Accueil > Anniversaire du génocide atomique d’Hiroshima

Anniversaire du génocide atomique d’Hiroshima

Publie le vendredi 8 août 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Les Japonais ont commémoré aujourd’hui le 63e anniversaire du bombardement atomique d’Hiroshima. Debout, des milliers de personnes ont se sont recueillies dans le silence à partir de 8h15, heure exacte où la bombe atomique lâchée par le bombardier B-29 Enola Gay est tombée sur la ville.


« La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes de l’homme. »

(Albert Camus, au lendemain d’Hiroshima, Combat, 8 août 1945.)

Hiroshima après la bombe. Source : img5.travelblog.org

Le bombardement d’Hiroshima "a fait basculer le monde dans une ère de barbarie sans équivalent dans l’histoire de l’humanité.

Hiroshima : une « révolution scientifique »

“A Hiroshima, trente jours après la première bombe atomique qui détruisit la ville et fit trembler le monde, des gens, qui n’avaient pas été atteints pendant le cataclysme, sont encore aujourd’hui en train de mourir, mystérieusement, horriblement, d’un mal inconnu pour lequel je n’ai pas d’autre nom que celui de peste atomique [...]. Sans raison apparente, leur santé vacille. Ils perdent l’appétit. Leurs cheveux tombent. Des taches bleuâtres apparaissent sur leur corps. Et puis ils se mettent à saigner, des oreilles, du nez, de la bouche.”

(Wilfred Burchett, premier journaliste à être entré à Hiroshima, Dally Express du 5 septembre 1945.)

Le quotidien Le Monde du 8 août 1945 annonça la destruction totale et instantanée d’Hiroshima comme une “révolution scientifique”.

L’anéantissement des deux villes japonaises et la “vaporisation” de leurs habitants (100 000 personnes à Hiroshima, et 50 000 à Nagasaki) ont longtemps été présentées comme un “mal nécessaire” pour arrêter la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, même certains médias de la presse “industrielle” comme Le Nouvel Observateur reconnaissent que ces crimes contre l’humanité ont été perpétrés inutilement, sinon pour le grand profit des Etats-Unis, dont le véritable objectif était de neutraliser l’Union soviétique (qui leur avait promis d’entrer en guerre contre le Japon le 15 août) et de déclencher la “Guerre froide”.

En effet, le président Truman avait été informé par ses services de renseignements que la reddition du Japon n’était qu’une question de jours. En outre, les deux bombardements ont permis de tester en grandeur nature les différentes bombes nucléaires – à l’uranium et au plutonium – et de démontrer au monde entier la toute puissance des Etats-Unis.

Les souffrances indicibles des victimes différées (des dizaines de milliers de Japonais moururent à petit feu, alors que près de 300 000 personnes continuent aujourd’hui de subir les séquelles de leur irradiation), à la fois physiques et psychologiques, furent négligées. La mémoire de cet horrible tragédie est peu entretenue par les autorités japonaises, et les Ibakusha, les victimes irradiées, sont toujours considérés comme des parias au sein de leur société. En 1950, le nombre de morts à Hiroshima avait doublé (200 000), et celui de Nagasaki avait presque triplé (140 000).

Les bombardements de Dresde les 13 et 14 février 1945 (135 000 morts) ou de Tokyo, réduite en cendres en trois heures sous les bombes incendiaires américaines le 10 mars (entre 80 000 et 100 000 morts), n’avaient pas non plus de justification militaire, mais elles n’eurent pas de répercussions postconflit.

Cela fait toute la différence avec les armes nucléaires inaugurées le 6 août 1945, dont les effets continuent de tuer bien après la fin des conflits. "

Extrait d’D’Hiroshima à Bagdad par Joëlle PENOCHET

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article18411

Messages

  • Certes, la seule évocation d’Hiroshima fait frémir. Certes, pour ce crime (tout comme pour les bombardements de Dresde et de Cologne) les Américains auraient dû être jugés par une cour pénale.

    Cependant, le terme de "génocide" est-il bien choisi ? "Génocide" signifie la volonté d’exterminer un peuple. Etait-ce l’intention des Américains ? Il s’agissait plutôt, dans le cadre d’une guerre totale, de frapper les Japonais de stupeur, de les écraser psychologiquement, afin de les forcer à capituler, et ce sans aucune condition. Bien sûr, cela n’amoindrit en rien l’horreur du crime perpétré par les Américains. Mais le terme de "Génocide" doit être réservé à ce qui correspond réellement à la volonté d’exterminer un peuple : le génocide arménien, celui des Juifs, celui des Tziganes, le génocide rwandais. Vouloir employer ce mot d’une manière aussi peu pertinente ne peut que conduire à affaiblir le sens de celui-ci, tout devenant ainsi "génocide", les vrais génocides devenant finalement banalisés. C’est un peu comme l’emploi du mot "antisémite" par Val, BHL, Adler, Joffrin, Askolovitch et autres penseurs d’opérette : à force de voir des antisémites partout, ces "philosophes" (de supermarché) obtiendront l’effet inverse de celui qui était attendu à l’origine : la banalisation des véritables crimes antisémites.

  • je vous informe que chaque année et systématiquement depuis 1995 (50eme anniversaire)- année de la reprise des essais par Chirac - une délégation du Mouvement de la Paix se rend à Hiroshima et Nagasaky, (cette année 12 personnes) pour participer aux commémorations et à la conférence internationale qui s’y déroule.
    En 1995, nous avions donné une autre image de la France - non sans peine- nous sommes fait chahuter à notre arrivée par toutes les délégations étrangres, particulièrement celles des pays du pacifique, surprises de nous voir et surtout nombreux (les +) - après la décision désastreuse de Chirac (il y avait aussi une représentation officielle du PCF et de la CGT)-
    En 2005, pour commémorer le 60eme anniversaire, nous avions une délégation de près de 150 personnes dont 80 jeunes (la délég étrangère la plus nombreuse).
    Il est important de rappeler que l’action pour le désarmement nucléaire est importante et fondamentale si nous voulons un monde plus sur - d’ou l’importance que nous accordons à la commémoration d’Hiroshima et Nagasaki. En France, chaque année, autour du 6 et 9 aout, plusieurs comités de paix organisent des marches dont se fait l’écho la presse régionale (mais jamais nationale). A paris il y a eu aussi le jeûne organisé par la maison de Vigilance de Taverny devant le mur de la Paix au champ de Mars
    Vous pouvez trouver les informations sur le site du Mouvement ainsi que nos interventions lors de la conférence : www.mvtpaix.org

    Nous considérons que la conférence de révision du TNP de 2010 peut être une étape importante pour aller dans ce sens.
    Le dépot sur le bureau de l’assemblé générale des Nations unis par le Costa Rica et la Malaysie d’une convention pour l’élimination totale de l’arme Nucléaire (convention élaborée par les ONG) est un outil que nous devons utiliser pour la mobilisation de l’OP pour la faire aboutir. Rien n’avancera sans une forte mobilisation de l’opinion publique mondiale, et en ce qui nous concerne notre pression en France en direction de notre gouvernement et de Sarkozy.
    Ne restons pas les pieds dans le même sabot, agissons.
    On ne revient plus tout à fait pareil quand on revient d’Hiroshima et nagasaki. Je vous incite à faire ce voyage (la délégation du mouvement est ouverte à tous ceux qui le désirent - bien entendu, ce n’est donné au niveau prix !

    Gérard Halié
    Bureau national du Mouvement de la Paix