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Associations Complémentaires de l’Enseignement Public en danger de mort

Publie le samedi 29 novembre 2008 par Open-Publishing

Marianne et les associations

Septembre 2009 : les enfants de l’école Jean Macé ne comprennent pas ce qui s’est passé pendant les vacances…

C’est plus la même école…

Les dames de « Lire et faire lire » qui venaient leur lire des histoires deux fois par semaine après l’école ne sont plus là. Marianne a croisé une de ces « mamies-lectures » chez le boulanger : il paraît qu’il n’y a plus personne pour s’occuper de « l’association » qui organisait tout ça…

Déjà, pendant les vacances, elle n’avait pas pu partir en colo : celle avec laquelle elle partait d’habitude à la mer n’avait rien organisé cette année : il paraît que cela aurait coûté trop cher à « l’association »…
Ses parents avaient essayé d’en trouver une autre, beaucoup plus chère ; ils étaient prêts à faire un effort ; grâce à l’aide de la « JPA », ce serait peut-être possible… mais la « JPA » ne donnait plus de « bourses ». Il parait que ceux qui s’occupaient de l’association étaient devenus des maîtres d’école…
Marianne se dit que l’école, c’est très important, mais que, quand même, les vacances aussi, c’est important, surtout quand on a beaucoup travaillé toute l’année, avec le rattrapage d’une demi-heure chaque jour et les cours supplémentaires pendant les petites vacances, parce que Marianne a un peu de mal à apprendre…

Pas de bol, leur projet de classe de neige avec les PEP est aussi tombé à l’eau : le chalet où ils devaient partir vient de fermer. Comme dit la maîtresse, c’est « l’association » qui … etc. etc…
Les enfants de l’école n’iront plus non plus, voir les spectacles de Côté Cour ni les films d’Ecran Mobile et d’Ecole au Cinéma. Toujours cette fichue « association » qui gna gna gna, gna gna gna !...
Marianne et tous ses copains en ont marre d’entendre parler de cette « association » : pour qui elle se prend, celle-là ?

En plus, ils ne font plus d’ateliers artistiques, ni d’éducation à l’environnement depuis la rentrée… L’argent de l’école est bloqué, et les parents ne peuvent pas en donner pour la coopérative scolaire comme les autres années : l’OCCE, l’association qui s’occupait des comptes de l’école a disparu aussi… Du coup, le directeur a supprimé les élections de délégués et le conseil d’élèves qui faisait des projets pour l’école : il dit que ça ne sert à rien, le directeur, de faire croire aux élèves qu’ils ont un droit « d’association ».

Et pourtant, Marianne aimerait bien remplacer toutes les « associations » qui ont disparu, comme ça, avec les copains, ils pourraient reprendre les rencontres de rugby du mercredi après-midi. Mais, l’USEP, c’était encore une association et elle est partie avec les autres…

Et puis y’a sa copine Lisa, qui s’est cassée la jambe au début de l’année scolaire. Comme elle n’avait pas payé d’assurance spéciale (trop chère !), personne ne va l’aider chez elle et elle prend beaucoup de retard, malgré les visites de Marianne pour lui porter les devoirs. L’an dernier, Rachid était resté absent un mois et un maître allait chez lui tous les jours pour l’aider, et pourtant Rachid non plus n’avait pas pris l’assurance spéciale… Il paraît que ça s’appelait le SAPAD, et que c’était… une association… Je sais, vous nous l’avez déjà dit !...

Enfin, pour se consoler, Marianne pense aux cours de religion gratuits qui ont lieu maintenant chaque semaine à l’école. Elle, elle n’y va pas, mais ses copains, Julien et Mamadou qui y vont tous deux, mais pas dans le même cours, disent que c’est pas mal mais qu’ils préféraient découvrir la peinture contemporaine avec Jack et Sandrine, les animateurs du centre de loisirs de l’année dernière… Mais les Francas (eh !, tu sais quoi ? c’était encore une association !) ont été obligés de fermer le centre.

Marianne ne comprend pas tous ces mots de grands : elle se dit que plus tard, elle en reconstruira des associations pour que ses enfants aient droit à des loisirs, des vacances, du sport, de la culture, pour qu’ils ne passent pas toute la journée du mercredi devant la télé, et que pour ça elle est prête à vendre des kilomètres de vignettes « JPA » ou « Quinzaine de l’Ecole Publique ».

Parce que, pour l’instant, elle a encore l’école… Enfin, pour l’instant… Parce que si l’école c’est plus que pour apprendre à lire et à compter, elle trouve que ça fait pas assez pour apprendre la vie.

Et quand ses parents râlent de la voir traîner pendant les vacances ou s’énervent quand elle demande des ateliers de dessin et ses randonnées VTT, en lui disant qu’elle se rend pas compte, que c’est trop cher pour eux, elle se demande bien, Marianne, à quoi ils pensaient ses parents quand toutes ces associations ont été tuées et qu’ils ont laissé faire.

Les Associations Complémentaire de l’Ecole, c’est aussi l’Ecole !

Signer la pétition régionale en Franche-Compté : http://www.mesopinions.com/Associat...

La pétition nationale : http://www.pourleducation.org/