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ANDRES GOMEZ : CONJURATION CONTRE LES CINQ

Publie le vendredi 11 juin 2010 par Open-Publishing

Notre ami Andrés Gómez, en visite à Paris, le 28 octobre 2009, pour donner une conférence sur les cinq Cubains prisonniers de l’Empire, nous a fait parvenir un article très intéressant sur la manipulation médiatique qui a entouré le procès des Cinq à Miami.
Pablo Luis Gonzalez Justo

Conjuration contre les Cinq

Andrés Gómez*
10 juin 2010

Miami. — Le 2 juin dernier, le Comité national des États-Unis pour la libération des Cinq, a tenu une importante conférence de presse au Nacional Press Club de Washington D.C., au cours de laquelle sa coordinatrice, Gloria de la Riva, a informé d’une plainte du Comité national contre la Broadcasting Board of Governors (BBG), un organisme autonome du gouvernement fédéral responsable de toutes les transmissions du gouvernement des États-Unis ou financés par ce gouvernement.

Le Comité national a également rendu public les noms et les rétributions effectuées par la BBG à plusieurs journalistes à Miami, avant et pendant le procès des Cinq dans cette ville, entre novembre 2000 et juin 2001. Le Comité national a également annoncé l’organisation d’une campagne internationale adressée au Procureur général des États-Unis, Eric Holder, sur la base de ces versements occultes, et demandant que justice soit faite par la remise en liberté immédiate de Gerardo, Ramon, Antonio, Fernando et René.

Mara Verheyden-Hilliard, cofondatrice du Partnership for Civil Justice Fund, une association d’avocats à but non lucratif, présente à la conférence de presse, a informé que cette plainte avait été portée contre la BBG à la suite du refus de cet organisme, de remettre des informations, comme la loi le requiert, sur ces paiements effectués par la BBG, de1996 à 1999, à des journalistes traitant des sujets en relation avec Cuba.

Cette information démontrerait que la BBG et le Bureau des transmissions à Cuba (Office of Cuba Broadcasting) – qui fait partie de la BBG et qui dirige les émissions de Radio Marti et de TV Marti, dont l’objectif est de renverser l’ordre constitutionnel à Cuba, ont violé la loi fédérale en effectuant ces paiements, notamment la Loi Smith-Mundt de 1948, qui interdit à la BBG d’utiliser de la propagande réalisée ou financée par le gouvernement fédéral à l’intérieur des Etats-Unis.

Selon Heidi Boghosian, directrice exécutive de la Nacional Lawyers Guild (association nationale des avocats), également présente à la conférence, « les rétributions de ces journalistes suggère l’existence d’un plan destiné à subvertir les procédures judiciaires et incliner la décision du jury vers des verdicts de culpabilité ». Ces agissements rendent le gouvernement fédéral – représenté dans le procès par le Ministère public – coupable du délit de manipulation du jury avant même le début du procès, violant ainsi le principe constitutionnel qui garantit un jugement impartial à tout accusé dans le cadre du 6e amendement.
Le panel du Tribunal d’appel du 11e Circuit [d’Atlanta] qui en août 2005 a unanimement annulé le procès des Cinq et qui a ordonné la tenue d’un nouveau procès, s’est basé sur ce qu’il a qualifié de « grande publicité préjudiciable et séditieuse avant et pendant le procès qui a saturé la communauté de telle manière qu’il était pratiquement impossible de tenir un procès juste ».

L’enquête réalisée par le Comité national, rendue publique à la conférence de presse, démontrent les versements effectués par la BBG à plusieurs journalistes de Miami, pour de supposés travaux réalisés par ceux-ci pour Radio Marti et TV Marti, pendant la détention des Cinq et le déroulement de leur procès. Parmi ces journalistes, on trouve : Pablo Alfonso (pour le journal El Nuevo Herald) payé 58.600 dollars ; Wilfredo Cancio Isla ( pour El Nuevo Herald) payé 4.725 dollars ; Enrique Encinosa (pour Radio Mambi) payé 5.200 dollars ; et Ariel Remos (pour Diario Las Américas) payé également 4.725 dollars.

Ces versements ont été effectués à ces dignes professionnels pendant la détention et au cours du procès des Cinq. En outre, de 1999 à 2007, la BBG a versé un total de 252.325 dollars à Pablo Alfonso ; entre 1999 et 2006, Wilfrido Cancio Isla a reçu 21.800 dollars ; et dans la même période Ariel Remos a encaissé 24.350 dollars de la BBG, tandis que Enrique Encinosa recevait 10.410 dollars entre 1999 et 2003.

L’enquête réalisée par le Comité national, ainsi que celle effectuée par notre camarade et collègue Salvador Capote montre à quel point la communauté a été saturée par cette propagande. Dans un important article d’octobre 2009, « Les Cinq et la propagande occulte », Capote affirmait :« […] dans les organes de presse de Miami, entre le 27 novembre 2000 et le 8 juin 2001, qui correspond la période entre le début du procès contre les Cinq jusqu’à la déclaration de leur culpabilité par le jury, même si cela peut paraître incroyable, pendant ces 194 jours, le Nuevo Herald a publié 806 articles susceptibles d’influencer négativement le cours du procès, sans compter les centaines de dépêches d’agences de presse sélectionnées (EFE, Reuters, France Press, et Associated Press ), contenant elles aussi des informations tendancieuses contre Cuba et contre les Cinq.

Parallèlement, le journal The Miami Herald publiait 305 articles aux points de vue identiques, sans compter également les nombreuses dépêches d’agences de presse, presque exclusivement d’Associated Press.

Au total, ces deux seuls journaux, pendant ces 194 jours, ont publié 1.111 articles, une moyenne de plus de cinq par jour. Ceci peut donner une idée de la sur-saturation médiatique à laquelle Miami a été soumise sur des sujets concernant les Cinq. »

*Andrés Gómez journaliste cubain, résident à Miami.