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EDF-GDF : un rappel qui s’impose

Publie le vendredi 1er mai 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

Hier, jeudi 30 avril, à Valence, avec une forte délégation de membres du NPA et en particulier de syndicalistes affiliés à la CGT, dont notre colistière Marie-Odile Chevalier (une « Reynolds »), j’ai participé à l’importante manifestation de solidarité avec des salariés d’EDF traînés devant les tribunaux pour avoir défendu le service public du gaz et de l’électricité.

Aujourd’hui, la répression est la seule réponse d’un pouvoir qui entend maintenir les privilèges du patronat et de la finance.

Mais hier, qui a rendu possible la privatisation d’EDF-GDF ?

Qui a négocié et signé le texte ci-dessous ? Qui l’a approuvé ?

CONSEIL EUROPÉEN DE BARCELONE , 15 ET 16 MARS 2002

« 37. Dans le domaine de l’énergie, le Conseil européen :

 se réjouit de la présentation par la Commission de son premier rapport sur l’ouverture

effective du marché intérieur du gaz et de l’électricité, comme il a été convenu à Stockholm. (…)

 engage le Conseil et le Parlement européen à adopter, dès que possible en 2002, les propositions en instance concernant la phase finale de l’ouverture des marchés de l’électricité et du gaz ; cela comporte notamment :

(…)

= la dissociation entre la transmission et la distribution, d’une part, et la production et l’approvisionnement, d’autre part ; »

Mars 2002, l’Union européenne est composée de 15 Etats dont 13 sont exclusivement ou majoritairement composés de partis membres du Parti Socialiste Européen.

Mars 2002, quel est le gouvernement de la France ? Le gouvernement PS-PCF-Verts dirigé par Lionel Jospin.

Qui a contribué à cette « Europe sauvage » aujourd’hui soudainement dénoncée par le PS français, si ce n’est le PS français lui-même et ses collègues européens si chaleureusement applaudis il y a peu à Toulouse ?

Qui a soutenu les décisions de Barcelone qui ont rendu possible la privatisation d’EDF-GDF, si ce ne sont les ministres du gouvernement Jospin, dont Buffet et Mélenchon, aujourd’hui dirigeants du « front de gauche » ?

Ils dénoncent maintenant ce qu’ils ont fait eux-mêmes hier.

Mais ils se gardent bien de rappeler leur rôle dans un gouvernements qui a davantage privatisé que les gouvernements Balladur et Juppé réunis.

Ils espèrent que les gens auront la mémoire courte. Nous nous efforcerons de la rafraîchir.

Leurs actes les suivent et ils en sont comptables.

Messages

  • Après Barcelonne, je n’ai pas le souvenir que Buffet et Melenchon aient démissioné !!!

  • Le fait qu’il n’y ait pas eu d’auto-critique sérieuse de ces partis là dessus rend très mal à l’aise.

    Quand on se trompe on le dit.

    Là, pas trop...

    Où bien on dit que c’est la faute au PS et c’est d’ailleurs pour ça qu’on se ré-allie avec comme ici ou là, et qu’on est toujours alliés avec le PS.

    Bref tout cela on le sait et c’est un non-dit pour les militants de ces partis, comme du poil à gratter, des cadavres dans un placard.

    Il serait simple de s’en débarasser, de se débarasser de ces problèmes en reconnaissant le grand mal asséné aux travailleurs de la part de ces partis.

    Là on recommence, et on se précipite comme à Perpignan en faisant voler en éclats le front de gauche local pour s’allier avec le PS.

    J’accorde bénéfice du doute à l’orientation majoritaire du PdG, mais la majorité du PCF en faisant voler en éclats localement le Front de Gauche dans sa précipitation ver le PS , la droite catalaniste, et le parti chauvino-social de Chevenement, montre le peu de cas fait aux engagements la main sur le cœur fait à propos des Européennes.

    Cette histoire de municipales à Perpignan n’est pas si anodine que cela sur la capacité, ou non, du Front de Gauche à résister au nomenclaturisme. C’était un test non prévu si tôt .

    La difficulté des travailleurs à se mobiliser, tenir, résister, avec des partis aussi peu fiables, détruisant au profit des patrons ce que leurs ancêtres ont conquis est un gros problème.

    Ce sont les mêmes,en noir et blanc, qui mobilisent encore moins en période de grandes tensions sociales qu’ils ne le faisaient quand il n’y avait encore moins de risque de généralisation de la colère populaire.

