’est à cela qu’on les reconnait, 7 décembre 2006, 20:36
Jack Ralite
Né le 14 mai 1928, Jack Ralite est un homme politique de la Seine-Saint-Denis. Il a été député communiste (1973-1981) avant de devenir ministre de 1981 à 1983.
Il est élu sénateur le 24 septembre 1995 puis réélu le 26 septembre 2004.
Ancien maire d’Aubervilliers, dont il reste conseiller municipal. Il est également conseiller communautaire de Plaine Commune depuis 2000. Il a démissionné de la mairie en 2003 au profit de Pascal Beaudet.
Homme de culture, il s’engage pour l’exception culturelle et contre les accords de libéralisation du commerce projet d’Accord Multilatéral sur les Investissements (AMI) à l’OCDE et AGCS de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Jack Ralite. sénat : la violence c’est quoi ?
10. > Les cons osent tout, c’est à cela qu’on les reconnait, 7 décembre 2006, 20:41
Et pour le moins connu, Michel SIMON, sociologue
Un article paru dans l’édition du 4 juin 2005 du journal L’Humanité
Radiographie de la repolitisation populaire
Pour le sociologue Michel Simon, le vote « non » combine « attitude positive à l’égard de l’Europe » et « crainte pour la protection sociale ». Les partisans du « non de gauche » sont en phase avec leur base sociale.
Sociologue, Michel Simon est un spécialiste des comportements politiques. Il a notamment publié l’an dernier avec Guy Michelat les Ouvriers et la politique (Presses de Sciences-Po).
Du point de vue de l’implication dans le vote des différents groupes sociaux, la France vous semble-t-elle aussi « malade » que d’aucuns le prétendent au lendemain de ce scrutin ?
Michel Simon. Il reste naturellement des zones d’ombre. Mais le fait majeur, c’est un taux de participation qu’on n’avait pas vu depuis longtemps. Nombre d’entre nous redoutaient la difficulté de mobiliser les citoyens, surtout des milieux populaires, sur un enjeu aussi hermétique et éloigné du quotidien. Or, des millions d’hommes et de femmes ont su faire le lien entre la question posée et l’emploi, les salaires, la protection sociale, les services publics. Et, en masse, ils ont dit « non ». C’est énorme.
Peut-on dire qu’il y a dans les couches ouvrières, la France populaire, une réconciliation avec le suffrage universel ? Comment expliquer que ce retour se fasse davantage par le vote « non » et vous semble-t-il durable ?
Michel Simon. La crise du rapport au politique tient, d’une part, à une crise sociale qui, après les catégories ouvrières et populaires, épargne de moins en moins des groupes sociaux jusqu’ici relativement protégés ; et, en regard, à l’incapacité des formations politiques, « gauche plurielle » incluse, à donner réponse à des exigences de plus en plus exaspérées. Mais (preuve vient d’en être faite) rien n’est fatal. Il y a eu le travail de fourmis d’ATTAC, des associations, du Parti communiste et des autres force de la gauche « noniste ». Et, surtout, ceux qui militaient pour un « non » de gauche ont su se rassembler (le Parti communiste n’y est pas pour rien). Dès lors, le bulletin de vote est redevenu un outil dont il valait la peine de s’emparer. Toutefois, ce qui vaut pour un référendum n’est pas automatiquement transposable à des élections politiques. Pour transformer l’essai, un immense travail reste devant nous.
Les éditorialistes de la grande presse crient au « défoulement », au « populisme », voire à la « xénophobie ». Au fond, pour eux, si le peuple se repolitise il ne comprend toujours rien à la politique ?
Michel Simon. Contre-vérité 1 : ceux qui ont dit « non » auraient voté contre Chirac, pas contre le TCE. Or, s’ils sont 52 % à mettre en avant « les problèmes nationaux », 42 % d’entre eux ont privilégié « la construction de l’Europe ». Et surtout, ces deux motivations ne sont pas contradictoires. Depuis des années les Français font l’expérience du lien entre, d’une part, les règles édictées à Bruxelles et, d’autre part, la politique des gouvernements de droite et (hélas !) les capitulations de ceux de gauche. Contrairement aux phraseurs du « oui », les défenseurs du « non » ont argumenté, texte en main et faits à l’appui. Certes, le « contexte » a fortement aidé à donner sens au texte. Dans une telle conjoncture, « le peuple », usant de ses ressources propres, est parfaitement capable de se forger une opinion non moins raisonnée et pertinente que celle des ainsi nommées « élites ».
