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Appel. Femmes : nous ne serons pas les sacrifiées de la réforme des retraites

Publie le mardi 27 avril 2004 par Open-Publishing

La qualité d’une société peut se juger sur la place qu’elle accorde aux femmes,
sur le rôle qu’elles y exercent, sur les droits qu’elles y ont acquis.

Par leurs luttes, elles ont imposé des progrès certains, mais leurs conditions
de travail et de vie sont toujours inégalitaires : situation salariale,
conditions de travail, carrière, accès aux emplois plus qualifiés... l’écart
avec les hommes reste permanent. Elles sont les plus frappées par la précarité,
le chômage, le temps partiel contraint.

Cette situation n’a rien de fatal. Elle résulte de choix économiques et
politiques et s’enracine dans des stéréotypes culturels. Il est possible et
nécessaire d’agir pour le plein-emploi de toutes et de tous, de faire reculer
les discriminations, les inégalités professionnelles, l’injustice. L’objectif
de l’égalité professionnelle rassemble de plus en plus et ne peut être écarté,
comme le montre le projet d’accord interprofessionnel.

La réforme des retraites qui commence à s’appliquer prend le contre-pied de ce
mouvement et pénalise particulièrement les femmes. C’est inacceptable.

Après la première réforme des retraites de 1993, après les mesures de 1996
concernant les retraites complémentaires, la loi Fillon, qui provoque une
dégradation des droits à la retraite pour tous, va à l’avenir accentuer
considérablement les inégalités et amplifier la baisse du niveau de nos
pensions par la généralisation du système de décote, par la distinction entre
périodes validées et périodes travaillées et la remise en cause des
bonifications pour enfants. Peut-on accepter qu’à l’horizon 2012 50 % des
femmes en retraite puissent vivre avec moins de 75 % du SMIC ?

Les possibilités de départs anticipés avant 60 ans ne concernent en fait que 15
% des femmes, ce qui est marginal, alors que nous liquidons déjà en moyenne nos
droits deux ans plus tard que les hommes.

Femmes, nous ne voulons pas être, pas plus que les jeunes, les précaires, les
sacrifiées de cette réforme.

Nous n’accepterons pas un retour en arrière de notre situation sociale.

Avec l’ensemble des salariés, nous entendons bien nous mobiliser pour que des
dispositions soient prises pour concilier vie professionnelle, vie personnelle
et familiale, faire reculer les discriminations, défendre et améliorer les
droits liés à la maternité, faire prendre en compte les inégalités qui nous
sont imposées dans le travail.

Construire une société moderne passe par la conquête de garanties sociales
collectives pour assurer aux femmes, dignité, respect, égalité. Nous exigeons
une table ronde avec les pouvoirs publics pour évaluer les véritables
conséquences de la réforme des retraites et envisager toutes les mesures
indispensables pour que la retraite ne reproduise plus les inégalités et les
discriminations qui marquent la vie au travail et faire aboutir nos
propositions de retraite.

Pour signer l’appel ou transmettre votre témoignage :

http://www.siteunitaire.org/.