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COMMUNIQUE de la CGT

Publie le vendredi 25 juin 2010 par Open-Publishing
11 commentaires

La puissance et la détermination qui ont caractérisé les grèves et les manifestations unitaires font du 24 juin la journée d’action syndicale interprofessionnelle la plus forte de l’année 2010.

A 17h30, la CGT a recensé 1 920 000 manifestants dans les 201 points de rassemblements et cortèges qui ont couvert l’ensemble du territoire. Avec des milliers d’arrêts de travail dans les entreprises du privé et dans les services publics, c’est largement plus de 2 millions de personnes qui ont, d’une façon ou d’une autre, participé à cette action collective soutenue par 68 % de la population.

Un grand nombre de salariés de toutes professions et de toutes générations ont su relever le défi quelques jours après que le gouvernement a présenté son projet de réforme des retraites.

C’est bien la détermination des salariés à empêcher la mise en œuvre d’une réforme inacceptable et injuste qui s’est largement exprimée aujourd’hui.

Des centaines de milliers de voix se sont fait entendre contre un report de l’âge de départ en retraite à 62 et 67 ans, la non reconnaissance des métiers pénibles, des dispositions qui reviennent à faire payer aux salariés la facture d’une crise dont ils ne sont pas responsables.

Une majorité de français refuse la mise en œuvre d’une réforme des retraites parmi les plus brutales d’Europe, conçue d’abord pour répondre aux injonctions des marchés financiers au détriment de l’emploi et de la consolidation du système de retraite solidaire par répartition.

Le gouvernement doit entendre les revendications syndicales, les aspirations à plus de justice sociale.

A l’évidence, c’est un conflit de plus grande ampleur qui se dessine si le gouvernement persiste dans ses intentions.

La CGT estime que, forte de l’immense succès de cette mobilisation, l’intersyndicale du 29 juin est confortée dans sa démarche et pour préparer d’autres initiatives.

La CGT considère que l’actuel projet de loi portant réforme des retraites ne doit pas être soumis à l’examen du Conseil des Ministres du 13 juillet. Cette revendication doit être portée sur chaque lieu de travail.

La CGT exige l’ouverture d’un vrai cycle de négociations avec les syndicats de salariés afin d’arrêter les dispositions de nature à pérenniser le système et le niveau des retraites.

Montreuil, le 24 juin 2010 – 17h30
Communiqué de la CGT

Messages

  • Si la revendication du maintien de la retraite à 60 est important, pour le principe et principalement idéologiquement, mais on ne doit sutrtout pas oublier l’allongement des cotisations qui est probablement le combat principal. Car si on obtient que la retraite puisse être prise à 60 et que l’on allonge les cotisations, peu seront ceux qui pourront prendre une retraite convenable à cette date. Se focaliser essentiellement sur cette date butoir serait un grave erreur, c’est l’essemble du projet qui est à jeter.

    En lisant ce communiqué de la direction de la CGT, j’ai comme l’impression que l’on va vers un accord sur l’allongement des cotisations, se serait un coup véritablement dur porté à la classe ouvrière, et la suite de l’engrenage donnant la part belle aux capitalistes.

  • "La CGT exige l’ouverture d’un vrai cycle de négociations "
    mais pas le retrait pourtant c’est ce que veulent les travailleurs et comme cela qu’ils l’ont exprimé hier dans les manifestations

  • Ne nous laissons pas berner , et par qui que se soit sur l age de départ à la retraite , mais battons-nous , pour le retour et le maintient des 37 1/2 années ; c’est là qu est la vraie bataille .

  • "La CGT estime que, forte de l’immense succès de cette mobilisation, l’intersyndicale du 29 juin est confortée dans sa démarche et pour préparer d’autres initiatives."

    Lesquelles ?...Encore un "temps fort" et pas de suite ?...Grève générale à la rentrée, c’est le seul moyen d’obtenir ce que ne demande pas la Conf CGT : le RETRAIT de cette contre-réforme et d’embrayer sur le coeur du problème : la rigueur et les contre-réformes afférentes, qu’il faut rejeter, en exigeant que les riches, les banques et le décile supérieure PAYENT LA CRISE DONT ILS SONT RESPONSABLES !

