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André Gerin : l’arme de destruction massive du nouveau communisme ?

Publie le vendredi 6 juillet 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

de Mouton Noir

Trublion orthodoxe du PCF, André Gerin a donc lui aussi rédigé sa contribution aux débats qui nous agitent. Essayons d’oublier le côté sulfureux du personnage pour nous concentrer sur ce texte...

1. Le communisme a de l’avenir !

Ah ben ça fait quand même du bien de lire ça... plusieurs paragraphes seraient à encadrer ! Enfin quelqu’un au PCF qui est convaincu que le communisme a de l’avenir, ou plutôt peut en avoir un si le sens de ce projet et son contenu sont redéfinis au regard des défis du 21ème siècle. Il reste donc des gens convaincus qu’une véritable alternative au capitalisme peut être pensée, et qu’en changeant profondément les règles du jeu cette alternative ne peut avoir qu’une portée... révolutionnaire. Un mot que l’on ne trouve plus que trop rarement dans les textes publiés par les instances nationales du PCF... (mais qui vient de resurgir dans les quelques pages du compte-rendu de la première réunion du collectif d’animation du congrès extraordinaire : l’espoir renaît ?!)

2. Mais pas seul...

André Gerin évoque le rassemblement, en précisant qu’un rassemblement ne peut se faire qu’autour de quelque chose. On ne peut qu’abonder dans ce sens : avant de se rassembler, il faut d’abord se connaître et savoir ce que l’on propose à ses partenaires, et sur quelles bases. Sa conception du rassemblement est finalement... de ne pas trop s’en préoccuper pour l’instant, mais de se concentrer avant tout sur la redéfinition et l’actualisation de notre projet politique. C’est en effet l’urgence et la première priorité pour notre congrès extraordinaire.

Mais il écrit aussi : "Toute tentative de recomposition politique, quelle qu’en soit l’éventuelle générosité, ne peut qu’aboutir à une impasse et à l’abandon du combat révolutionnaire." Et là il va peut-être un peu vite, car cette recomposition va se faire. Elle est devenue inéluctable avec le glissement à droite du PS : trop de forces sont aujourd’hui "en errance", de la gauche du PS à l’extrême gauche en passant par tous les alters, et veulent cette recomposition pour se retrouver "quelque part". L’ignorer et ne pas se poser tout de suite la question de notre place dans cette recomposition, y compris de la place d’un parti franchement communiste, c’est prendre le risque de nous marginaliser ou d’être incompris d’une grande partie de notre électorat potentiel.

3. Chassez le naturel...

Mais André Gerin ne peut s’empêcher de faire du Gerin. Et d’attaquer frontalement la direction en place en dénonçant la "béance" supposée entre la direction et les militants, et carrément le "mépris" de cette direction pour les militants... Mais ne peut-on déplorer l’oubli des références communistes par (une partie de) la direction, et proposer d’en changer, sans pour autant lui faire un mauvais procès... stalinien ?

Cette direction a été élue, et considérer qu’elle est illégitime si elle ne nous plaît pas serait justement mépriser les militants... Nous allons avoir un (ou deux) congrès, c’est l’occasion de redéfinir une ligne politique et d’élire une direction en phase avec cette ligne pour l’appliquer. On peut s’abstenir de vomir sur la direction actuelle avant d’en changer. Mais le personnage n’en est pas à ses premiers dérapages. Si ses contributions peuvent être enrichissantes (ou rafraîchissantes) sur le plan politique, les dérapages réguliers d’André Gerin le disqualifient d’emblée pour incarner l’avenir du PCF au niveau national.

Mouton Noir

http://alter-politique.blogs.com

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