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Le rendez-vous du mardi 4 octobre
Démonstration de force en vue
La mobilisation prévue demain a pour objectif de dénoncer le recul du pouvoir d’achat, de s’opposer aux attaques contre le Code du travail, de défendre le service public et de réclamer une autre politique de l’emploi.
L’actualité sociale va être marquée cette semaine par la journée interprofessionnelle d’actions prévue demain dans toute la France. Une journée lancée début septembre à l’appel des cinq confédérations syndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) et relayée depuis par une très grande majorité de syndicats du public et du privé. Leur objectif est de dénoncer le recul du pouvoir d’achat, de s’opposer aux attaques contre le Code du travail dont le but est l’accroissement de la précarité des salariés et chômeurs, de défendre le service public et de réclamer une autre politique de l’emploi. La mobilisation sera d’autant plus grande qu’elle se déroulera dans un contexte social passablement dégradé par les récentes mesures gouvernementales, les annonces de licenciements chez Hewlett-Packard et le conflit à la SNCM. Confiant sur le succès prévisible de cette troisième journée d’actions depuis le début de l’année, les syndicats espèrent peser pour endiguer ce qu’ils appellent une « fuite en avant libérale ».
Comme lors de la précédente mobilisation d’envergure (10 mars), la journée d’action devrait donner lieu demain à plus d’une centaine rassemblements et manifestations à travers toute la France, en particulier dans les grandes villes (Bordeaux, Grenoble, Lille, Marseille, Paris, Montpellier, Mulhouse, Nantes, Toulouse, Strasbourg...) tandis que des grèves ou des arrêts sont prévus dans le public comme dans le privé.
Le plus gros défilé est prévu à Paris. Il s’élancera à partir de 14h30 entre la place de la République et celle de la Nation en passant par la Bastille. Dans la plupart des cas, les appels aux manifestations sont venus des organisations CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC avant d’être rejointes par les de la FSU, l’UNSA et le « Groupe des 10-Solidaires" (dont SUD). Les plus de cent cortèges devraient être surtout alimentés par les salariés de l’agroalimentaire, de la métallurgie, de l’éducation ou de la Fonction publique.
Les salariés des transports publics seront une fois encore en pointe avec les appels à la grève lancés par la plupart des syndicats de la SNCF, de la RATP et des transports publics de province (74 villes concernées). Les directions respectives de ces entreprises annoncent d’ores et déjà des perturbations importantes du trafic des trains, des métros, des tramways et des autobus.
Hormis les longs courriers, le trafic aérien pourrait connaître également retards et annulations de vols avec l’appel à cesser le travail lancé par plusieurs syndicats d’Air France, de la Direction générale de l’aviation civile (notamment les contrôleurs du trafic aérien) ou des d’Aéroports de Paris. Appelés aussi à se mobiliser, les salariés de la Poste et surtout d’EDF de GDF ou des autoroutes de France - ces entreprises nationales ou publiques sont directement touchée par la privatisation en cours ou projetée de leurs entreprises - devraient faire grève et manifester massivement mardi.
Secteur public toujours, toutes des organisations syndicales de l’ANPE et de l’AFPA (formation) ainsi que l’ensemble des fédérations fonctionnaires et de l’éducation nationale ont fait de même pour dénoncer notamment la suppression des moyens pour le service public.
Dans le privé où il n’est pas nécessaire de déposer un préavis de grève, il est plus difficile de prévoir à l’avance l’ampleur de la mobilisation. Mais les grandes entreprises des secteurs de la métallurgie, de l’agro-alimaentaire, du commerce, des télécommunications, des Banques et des Assurances (Dassault, Renault, CEGELEC, Nestlé, William Saurin, Vittel, Lustucru, France Télécom, Crédit lyonnais, BNP-Paribas, Société générale...), devraient fournir d’importants bataillons de grévistes et de manifestants sachant que la grande majorité des fédérations de ces secteurs se sont jointes aux appels inter-confédéraux. Enfin, la mobilisation des salariés de toutes les entreprises qui ont alimenté l’actualité sociale récente (Hewlet-Packark, Kélian, Jourdan, Samaritaine, SNCM, ST Micro, Aircelles...) devraient être particulièrement visible.
Le message syndical du 4 octobre s’adressera en premier lieu au gouvernement, qui vient d’amplifier sa politique libérale : création du contrat nouvelles embauches ; renforcement du contrôle des chômeurs ; projet de réforme fiscale injuste (un cadeau aux riches et aux entreprises, selon les syndicats) ; consolidation de la maîtrise comptable à la Sécurité sociale (déremboursements de médicaments, instauration d’une nouvelle franchise sur les actes médicaux). Le message interpellera de la même manière les représentants du patronat qui rechignent à augmenter les salaires dans le cadre des négociations engagées après le 10 mars alors que, soulignent les syndicats, les profits n’ont jamais été aussi élevés et le pouvoir d’achat jamais aussi bas. FO a d’ores et déjà prévenu : « si gouvernement et patronat restaient sourds à l’action du 4 octobre, ils porteraient la responsabilité de la poursuite du mouvement à laquelle FO appellerait les salariés pour la satisfaction des revendications »