Contre-vérité 2 : le « non » reposerait sur la peur, la xénophobie, le repli sur l’isolat national. Ce sont tout de même les électeurs de gauche qui ont fourni les gros bataillons du « non », alors que 58 % des « oui » viennent de la droite et 6 % de l’extrême droite. Les « non » ont en commun de fortes inquiétudes sur l’Europe telle qu’elle se construit. Mais « peurs de droite » et « peurs de gauche » n’ont rien à voir entre elles. S’appuyant sur une série d’enquêtes réalisées lors des scrutins d’avril et juin 2002 (Panel électoral français-CEVIPOF-SOFRES), Céline Belot et Bruno Cautrès montrent que l’hostilité à la construction européenne a fortement reculé par rapport à 1992 chez les électeurs d’extrême gauche et communistes ; elle est désormais essentiellement le fait des électeurs des droites souverainiste et frontiste (1). Ces derniers redoutent massivement qu’avec la construction européenne il y ait « augmentation du nombre des immigrés », « perte de l’identité nationale et de la culture », ou que « la France paie pour les autres pays ». Au contraire, ces « peurs de droite » connaissent leur diffusion minimale chez les électeurs Hue, Jospin, Besancenot et Mamère. En - revanche, plus on redoute qu’il y ait « moins de protection sociale » (tout en étant favorable à une construction européenne), plus on vote pour la gauche, « plurielle » ou extrême. Exemple : quand se - combinent attitude négative vis-à-vis de l’Europe et absence de crainte en matière de protection sociale, le vote pour un candidat de gauche en 2002 n’est que de 25 %. Il bondit à 70 % si se combinent attitude positive vis-à-vis de l’Europe et crainte pour la protection sociale. C’est rigoureusement l’inverse pour le vote frontiste. Tendances confirmées en 2005. En se démarquant clairement des thèses xénophobes et de la fermeture nationaliste, et en appelant à bâtir une autre Europe, les partisans du « non de gauche » se sont trouvés pleinement en phase avec leur base sociale.
On a parlé, notamment chez les dirigeants socialistes de réplique du 21 avril 2002. Jusqu’où manier cette comparaison ? Qu’est-ce qui a changé ou mûri dans le corps électoral depuis trois ans ?
Michel Simon. À chaque échec, les responsables socialistes « ouistes » invoquent tout, sauf le fond des politiques suivies depuis 1983. Or, en 2002, interrogées sur les enjeux qu’elles placent en tête au moment de voter, 47 % des personnes interrogées citent en premier le chômage ou les inégalités sociales, contre seulement 27 % pour la délinquance ou l’immigration (Cautrès, 2003) (2). Plus on se situe et vote à gauche, plus les motivations « sociales » prennent le pas sur les motivations sécuritaires ou xénophobes. S’interrogeant, dans le même ouvrage, sur les raisons de l’élimination de Lionel Jospin dès le premier tour, Jérôme Jaffré observe qu’il « enregistre l’essentiel de son recul dans les catégories antiautoritaires, antilibérales et protestataires de l’électorat ». Et d’ajouter : « On mesure ici le tribut payé aux ouvertures du capital et au sentiment qu’en s’y ralliant la gauche est devenue indifférente à la notion de service public. » Les mêmes mécanismes expliquent le recul de Robert Hue. C’est bien une « impatience à gauche » non satisfaite qui explique au premier chef les déboires de la gauche « de gouvernement » en 2002. Depuis 2002, l’expérience (notamment celle des luttes) a encore parlé. Le « non » de gauche exprime à la fois une opposition bien plus consciente et explicite au libéralisme économique, et une gigantesque exigence d’être considéré, consulté et entendu. C’est très prometteur.
Un rassemblement antilibéral durable entre les partisans du « non » et les électeurs de gauche qui ont voté « oui » est souhaitable, mais vous semble-t-il sociologiquement et politiquement crédible ?
