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Chroniques citoyennes (15) Forfaitures

Publie le dimanche 13 mai 2007 par Open-Publishing
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Je me plais à le répéter souvent, nous vivons une époque formidable et ce ne sont pas les déclarations enregistrées par nos hommes et femmes politiques au cours de cette semaine qui me démentirons. Des plus connus aux plus obscurs, les discours et interviews du moment sont truffés de chausse-trappes, de propos assassins, de lâchetés étalées dans les journaux et les lucarnes télévisuelles.

Pire encore, nous regardons, écoutons, lisons avec effarements les circonvolutions des uns et des autres qui semblent concourir pour l’obtention du prix de la plus belle forfaiture du moment*. Même nos édiles locaux n’y échappent pas et les exemples pullulent de reniements, de remises en cause pour le plus grand déplaisir des citoyens que nous sommes. Car à ne pas s’y tromper, notre déplacement massif dans les bureaux de vote ne mérite pas que nos champions(nes) d’hier ou d’aujourd’hui, voir de demain abandonnent si vite leur profession de foi alors que justement nous avons su redonner du sens à nos convictions.

Nos suffrages valent mieux que cela, du moins je vous invite à le croire et rien n’exclu, qu’une fois les passions retombées, nous retrouvions la sérénité des débats et de la nécessaire confrontation des idées.
Voilà donc le bel écran de fumée qui nous est offert sur les plus médiatiques estrades comme si les bateleurs en tous genres, les harangueurs n’avaient à nous vendre qu’une image détestable du fait politique, qu’à noyer le fond au profit de la forme et s’arranger pour nous déposséder ainsi de notre pouvoir de décision sur l’avenir de notre société.

Il y a comme un air de politique-opéra, de cirque politique, de politique-spectacle dans cette mouvance où du simple conseiller municipal au ministrable d’hier, le reproche s’érige en argumentaire et les amis d’un temps oublient dans la défaite ou la victoire le temps de la solidarité de leurs appartenances, de leurs partis.

Il n’y a rien de pire que de laisser la politique à ceux qui en vivent ! Après tout, nous sommes ceux et celles qui diront le dernier mot et nous n’avons pas besoin de faux-semblants, de traîtrises pour dire et faire savoir ce dont nous avons besoin pour vivre décemment.

* « Un traître est un homme politique qui quitte son parti pour s’inscrire à un autre. Par contre, un converti est un homme politique qui quitte son parti pour s’inscrire au votre » se plaisait à répéter Georges CLEMENCEAU

Le 11 mai 2007
Démocrite

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