Accueil > Centre juif brûlé : un employé arrêté

Centre juif brûlé : un employé arrêté

Publie le lundi 30 août 2004 par Open-Publishing

L’auteur présumé de l’incendie qui a détruit un centre social juif a été interpellé. Il s’agit d’un ancien employé. Selon les investigations de la brigade criminelle, il faisait parfois office de gardien et les responsables de celui-ci avaient l’intention de s’en séparer.

L’auteur présumé de l’incendie qui a détruit un centre social juif à Paris dans la nuit du 21 au 22 août, interpellé lundi matin, est un ancien employé juif du centre, a-t-on appris de source policière.

Selon les investigations de la brigade criminelle, il faisait parfois office de gardien du centre et les responsables de celui-ci avaient l’intention de s’en séparer.
L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, en aurait donc eu "du ressentiment" et aurait décidé de se venger, selon la même source.

Ces indices rassemblés par les policiers au fil de leur enquête restent à vérifier dans le temps de la garde à vue qui peut durer jusqu’à 48 heures, a-t-on précisé de même source.

Affaire interne

La préfecture de police de Paris (PP) avait annoncé en fin de matinée l’arrestation de l’auteur présumé de l’incendie du centre, ne révélant ni son identité ni ses motivations.

Depuis un moment la police privilégiait, "parmi d’autres", l’hypothèse d’une "affaire interne".

L’incendie criminel avait détruit le centre social juif qui avait été également maculé de croix gammées et d’inscriptions antisémites.
Publicité

Cet acte avait provoqué désapprobation et indignation dans la classe politique et la société civile.

Les premières constatations de la brigade criminelle avaient révélé que la porte de service n’était pas fermée au moment de l’arrivée des secours, contrairement à la porte principale donnant sur la rue, que les pompiers ont dû casser pour combattre l’incendie. Cette porte de service, donnant dans le couloir d’entrée de l’immeuble du 7 rue Popincourt (XIe), avait alors été démontée par la police et placée sous scellés pour être expertisée.

Quelques heures après l’incendie, une revendication, dont l’authenticité n’avait pas pu être établie, avait été diffusée sur un site internet islamiste inconnu Jamaat Ansar Al-Jihad al-Islamiya ("groupe des partisans de la guerre sainte islamique") qui assurait qu’un "groupe de jeunes moujahidine ont mis le feu au temple juif à Paris".

Antisémitisme en hausse

Mais la brigade criminelle n’avait pas fait alors de cette revendication une "priorité".
Mercredi 25 août, le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom avait exprimé son émotion à l’issue d’une visite au centre social juif et avait demandé aux autorités françaises d’être "plus dures" face aux actes d’antisémitisme.

L’incendie était en effet survenu après la multiplication ces derniers mois d’actes antisémites en France, les plus récents ayant été commis à Lyon, où 60 tombes juives ont été profanées le 9 août, et à Saverne (Bas-Rhin), où 34 tombes d’un cimetière juif ont été souillées de croix gammées le 28 juillet.

Jeudi 26 août, le garde des Sceaux, Dominique Perben, avait rendu publics des chiffres montrant une hausse inquiétante des actes antisémites recensés tout en défendant l’action de la justice dans ce domaine, à l’occasion d’une rencontre avec le grand rabbin de France Joseph Sitruk.

Entre le 1er janvier et le 20 août, la Chancellerie a en effet comptabilisé 298 actes antisémites, soit près de trois fois plus que durant toute l’année 2003 (108).

http://permanent.nouvelobs.com/societe/20040830.OBS5875.html