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Brigitte Bardot condamnée pour incitation à la haine raciale

Publie le jeudi 10 juin 2004 par Open-Publishing
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PARIS - Brigitte Bardot a été condamnée à Paris à 5.000 euros d’amende pour
"incitation à la haine raciale", en raison de ses propos sur les musulmans
dans un livre paru l’an dernier.

C’est la quatrième amende infligée depuis 1997 pour ces motifs à l’ancien
sex-symbol du cinéma des années 60, âgée aujourd’hui de 69 ans et
reconvertie dans la défense des animaux. Elle n’était pas présente au
tribunal jeudi.

Les poursuites, engagées par des associations et par le parquet,
concernaient des passages de son livre "Un cri dans le silence" où elle s’en
prend à l’islam et aux étrangers musulmans vivant en France.

Le tribunal la condamne pour les passages où elle assimile les auteurs des
attentats du 11 septembre 2001 aux musulmans en général et où elle dénonce
"l’islamisation de la France".

Elle est aussi sanctionnée pour les écrits où elle assimile les musulmans à
des "envahisseurs" et s’en prend à leurs pratiques religieuses, notamment
l’abattage rituel des moutons pour la fête de l’Aïd el Kébir.

"Il résulte (...) que Mme Bardot présente les musulmans comme des
envahisseurs barbares et cruels, responsable d’actes terroristes, désireux
de soumettre les Français au point de vouloir les exterminer", dit le
tribunal.

Le tribunal condamne aussi le patron de sa maison d’édition, Le Rocher, à
5.000 euros d’amende et ordonne aux deux condamnés d’insérer solidairement
et à leurs frais dans deux journaux l’annonce de leur condamnation.

Enfin, les juges accordent un euro symbolique de dommages et intérêts au
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) et à
la Ligue des droits de l’homme, parties civiles. Les associations
demandaient chacune 100.000 euros.

Le livre a fait scandale à sa sortie en mai 2003, en raison aussi de
passages non visés par la condamnation et pourfendant les homosexuels,
traités de "phénomènes de foire", les femmes ministres ainsi que le
"scandale de l’aide aux chômeurs".

A l’audience, le 6 mai, "BB", en larmes, avait nié tout racisme, expliquant
qu’elle avait simplement voulu expliquer qu’à ses yeux la France souffrait
du "métissage".

"Il y a beaucoup de nouvelles langues dans la nouvelle Europe. C’est la
médiocrité qui prend le pas sur la beauté et la grandeur. Il y a beaucoup de
gens sales, mal habillés, mal rasés", avait-t-elle dit à la barre.

"Le métissage est possible entre les pays latins qui ont une même base de
tradition, de religion et de pensée commune mais plus difficile avec des
gens qui ne partagent pas les racines de notre civilisation", avait-elle
ajouté.

Elle avait rappelé être "née en 1934, à une époque on ne favorisait pas le
métissage". (Reuters)

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