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Communiqué de soutien aux Peuples d’Outre-Mer
Publie le vendredi 20 février 2009 par Open-Publishing1 commentaire

de Multiprofessionnelle CGT des Chantiers Navals STX de Saint-Nazaire
Les populations de Guadeloupe, Martinique, Guyane et La Réunion ont décidé de se faire entendre haut et fort.
Alors que le peuple de Guadeloupe est en grève générale contre « la vie chère », pour de meilleures conditions de vie, de respect et de justice sociale, l’Etat colonial français a décidé, comme à son habitude, de porter secours aux descendants des négriers, et répondre aux revendications des travailleurs par le mépris et la répression.
Les nostalgiques de l’empire colonial ont les coudées franches. Il n’y a pas très longtemps, le président Sarkozy n’hésitait pas à les épauler en affirmant que la France reconnaissait « l’œuvre positive » de la colonisation française.
Aujourd’hui, les promesses non tenues, les mensonges à répétition, la discrimination permanente, les insultes racistes, les matraques et les gaz lacrymogènes confirment ces propos.
Le mépris patronal béké se manifeste quant à lui par les conditions de travail exécrables des ouvriers agricoles, par les salaires miséreux des salariés de la grande distribution, par les profits astronomiques sur des produits de première nécessité.
Face à cette arrogance il faut dire BASTA !
Dans ce juste combat pour la dignité, l’Union Syndicale
Multiprofessionnelle CGT des Chantiers Navals STX de Saint-Nazaire tient à apporter tout son soutien aux travailleurs guadeloupéens, au collectif LKP et à ses organisations syndicales ainsi qu’aux autres peuples des DOM-TOM qui se lancent dans l’action.
Parce que vous avez raison, vous vaincrez !
Rien n’est impossible pour ceux qui luttent !
Messages
1. Communiqué de soutien aux Peuples d’Outre-Mer, 21 février 2009, 11:22, par CD
Ou va le peuple classe de France métropolitaine ou des DOM-TOM ? Vers la régression, l’accentuation des inégalités. La lutte est nécessaire.
Les DOM reflet de la métropole de demain.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article80696
La domination coloniale et esclavagiste Béké contre le peuple-classe martiniquais.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article599
La "vie chère" ou le marché comme rapport social.
La vie de chacun est marqué par des relations interpersonnelles diverse qui ne saurait masquer une inscription dans de multiples rapports sociaux dont certains très contraignants. Les premiers sont choisis (relativement car il y a quand même un cadre historique et social), les second sont beaucoup plus contraints et marqués par la nécessité : il faut travailler, il faut se loger, il faut payer des impôts, etc. A chaque fois l’individu est situé car il entre dans un rapport social et ne peut faire autrement, rapport qui possède des caractéristiques précises et typées plus ou moins conflictuelles. Tout cela est assez connu. Ce qui l’est moins est de voir le marché, l’accès au marché comme un rapport social.
Les syndicats de salariés - certains du moins - ont le mérite de défendre bec et ongle le salaire et de faire ainsi le lien entre 3 champs de la vie humaine.
1 - celui de la sphère de la production ou le salaire vise à compenser l’exploitation de la force de travail, et ce en lien avec la qualification ;
2 - la sphère de la circulation marchande, puisque le salaire augmenté participe de la défense du pouvoir d’achat face au marché et aux vendeurs en tout genre. On travaille d’abord par nécessité, pour assurer la reproduction de la force de travail et l’entretien de la famille. Le poste logement surtout pour son acquisition coute très cher. Et d’autres postes de consommation marchande sont irréductiblement nécessaires. Le travail et le salaire a donc une fonction de base que l’on ne saurait oublier, même là ou le service public crée de la tarification plus avantageuse que les prix du marché. On travail par nécessité c’est à dire pour vivre et d’ailleurs les progrès de la civilisation ont consisté à dépasser l’emprise du marché, l’emprise des rapports sociaux du capitalisme en assurant un revenu lorsque le travail faisait défaut. Autrement dit, il n’y a que chez les barbares que les chômeurs crèvent de malnutrition et d’exclusion sociale. Ce qui nous amène au troisième niveau qui ne relève pas spécialement du champ syndical.
3 - la sphère globale lorsqu’ils vise à reconnaitre la participation des travailleurs à production de l’existence sociale à laquelle tout un chacun est en principe tenu et lorsqu’il évoque le partage des richesses entre salaires et profit. Ce troisième niveau fait intervenir d’autres acteurs sociaux que les syndicats.
Au-delà de ces trois niveaux, il intègrent aussi le salaire socialisé (parfois appelé salaire indirect). Cette vision complexe du salaire (ici schématisé) aboutit à un souci constant pour le syndicalisme de classe de vouloir unifier le salariat alors que ce dernier est divisé sur plusieurs champs et notamment face au marché des biens et services. La notion de vie chère qui surgit met l’accent sur cet aspect.
Ici, on doit distinguer celui ou celle qui épuise intégralement son salaire (ou son revenu) mensuel chaque mois de celui qui est chaque mois en capacité de dégager un excédent pour l’épargne. Cela est considéré comme un contradiction secondaire au regard de la contradiction principale qui tient dans l’extorsion de la plus-value dans l’exploitation de la force de travail au sein de la production. Secondaire aussi en fonction d’une vision en terme de processus et donc dynamique du social qui en l’espèce voit les conditions des couches salariales moyennes aisées chuter. Il ne s’agit donc pas de défendre seulement les désaffiliés du salariat, ou les seuls salariés constamment endettés ou à la limite de l’endettement mais l’ensemble des salariés car les couches moyennes plongent dans la vie bridée, restreinte.
Ou se situe la barre entre celui qui épuise intégralement son salaire de celui qui est en capacité de dégager un excédent chaque mois ? Le montant est variable suivant la composition de la famille. Certains auteurs nomment "prolétaires" les seuls salariés qui non seulement vendent leur force de travail pour vivre mais épuisent leur salaire à la reproduction de la force de travail et à l’entretien de la famille. Les prolétaires - au sens étroit du terme- sont très handicapés pour l’achat d’un logement, même de qualité médiocre, alors qu’il s’agit bien essentiel à la vie car ce bien très couteux au regard de la capacité d’épargne nécessaire.
Ce qui importe c’est de défendre le salaire en intégrant ses différentes facettes comme le syndicalisme le fait mais aussi en intégrant - ce que fait ATTAC - la question du recul de la sphère du marché par la montée de la gestion publique des biens communs. Le recul du marché est en lien avec le recul de la propriété privé et donc du capitalisme. Il y a aussi la prise en compte de ce qui doit être produit puis offert à la consommation marchande et non marchande dans la perspective d’un autre développement.
Christian Delarue