Michel Simon. Tout à fait. Mais tout dépend des suites que, tous ensemble, nous saurons donner à cette victoire, la première depuis bien longtemps. Dans la période de turbulences qui s’ouvre, initiatives, audace et aptitude à rassembler le plus largement possible deviennent décisifs. Car s’il y a promesse, il y a aussi danger.
Entretien réalisé par
Lucien Degoy
(1) Voir Bruno Cautrès et Nonna Mayer (dir.) : le Nouveau Désordre électoral, Presses de Sciences-Po, 2004.
(2) Voir Pascal Perrineau et Colette Ysmal : le Vote de tous les refus, Presses de Sciences-Po, 2003.
11. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 20:46
Ce coup ci ils n’hésitent plus, ils nous sortent les momies !
D.R
Je ne sais pas qui tu es D.R. , mais d’evidence tu n’es pas communiste !
je ne connais aucun militant du PCF qui tiendrait les propos que tu as tenu à l’egard de nos camarades signataires de ce texte . A la rigueur et comme pour tout le monde , on peut ne pas etre d’accord avec eux , mais les insulter comme tu le fais , c’est indigne , ils sont tous et dans des domaines differents la fierté des militants communistes .
Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon ,
je vous salue mes camarades et je vous respecte .
Quant à toi D.R. si tu avais fait le centieme de ce que chacun d’eux a fait , tu n’aurais jamais osé ecrire cela . honte à toi !
claude de Toulouse .
12. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 21:09
Tu m’as pris de vitesse, Claude de Toulouse, j’allais écrire pratiquement la même chose. Qu’on ne soit pas d’accord avec le contenu du texte est une chose. Pour ma part, je le suis et c’est la raison pour laquelle je l’ai proposé à la publication. Mais, si on ne l’est pas et ce qui est légitime, il n’en reste pas moins que les auteurs sont des gens éminents qui ont fait certainement mille fois plus que la petite brêle qui se permet de proférer ces vomis.
Je leurs tire mes bottes et je lève mon chapeau car je n’arriverai jamais à leur cheville.
JMH
13. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 21:33
Laissons l’insulte de ce D. R. . Surtout évitons les invectives entre camarades. Les pétitionnaires avait sorti le carton rouge contre eux-mêmes en plus de s’asseoir sur la stratégie. La réponse avec le carton jaune est somme toute modérée car il en faut un deuxième pour sortir du terrain.
Claude ( PCF)
14. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 23:47
On sait depuis aujourd’hui (http://bellaciao.org/fr/?page=artic...) que Claude de Toulouse est très croyant. Il attache beaucoup d’importance aux paroles des curetons. Alors il espère sans doute une punition divine pour D.R. !
15. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 8 décembre 2006, 02:50
A moi aussi ; mais je note qu’elle n’est répétée, à satiété, que par des supporteurs de la candidature de MGB ! Les autres soulèvent le problème, non d’une candidature issue du PCF, mais de la candidature de la secrétaire nationale du PCF. Arrêterez-vous un jour de faire semblant de ne pas comprendre la différence ?
2. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 19:42
pas d’accord evidemment avec les messages insultants contre ces camarades. bien sur mais comment ne pas se dire que ce message à usage interne devienne un argument contre MGB public.
comment ne pas voir l’emballemnt médiatique contre mGB sur le site du monde ou la journaliste dont il serait dit qu’elle est membre de la lcr prone la candidature de clementine autain dans son chat avec les internautes ( tout ca bie entendu sur le site du monde)
il faudra aussi que les antiliberauxd ne cedent pas aux sirenes médiatiques
1. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 20:52
LE CONNÉTABLE DISAIT...
... "occupez vous de mes amis, mes ennemis je m’en occupe" ...
Il avait probablement eu à faire une campagne électorale pour l’AU !
NOSE
2. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 21:47
très subtil ce texte adressé "au CN du PCF" à ce MOMENT precis.
pourquoi pas avant ? dans le debat ouvert à tous ?
pourquoi pas après ? quand le CN, CN ou je ne sais quoi duparti se prononcera sur le choix de ce WeekEnd ?
beaucoup de "vieilles branches" continuent de participer au quotidien à la lutte, et apportent leurs experiences (quand on veut les écouter....).
mais là il y a une gène.
mon propos n’est pas anticommuniste.
je fais simplement le constat une fois de plus que les jeux POLITICIENS à gauche l’emportent sur le fond du debat.
marie-ceza (en toute independance).
3. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 23:46
Entièrement d’accord avec NOSE, Claude, JMH et les autres : les propos de ce D.R. sont insupportables, il ne peut être des nôtres.
Je dis des "nôtres", alors que j’ai signalé ici même que je suis "non encarté" : les propos haineux tenus par certains ont fini par me convaincre que j’appartiens bien à la même famille que tous ces militants du PCF qui, malgré les exclusives et les insultes, avec leurs certitudes et aussi avec leurs doutes, s’efforcent de défendre honnêtement leurs points de vue, dans le respect de l’autre.
P.S. : j’en profite pour dire à glb que je suis déçu par sa piètre tentative d’utilisation contre la direction du PCF des propos honteux de DR.
Francis G de Quincy
1. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 23:57
Petite précision Francis : je ne suis pas au PCF mais au MARS. Bon, c’est vrai qu’on n’est pas très loin...
JMH
2. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 8 décembre 2006, 11:46
Et pourtant, François, n’es-tu pas étonné par l’absence de mise au point des responsables du PCF après les propos insultants tenus par certains qui se réclament "des nôtres" ? Je ne pense pas que la fin justifie les moyens, ni en actes ni en paroles. Les responsables nationaux ou - dans le cas échéant que je cite, départementaux - ne sont pas intervenus pour poser des limites à la polémique. Volontaire ou non cette absence a a un sens.
gib
4. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 7 décembre 2006, 23:53
Lucien Sève est un des grands philosophe marxiste du vingtième.
C’est vraiment une autre pointure que Marie Georges Buffet ou Patrice Cohen Seat.
Pourquoi Le PCf ne s’est-il plus donné des dirigeants de cette sorte.
Il y en en avait de cette sorte avant Thorez.
Puis on a sombré dans l’"ouvrierisme".
Toute proportion gardée rappelons la culture immense de Marx d’Engels et de Lénine.
Voila ou tout cela nous mène.
Le communisme restera toujours une idée neuve.
Les appareils passent.
1. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 8 décembre 2006, 00:04
un peu d’humour avant d’aller dormir.
etre un "grand philosophe" n’empeche pas les erreurs politiques,
et utiliser un manipulateur comme Cohen Seat ne grandit pas le Parti.
marie-ceza
5. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 8 décembre 2006, 10:04
Un mouvement qui ne respect pas ses fondements est un mouvement mort. Le principe de base qui devrait nous réunir est partout et toujours le respect des règles démocratiques. Faire l’impasse sur ce postulat c’est se condanner. MGB est la candidate proposée par 60 000 communistes 1 000 communistes ont émis un avis contraire ils méritent le respect quelqu’ils soient mais ils ne sont que 1000 - C’est donc au 60 000 consultés de prendre une éventuelle décision de retrait, cela ne peut-être une décision d’état major, nier ou ne pas prendre en compte ce fait c’est ce condanner à aller droit dans le mur - Mais peut-être certain ont-ils choisi le mur. Car la bataille pour imposer le retrait de MGB contre toute évidence démocratique peut-être gagné - Mais immanquablement les communistes blessés et j’en suis, quitteront passivement les collectifs et nous aurons perdu collectivement. ET QUAND LES PUISSANTS DE CE MONDE NOUS EN FOUTERONS PLEIN LA GUEULE (Communistes ou non) et bien là ils ne feront pas de détail. ils ne nous demanderons pas nos préférences, ils n’en ont iren à foutre Nous sommes entrés dans une nouvelle phase du capitalisme que l’on peut désigner comme étant celle du capitalisme de catastrophes (incapacité de gérer les enjeux énergétiques et environnementaux), d’ailleurs une des caractéristique de cette nouvelle période cela va être pour le PS, à cause de ses non choix. l’inévitable nécessité pour lui d’agresser massivement celle et ceux qui vont voter pour lui et ceux qui n’aurons pas voté pour eux (mais au moins ceux-là ne seront nullement surpris)
Mais nous n’aurons en fait que ce que nous méritons. Faiblesse des structures de résistances, émiettement syndical contibue EN FAIT A LA FORCE DE NOS ADVERSAIRES FORCE QUI N’A PAS D’AUTRE ORIGINE QUE NOS PROPRES FAIBLESSES - TANT QU’EN TRES GRAND NOMBRE D’ENTRE-NOUS CONSIDERERONS QU’ILS PEUVENT Y COMPRIS SUR LE DOS DE LEURS COLLEGUES TIRER LEUR EPINGLE DU JEU NOUS NOUS ENFONCERONS INEXORABLEMENT.