  • Parlons boutique..

    La participation de 2 millions de personnes aux manifs et mvts de grève signifie que ceux-ci représentent 8% du salariat.

    Toutefois, un bon nombre de retraités, de compagnes et compagnons de salariés ont participé à ce mouvement. On peut donc penser que ce mouvement a drainé un peu moins de 6% des seuls salariés. C’est pas mal mais nous avons toujours d’énormes secteurs hors des mobilisations depuis longtemps.

    Ce n’est pas qu’il manque d’un potentiel, le "salariat" représente plus de 90% des actifs , et est, avec ses anciens, sa jeunesse et les conjoints à la maison, dominant numériquement, sans appel, dans la société.

    La propagande des médias s’abat sans contre-feu dans des secteurs immenses de la classe populaire, sans contre-discours .

    La désespérance et le pessimisme dans de grands secteurs ne vient pas que les gens soient "cons" ou ce qu’on veut, mais bien de la méconnaissance absolue, totale, des positions développées par le camp favorable à la classe populaire.

    Ils ne connaissent que ce qu’en disent les médias.

    Il n’y a aucun contrefeu réel audible.

    D’immenses secteurs sont sans organisation syndicale, sans parti de travailleurs, sans même un tract ou une prise de parole, sans un seul militant pour leur expliquer que, non, l’attaque sur les retraites ne ressort ni d’une réforme ni d’une nécessité , mais du choix de comprimer la part des salaires directs ou socialisés de la classe populaire.

    Les hésitations argumentaires des syndicats et partis ne jouent pas beaucoup non plus dans la clarté de notre camp.

    Montrer les dents, expliquer que oui il y a une relation étroite entre la part de la bourgeoisie et l’attaque sur les retraites, ne pas utiliser le langage de l’adversaire, ne pas dire qu’il y a un problème avec "l’argent" mais avec la bourgeoisie, etc.

    Mais rien ne se fait sans penser à une reconquête du prolétariat moderne, en commençant par s’adresser directement à ceux qui sont hors du champ étroit des secteurs organisés.

    • Tout à fait d’accord avec ton analyse sur le fait que de larges secteurs de la classe ouvrière n’entendent plus la parole du "mouvement ouvrier" en direct mais ne perçoivent que l’écho que les médias en donnent. La résignation et les fausses vérités (problème de démographie etc...) dominent largement dans ces milieux.

      Les courants dominants dans le mouvement ouvrier ne souhaitent pas affronter les capitalistes. C’est ce qui guide leurs choix tactiques : participation aux réunions de Woerth le voleur,arguments flous et emberlificotés contre cette réforme, propositions très modérées sur la question des retraites, journées de manifestations sans perspectives...

      Je pense que l’explication que tu donnes (cette réforme conduit à une augmentation de la part des profits et à une baisse de la part des salaires, c’est une attaque caractérisée contre le salaire socialisé) est la meilleure explication. C’est simple : nous sommes dans la lutte de classes classique.

      Même s’il paraît mal engagé, le combat contre la réforme Woerth n’est pas perdu d’avance : certains secteurs de la classe ouvrière sont déterminés à lutter contre, les syndicats ne peuvent pas faire n’importe quoi sous peine de perte massive d’adhérents et la droite n’est pas au mieux de sa forme. On verra bien ce que ça va donner.

    • Cher Copas ,

      Je trouve(excuse moi) ta façon de traiter en" pourcentage " la journée du 24 assez "démoralisante". ;

       :))

      Bien entendu je plaisante car je connais ta capacité d’analyse


      Un p’tit exemple, cependant pour illustrer cette question des "rapports de force".et rebondir sur ces "nouvelles couches" hors du champ traditionnel de la syndicalisation.

      Mon ex travaille à la direction régionale de la BNP ,en tant que cadre.

