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Clémentine Autain : « Nous voulons mener la campagne de Jean-Luc Mélenchon dans un cadre commun, large et pluraliste »

par Aurélien Soucheyre

Publie le lundi 21 novembre 2016 par Aurélien Soucheyre - Open-Publishing
3 commentaires

Signez cette pétition : Communistes, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017 ici : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article151154


Le mouvement Ensemble !, qui a très majoritairement voté en faveur d’un soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017, souhaite développer un cadre commun sans intégrer La France insoumise. Entretien.

42% des militants d’Ensemble se sont exprimés pour un soutien à Jean-Luc Mélenchon tout en souhaitant poursuivre la construction d’un large rassemblement de la gauche de transformation sociale et écologiste. 30% ont voté pour une participation plus directe à la campagne du candidat de la France Insoumise. Enfin, 25% ont considéré que la situation n’était pas mûre pour se prononcer en faveur d’un candidat. Que démontre selon-vous ce vote ?

Clémentine Autain. Au total, 72%, soit plus de deux tiers de notre organisation, a voté pour soutenir Jean-Luc Mélenchon. Sur ce point essentiel, c’est un vote franc et net. La candidature de Jean-Luc Mélenchon incarne aux yeux des Français une gauche distincte du bilan de Hollande et Valls, une gauche qui est porteuse de ruptures avec le néolibéralisme, une gauche de transformation sociale et écologiste. Nous ne voulons pas d’un scénario mortifère avec plusieurs candidatures issues de la gauche d’alternative. Je pense même que nous pouvons nous fixer un objectif ambitieux avec Jean-Luc Mélenchon : celui d’être en tête de la gauche.

Comment les militants d’Ensemble souhaitent-ils mener campagne avec la France Insoumise ?

Clémentine Autain. Suite au vote, nous avons tenu à valider une motion commune à l’ensemble de notre mouvement. Celle-ci nous engage concrètement dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon que nous voulons mener dans un cadre commun, large et pluraliste, intégrant toutes les forces soutenant cette candidature : la France insoumise, Front commun, mais aussi, s’ils le décident, ce que j’espère vivement, le PCF et des courants écologistes.

Une rencontre devrait avoir lieu de façon imminente entre la France insoumise et Front commun (appel de citoyens et militants d’horizons divers qui souhaitent soutenir Jean-Luc Mélenchon sans intégrer la France insoumise-NDLR), afin que les mouvements politiques qui entendent soutenir cette candidature puissent trouver leur place dans cette campagne. Des propositions concrètes sur la Charte politique (proposée aux candidats pour les législatives- NDLR) et la place des partenaires devraient être avancées.

Ensemble souhaite-t-il travailler au programme qui sera porté par Jean-Luc Mélenchon ?

Clémentine Autain. Bien sûr ! Mais quand on compare le programme l’Humain d’abord du Front de gauche en 2012 et celui de l’Avenir en commun de la France insoumise pour 2017, ce qui frappe, c’est la grande proximité des projets. Sur l’essentiel, ce qui est défendu relève du même arsenal programmatique. Il est évident que si de nouvelles forces s’impliquent, elles doivent pouvoir l’enrichir ou discuter d’éventuels bougés. Je ne dis pas qu’Ensemble est d’accord avec tout mais honnêtement, je ne crois pas que les embûches et difficultés potentielles se nichent là...

Ensemble s’est exprimé pour la présidentielle et aussi pour les législatives ?

Clémentine Autain. Nous avons adopté une feuille de route pour les législatives. Nous nous battrons pour construire des candidatures unitaires partout où cela est possible, en rassemblant toutes les forces qui veulent une politique de gauche en opposition à l’orientation du gouvernement actuel. Nous chercherons à éviter la division de la gauche de transformation sociale et écologiste. C’est pour nous absolument déterminant.

Nous estimons que l’éclatement de nos forces serait tout à fait dramatique pour la famille politique que nous représentons ensemble. Nous entendons également poursuivre notre rôle de passerelle avec les socialistes dissidents, les écologistes, les mouvements sociaux, intellectuels, culturels critiques, les espaces citoyens... Chacun voit bien que nous allons vers de grandes recompositions politiques. Ensemble sera acteur du large rassemblement nécessaire pour affronter les droites dures et ouvrir l’espoir.

Que pensez-vous du risque d’élimination de la gauche dès le premier tour de la présidentielle ?

Clémentine Autain. Bien sûr, nous aurions voulu que notre candidature à la présidentielle rassemble plus largement encore. Mais force est de constater qu’EELV aura son propre candidat, et que les socialistes critiques jouent le jeu de la primaire avec le risque de soutenir in fine un candidat issu de la ligne gouvernementale. Notre vote reflète la prise en compte de cette réalité. L’échiquier politique comme le débat d’idées se polarisent aujourd’hui à droite toute. Nous avons besoin d’une gauche mordante, avec de l’odeur et de la saveur, pour renouer un lien de confiance avec les milieux populaires et la jeunesse. Nous n’allons quand même pas laisser le profil révolutionnaire à Emmanuel Macron et chercher notre sauveur parmi les anciens ministres de l’ère Hollande !