DANS LE REFUS DE LA CANDIDATURE DE MGB IL Y A POUR UNE PART LE REFUS ET LA NEGATION DE LA NECESSITE DE STRUCTURE ORGANISE DE TYPE PARTI - ALORS QUE NOS ENEMIS SONT HYPER ORGANISES IL Y A LA DES TYPE DE COMPORTEMENT QU’IL FAUT BIEN APPELER DE SUICIDAIRE - MAIS APRES TOUT N’EST-CE PAS HUBERT RIBES, APRES D’AUTRES, QUI DISAIT QUE L’HUMANITE N’A PEUT-ETRE PLUS QUE 3 OU 4 GENERATIONS DEVANT ELLE.
Quand on voit Ségolène au Liban On peut se demander à juste titre, si avec elle, nous n’aurions pas des troupes francaise en Irak tant son discours est pro américain et anti arabes Pour moi elle a franchit la ligne rouge au delà de laquelle je ne saurait voter pour elle y compris au deuxième tour des présidentielles et ce n’est pas moi qui fait le jeu de la droite mais belle et bien ceux qui à gauche refuse de mettre en oeuvre une véritable politique alternative.
BERNARD TRANNOY PCF Gironde
6. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 8 décembre 2006, 10:11
AUSSI PRESTIGIEUX SOIT-ILS , IL NE SAURAIT Y AVOIR DES COMMUNISTES DE PREMIERE ZONE ET DES COMMUNISTES DE SECONDE ZONE - IL N’Y A QUE DES COMMUNISTES POINT BARRE -CHACUN DOIT COMPTER POUR UN. CES PAROLES SONT A ENTENDRE PARMI D’AUTRES MAIS PAS PLUS - PAS MOINS
Bernard Trannoy PCF Gironde
1. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 8 décembre 2006, 12:14
D’OU L’INTERET...
... pour les militants de ne pas utiliser des "raisonnements" ou des méthodes de "seconde zone" !
NOSE, militant PCF
7. > UNE REPONSE FRATERNELLE aux camarades Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 8 décembre 2006, 12:13
Après des années de division nous sommes à la porte d’un processus qui nous rassemble ! N’est-ce pas heureux ? !
Des tensions persistent. Elles ne sont pas insurmontables car l’essentiel est dans le contenu de la politique que nous voulons mener.
Ce qui domine, n’est-ce pas la volonté qu’enfin la gauche fasse une politique de gauche en rupture avec le libéralisme donnant de l’espérance aux jeunes, aux salariés, aux privés d’emplois et aux retraités en France mais aussi en Europe et au delà !!!
La rupture du peuple avec la politique n’est pas liée aux partis politiques mais à ceux qui font sa représentation (médias, gouvernement) car ce sont eux qui ne répondent pas aux attentes des peuples et qui amplifient la résignation à l’ordre injuste et dominant. S’agit-il de jeunesse ou de « sang neuf » ? Alors pourquoi Besancenot était à 5% en 2002 et Le Pen à 17% ?
Le texte du 10 septembre 2006 et les commentaires du CIUN nous rappellent le refus de l’a priori :
Commentaires du CIUN phase 2 :
"Le texte adopté par les collectifs le 10 septembre......insiste sur la construction de la candidature commune par la conviction et la recherche du consensus. Il met en garde contre toute logique de « concurrence » dans laquelle le choc des « supporters » risquerait d’avoir des effets dommageables.