      Syndiquée UGICT-CGT ,bien isolée dans un secteur jeune de ces" Bac plus X" .qui n’a jamais "lutté.." (mais dont parfois on oublie qu’ils furent les tombeurs de CPE)

      Ils n’ont pas fait grêve, mais ils ont rejoint le temps de leur pause repas le cortège.

      Ils cherchaient, perdus dans cette foule énorme , la banderole CGT..des actifs et retraité de cette profession.!.. Pas une autre..

      .Pas seulement parce que mon ex était avec eux, ..

      Je pense que nous allons, encore plus qu’avant, avoir à nous habituer à ce que les apparences anciennes de la LDC (taux de grévistes, nombre de manifestants ) certes soient encore des paramètres mais .percutent des "bougés" dans les rapport de forces qui sont de nature nouvelle, diverse..
      — -

      C’est cela que la CGT (et bien entendu les autres orgas syndicales) ) , que les partis dits de"gauche" ou ce qui se targuent d’être"gauche de gauche", intègrent peu ou pas à l’analyse, et deviennent donc des"boulets" à l’heure d’’aider au "tous ensemble" du mouvement populaire(et non "social" , terme qui est pour moi très restrictif tant il y a de monde-surtout jeune-non "sociabilisé" par l’activité pro ).

      Ce décalage entre ce communiqué de la cégèt’, , ceux que nous lirons prochainement -(unitaires de plus petit commun dénominateur) -est à la fois un signe d’espoir et un facteur de risque..

      Espoir parce qu’au moins nous débattons en France des FORMES d’action.
      Dans beaucoup de pays , des gens très minoritaires ne peuvent que déplorer les dégâts de l’INACTION.
      .
      Il est vrai que Babeuf n’était pas hollandais, et que si Marx est enterré à Londres, le marxisme là bas est aussi au cimetière.

      Donc , oui, espoir mais aussi .RISQUE..de casse-gueule de classe :

      D’accord avec Max Gallo (mais que sur ce point !) je pense que ’Italie constitue depuis longtemps un genre d’ébauche de tout ce qui est perte de repères de classe sur ce continent

      "Ils" ont, avant nous, sombré dans la compromission qu’ils appelaient"compromis historique"

      Avant nous, leur PC (le plus organisé d’Europe) a fini en adhérent à la seconde Internationale.

      Avant nous, les"OLIVIERS" arc en ciel..ont fait"FRONT."...

      Avant notre agité blingbling,, leur Berlusconi. a fait la une (comme on dit à TF1, notre chaine de RAI à la française) )

      -Attention.!

      Il sont eu , dans les années 70-dites de plomb là ou il aurait fallu des c..es de bronze-des prolos de Turin se rendant en cortège depuis la Fiat, balancer des pavés sur des dirigeants syndicaux planqués derrière des protections en plexiglas pour haranguer de maigres foules.!

      Attention : ils eurent aussi des "brigadistes "du désespoir , très vite manipulés par une bourgeoisie aux abois.

       Notre bourgeoisie est pire que sa soeur italienne : elle est versaillaise, d’arrière arrière grand Père Guizot et de papy Pétain.

      Elle a pu mater des corons unis au sortir d’une résistance pourtant de classe !

      .
      Elle tue à Charonne, elle provoque à la marche des sidérurgistes en 77 ; , elle sait détourner un 1° mai (2002), ô combien symbole de lutte des classes... en cortège anti le pen.....ou un Bayrou se rend à Pau à la manif de la cgt..Sans que les travailleurs le virent..

      C’est pourquoi, je crois qu’il nous faut tout "tenir" dans les contradictions.qui font naitre chaque jour un "nouveau" qui nous oblige à ne pas mettre nos neurones en grêve illimitée et générale,..

      Expression des impatients qui sur le clavier, préparent la pendaison du dernier dirigeant cgt avec les tripes du dernier kollabo CFDT..

      Qui ne sont , en définitive que des révolutionnaires" tigres de papier"

      Si tu me passes ce "Mao" de la fin.

       :))

      Cordialement, COPAS.

      AC.