Accueil > Des milliers de viticulteurs dans les rues de Nîmes

Des milliers de viticulteurs dans les rues de Nîmes

Publie le jeudi 26 mai 2005 par Open-Publishing

Entre huit et dix mille viticulteurs, selon des coopérateurs du Languedoc, défilaient mercredi après-midi à Nîmes (Gard) pour dénoncer l’effondrement des cours et réclamer des mesures de soutien à leur filière.

Les viticulteurs, qui jugent insuffisantes les mesures de l’Etat face à la mévente actuelle du vin, venaient principalement du Languedoc-Roussillon (Aude, Hérault, Gard, Pyrénées-Orientales), mais aussi de la Vallée du Rhône (Vaucluse, Ardèche, Bouches-du-Rhône).

Les manifestants entendaient réclamer des mesures urgentes de soutien à leur filière (aides à la trésorerie, crédits, allègements des charges) alors que les cours ont chuté de plus de 50% en un an.

Plus de 1.000 CRS et gendarmes mobiles encadraient le cortège, soit nettement plus qu’au moment des précédentes manifestations dans le Sud de la France, à Montpellier en mars et à Narbonne en avril.

En prévision du rassemblement, la mairie de Nîmes avait par ailleurs demandé aux commerçants de baisser leurs rideaux mercredi après-midi.

Les deux précédentes manifestations avaient donné lieu à des débordements de la part des protestataires qui s’en étaient notamment pris aux péages autoroutiers.

Les viticulteurs tablent sur le calendrier. A quatre jours du référendum en France sur la Constitution européenne, et alors que six agriculteurs sur dix ont prévu de voter "non", ils espèrent un geste fort des autorités.

L’Etat s’était engagé le 31 janvier sur un plan de soutien prévoyant 70 millions d’euros d’aides au niveau national et 40 millions sous forme de prêts consolidé, plan jugé insuffisant par les viticulteurs.

"La mobilisation est plus forte aujourdhui que lors des deux manifestations précédentes", a souligné mercredi Boris Calmette, président de la coopérative de Gigean, l’une des plus importantes de l’Hérault.

"Cette fois-ci, nous proposons au ministère de l’Agriculture des mesures pour gérer la crise à moyen terme", a-t-il ajouté. "Les producteurs veulent montrer qu’ils sont capables de s’engager : on propose de limiter notre production au volume qui peut être commercialisé.

Mais pour cela, on demande à l’Etat de nous aider sur les mesures de limitation de la production : arrachage, stockage, voire élimination de volumes de vin en début de campagne". NIMES (AP)