Même si nous avons des débats voir des divergences sur la méthode ou sur certains partis pris de Jean-Luc Mélenchon, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : l’état des rapports de force sociaux et politiques dans le pays, qui ne sera pas le même si nous faisons un bon score en 2017 ou si nous sommes dans les choux. Nous avons donc besoin d’un projet et d’un candidat qui plante le drapeau de cette gauche franche dans le pays, contestant le pouvoir du capital, le productivisme, visant l’égalité et la démocratie. C’est cette gauche-là que nous avons la responsabilité de faire grandir.

http://www.humanite.fr/clementine-autain-nous-voulons-mener-la-campagne-de-jean-luc-melenchon-dans-un-cadre-commun-large-et

Messages

  • OUI, à une vraie Gauche Révolutionnaire et Progressiste unie sur programme minimum commun de justice sociale !
    Je souhaite voir glisser dans nos revendications, notre Droit Démocratique à nous exprimer pour le moins avec le même temps hebdomadaire par exemple, consacré aux émissions religieuses sur une chaîne de l’Etat ! Ceux qui croient à un autre monde possible ont aussi droit à la parole pour s’expliquer de l’actualité selon un autre point de vue que celui orchestré des médias de forte audience de propriété privée ou de l’Etat ! Ceci évidemment , mais mieux serait à nous octroyer la possibilité de propriété à une chaîne télévisée de façon à ternir l’idée que seuls les milliardaires ont ce droit en régime démocratique ? L’opposition au régime capitaliste a aussi ce droit à s’exprimer . Comme il existe en Amérique-Latine dans certains pays une opposition pro-capitaliste avec les mêmes droits à s’exprimer avec leurs émetteurs privés que les médias sous contrôle de l’Etat dirigés par des Gouvernement Progressistes . Voilà ce que est une vrai démocratie au profit de tout le Peuple !

  • La droite réactionnaire et libérale se radicalise ; la gauche réformiste libérale se cherche en maintenant l’illusion qu’elle est la seule et vraie gauche.
    A nous de construire et faire gagner la gauche progressiste et radicale. Nous avons des divergences ? On les mets sur la table et on en discute.
    En attendant, non d’une pipe, ne ratons pas l’occasion de changer les couverts et le menu de la table, pour la renverser ensuite.

  • Le moment politicien passera. Le PCF d’appareil cherche à préserver ses positions. Il lui faut étre visible, conserver et, si possible, gagner toujours plus de mandats locaux. Les Verts et les minoritaires de la gauche de gouvernement itou poussent donc la chansonnette (à gauche avec nos socialistes). Cette politique à la Gribouille permettrait de conserver des chances de venir aux affaires après que Fillon, Le Pen ou autre Macron aient bien oeuvré au service du MEDEF et d’un projet réactionnaire libéral.
    Pourtant l’histoire récente montre que cette erreur d’analyse a produit, après le tchatcherisme sa poursuite dans le blairisme.
    Dans notre pays, le processus de nécrose politique est fort engagé, l’appareil médiatique travaille l’opinion pour convaincre qu’il y a de l’alternative, puisque l’alternance aux affaires est possible, désirable et bénéfique pour avancer dans la résolution des problèmes collectifs. Pourtant, les difficultés croissent des points de vue social, économique, environnemental et culturel.
    Du point de vue politicien, donc des stratégies d’appareils, il est opportun de travailler à l’avenir de l’appareil ou au futur de sa carrière. Le premier objectif serait supposé altruiste, le second serait opportuniste. De fait, les deux sont des illusions mortifêres.
    Tous ces tripatouillages sont navrants. Jean-Luc Melenchon en a fait le diagnostic et en a conclu devoir partir en campagne pour la présidentielle sans l’aval des appareils. Cette position criminelle pour beaucoup est pourtant la seule pouvant produire les changements dont nous avons le plus impérieux besoin dans l’économie, l’organisation sociale et l’expression démocratique de la volonté populaire.
    Les insoumis ont fait un coup de force renvoyant la gauche de gouvernement à sa place, à droite. C’est dangereux pour les partis de gouvernement puisqu’ils se retrouvent nus, exposés dans leur vérité aux yeux de tous : des laquais du capital, auxiliaires au service de son expansion infinie. Les partis de gauche et du centre sont des partis de droite comme les autres. Il faut, en conséquence, poursuivre la reconstruction de l’offre socialiste et écologiste initiée par Melenchon et ses soutiens. Il est nécessaire de mettre, pour le moment électoral, nos divergences marginales d’analyse et d’objectifs programmatiques, car elles sont mineures. Il est impératif de faire taire les querelles de personnes. L’échec électoral sera inassumable, s’il est motivé par une querelle de préséance ou par le combat pour les places de pouvoir.
    Le ralliement des hommes et des femmes de gauche autour des insoumis est la seule solution permettant d’infléchir la descente aux enfers de notre peuple. Il n’est pas à craindre de tomber dans l’idolâtrie ou de devoir renoncer à notre autonomie politique. Les instruments institutionnels prévus par les Insoymis permettront l’expression des divergences et la participation à l’élaboration démocratique des décisions.