La méthode de discussion de la candidature commune précise : « Tout préalable pour quiconque ou contre quiconque est à rejeter car il signifierait évidemment une exclusion de fait, or nous cherchons à rassembler toute la gauche antilibérale ce qui suppose de ne pas commencer par en exclure une partie. L’éviction a priori condamnerait notre démarche ; tout doit partir de la conviction. L’idée est de chercher ensemble la meilleure solution. Il s’agit donc d’une réflexion à aborder de façon résolument positive. »
Personne ne reprochera donc à Marie George Buffet d’avoir fait un excellent travail au ministère de la jeunesse et des sports et d’avoir su faire la critique nécessaire de l’échec de la gauche plurielle ; d’avoir fait don de son temps de parole pendant la bataille du NON pour amplifier la dynamique antilibérale ; personne ne reprochera à Yves Salesse d’avoir travaillé au cabinet du ministre communiste Gayssot et d’avoir critiqué à juste raison la politique d’ouverture du capital des entreprises publiques ; personne ne reprochera à Clémentine Autain d’être devenu une adjointe au maire apparentée communiste dans une municipalité d’union de la gauche avec un maire social-démocrate et d’y faire du mieux possible ! Qu’on le veuille ou pas quelque soit le candidat que nous désignerons les propagandistes du "capital" le taxeront de ce joli mot "communiste" ou soumis à la pression des communistes.
Nous mesurons déjà par l’absence d’informations médiatiques sur la construction de notre mouvement et de ses initiatives et par la pratique institutionnelle de la politique spectacle que la pression idéologique est intense au point d’accréditer l’idée que les militants, issus d’un parti, doivent disparaître pour pouvoir peut-être un peu apparaître !!!
Le NON n’a pas été gagné à la télé mais dans les quartiers, les entreprises et les associations, mais aussi sur internet !!! . C’est cette dynamique qui nous fera gagner ! La candidature présidentiable, les porte-parole, les candidatures à la députation et les portes paroles auront alors pour tâche d’amplifier cette envie de changer la gauche et les conditions sociales, économiques et démocratiques de notre population !
La lucidité est une vertu politique ! Il ne faut donc pas confondre nos angoisses de militants avec les angoisses (les attentes) des gens !!! Où est le mal que de choisir une et des personnalités venant d’un parti ou pas ? Il s’agit ici uniquement de la personnalité et non du culte de la personnalité !!! Il ne s’agit pas ici de la prééminence d’un parti sur un mouvement mais d’une dynamique d’engagement unitaire où la confiance, la démocratie, le respect mutuel et des décisions fondent la démarche ! Oui, Il y aura du boulot et de l’engagement nécessaire pour tout le monde !!! La démonstration est déjà faite par la pratique des collectifs : il y aura aussi un contrôle populaire des décisions prises et une démocratie participative contrôlant les responsabilités et la gestion démocratique déléguée à nos représentants !!!
Dans notre campagne pour le NON nous étions rassemblés : Communistes, Socialistes, Ecolos, Féministes, Syndicalistes, personnalités du monde associatif et local. Pour le rassemblement de la gauche antilibérale, nous sommes déjà plus nombreux en mouvement et nous considérons que gagner c’est possible !!!
La montée de notre mouvement fera certainement réfléchir celles et ceux qui hésitent encore un peu !!!
Courage ! Camarades la victoire est possible au bout mais de bonne grâce ne ramenons pas notre mouvement à l’humeur de quelques uns même s’ils sont des militants respectables et déterminés !!!
La démocratie populaire de notre rassemblement ne doit pas nous soumettre aux sirènes de ceux qui voudrait choisir à notre place ce que nous voulons comme nos représentants.
S’il n’est pas dirigeant d’un parti ou si elle l’est, elle ou il deviendra l’animatrice ou l’animateur central parmi d’autre d’une campagne conquérante pour le seul intérêt de notre population !!! Si elle ou il est élu(e) son premier devoir sera de proposer d’en finir avec le présidentialisme qui renvoie sans cesse à la personne alors que seul le programme est l’élément collectif de la transformation utile pour notre pays.
Oui ! La démocratie doit être la règle pour tous, pour décider, pour avancer et respecter toutes celles et tous ceux qui s’engagent à changer vraiment la vie !
Mesurons bien les qualités des personnalités et les garanties qu’elles nous offrent pour aller au bout de notre dynamique. Marie George Buffet n’exclue pas Y Salesse ou d’autres !!! Elle propose de poursuivre à égalité d’engagement un rassemblement qui portera loin y compris dans les futures constructions politiques et d’organisation ! Nous ne sommes qu’au début d’une aventure humaine ! Ouvrons donc bien les portes. Marie George Buffet par ses qualités, son expérience poussera plus loin notre souhait d’unité et de transformation pour l’intérêt des populations. Elle est communiste , ce n’est quand même pas un handicap ou une maladie !
Bien fraternellement Camarade !
Pierre Chéret
De : Pierre Chéret
jeudi 7 décembre 2006
8. > TEXTE DE Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon, 9 décembre 2006, 12:14
Réponse à Georges Séguy, Lucien Sève….
Personnellement, non communiste, je respecte vos signatures et vos personnes. J’ai eu l’honneur et le plaisir d’accueillir Georges Séguy à Cadarache peu après 68, puis Roland Leroy. Et j’ai connu Lucien Sève à travers ses travaux sur la théorie de la personnalité, originaux et importants à une époque où l’on niait toute capacité au marxisme à traiter de l’individu. Malheureusement la richesse de réflexion au sein du parti communiste, à ce moment là, s’est délitée sous l’effet d’une politique de l’union de la gauche, conçue comme un accord au sommet avec le PS. Et en fait déjà obsolète comme la suite l’a montré.
Le PS avait alors été investi et conquis par une minorité d’activistes ambitieux autour de François Mitterand. Si l’on considère que le néo libéralisme s’est installé en France sous Mitterand, on peut trouver un parallèle saisissant avec la situation actuelle où le PS est dominé, à la suite de manoeuvres, par un (des) courant(s) carrément acquis à l’ultralibéralisme, au point que l’on peut se poser la question de savoir si Mme Royal n’est pas la meilleure candidate de ce système. Au moins l’une des deux ! Il faut aussi remarquer que c’est cette alliance maladroite qui a enterré le programme commun.
Notre véritable espoir réside dans la mise en œuvre de "ce que nous voulons". Programme qui manque parfois de cohérence, notamment sur l’énergie (nucléaire) ou l’économie par exemple et qui contient des éléments encore peu clairs, comme les nécessaires financements des lourds déficits actuels ainsi que des mesures sociales, économiques et industrielles (+ Recherche), mais qui marquerait une vraie rupture avec le système ultralibéral (coût vraisemblable de 100 à 200 milliards d’euros).
Il faut aussi souligner que vis à vis de la situation réelle de la France, avec la liquidation accélérée de notre Industrie et de notre Recherche, les lourds déficits de l’économie, la régression de notre agriculture, un tel programme antilibéral de rupture est le seul capable de redresser notre pays.
Il s’agit donc de promouvoir ce programme sur la période des 2 ou 3 années à venir. Période où les multiples crises potentielles qui nous menacent,-énergétique, économique, industrielle, institutionnelle et à coup sûr celle des régimes sociaux dans leur ensemble-, vont éclater. Et on ne peut pas dire que la continuité, la rigueur et la cohérence nécessaires sur la durée soient la qualité première de toutes les sensibilités qui composent les collectifs.
– C’est le programme antilibéral de rupture qui doit être au centre de notre campagne présidentielle-.
– Pour ce qui est du candidat, il faut éviter un des dangers qui nous guettent, celui de l’utopie. La règle de la double unanimité est une utopie. La lecture des comptes-rendus des collectifs de base montre que MGB et Yves Salesse se dégagent. Il faut respecter la règle démocratique, céder à la pression de minorités de fait, qu’il est nécessaire d’écouter notamment au niveau des idées, et aux pressions extérieures serait désastreux. N’est-ce pas la domination d’une élite très minoritaire que nous promet à terme l’évolution du système utralibéral ? Ceci dit il paraît nécessaire que MGB suspende sa fonction de secrétaire du PC si elle est choisie par les collectifs.
D’autres écueils plus importants guettent notre mouvement antilibéral. Celui des compromissions avec ce que l’on nomme à tort et de manière impropre le social-libéralisme (le sytème néolibéral est un système inhumain. Il n’y a pas une once de social dans son application). Parce que de toute manière le président élu sera issu d’une minorité politique. Il faudra nécessairement des alliances. A contrario, si l’on tient le cap sur le programme, cela peut ouvrir les conditions de rapprochement et d’union avec des mouvements tels que celui de Mélenchon et celui de JP Chevènement.
Finalement les conditions du succès pour les collectifs tiennent surtout à leur capacité de lutter contre leurs vieux démons !
Mes cordiales salutations.
JMB
Jean-marie.berniolles@wanadoo.fr