    Des travailleurs sont en lutte depuis un paquet de temps dans un tas de batailles très dures, avec des licenciements à la clé, des procès, des matraquages, etc , pour essayer de résister aux agressions des patrons.

    et des manœuvres dilatoires existent pour empêcher toute réelle préparation d’une bataille déterminée pour faire reculer la bourgeoisie. On choisit délibérément les papouilles entre gens biens avec Sarko plutôt que de sonner le tocsin.

    On passe son temps, de Thibault à Chéreque, des dirigeants de FO à d’autres à taper sur les révolutionnaires ....

    Il y a comme une cohérence entre la volonté nomenclaturiste des dirigeants de la gauche molle, son absence de volonté de mener bataille sociale d’avec les strates épaisses des directions nomenclaturisées des grandes bureaucraties syndicales.

    La méga unité du 1er mai a aboutit à des mobilisations partout en recul, pendant que les PS et autres front de gauche faisaient vitrine sans rien proposer aux travailleurs d’autre que les reconduire dans des élections, et si possible avec plus de voix...

    Ils ont gagné, ils ont réussi, à embourber cette première vague de résistance aux agressions d’un capitalisme en crise.
    Cette première vague était puissante, de nombreuses entreprises privées s’étaient révoltées (rappelons qu’un des pretextes de Chérèque de ne pas mobiliser dans le public a été longtemps de dire que dans le privé ça ne bougeait pas, là il passe à autre chose...), il était possible de préparer et d’organiser une centralisation de cela...

    ben non, on le craignait, on mobilisait en taisant nos critiques pour ne pas affaiblir, mais le résultat existe maintenant : Les concessions faites pour avoir tout le monde dans une grande unité syndicale s’est faite contre la mobilisation unitaire des travailleurs.

    Unité des représentants des 40 000 permanents des confs contre unité des travailleurs.

    Nous en connaissons parfaitement les raisons : Une bureaucratie se croit sure de survivre sous le capitalisme mais elle a la trouille d’une mobilisation populaire qui implique une grande profondeur , qui, si elle va loin, risque de prendre en charge directement des affaires traitées par cette couche bureaucratique.

    Nous avons les frères de lait dans les partis de gauche, en plus riquiqui, mais des appareils qui font tout et n’importe quoi pour des postes. Y compris envoyer leurs militants en chair à pâté électorale pour 3 postes.

    Les mêmes qui ont fait des plans de privatisation et de soutien aux patrons (C’est du concret là et pas du procès d’intention), qui continuent de le faire comme pour les Dell pour lesquels une majorité de gauche , souteneuse et financeuse de licencieurs, interdit qu’on débatte et examine en conseil une motion demandant à Dell de cesser de licencier, de rendre le fric des subventions.

    Une faction de la partie dirigeante de ces partis, pendant qu’elle clame être contre les capitalistes se place à leurs côtés en mettant dans le malheur les travailleurs et en n’hésitant pas à mettre en péril l’avenir des militants de ces partis, traités en chair à canon électorale.

    Nous en sommes là où il faut tout reconstruire.

    Reconstruire nos syndicats, nos partis, nos associations, de telle façon que, plus jamais, ils ne soient sous la coupe de nomenclaturas qui choisissent ce qu’ils croient être leur survie contre les interets populaires.

    • Cette histoire de municipales à Perpignan n’est pas si anodine que cela sur la capacité, ou non, du Front de Gauche à résister au nomenclaturisme. C’était un test non prévu si tôt .

      Et ça me rappelle les fameuses municipales de Bordeaux intervenant au milieu des débats sur l’éventuelle candidature unique à la présidentielle (cf les échanges de l’époque à ce sujet, sur Bellaciao...). Avec le recul des faits, c’est instructif, ça éclaire ce qui s’est passé cette année entre front de gauche et npa, à savoir l’échec d’un front unitaire.

      Je suis de plus en plus persuadé que l’unité de ce que certains appellent "la vraie gauche" ne pourra se réaliser que dans l’indépendance vis à vis de la "fausse gauche" (càd du PS)... Certains hésitent encore à franchir le pas, pour des raisons que Copas explique très bien (nomenclaturisme).

      Chico

  • Contre-vérités et amalgame

    Dans sa volonté d’associer le PCF au PS en matière de politique européenne, RM Gennar (et les commentaires qui suivent) font surtout la démonstration d’un anticommunisme primaire, sinon viscéral à des fins purement électoralistes, en l’occurrence les prochaines européennes.
    Alors que le PCF a été le principal opposant au traité de Maastricht qui portait la liquidation de nos acquis sociaux et de nos services publics, pour livrer l’Europe à la domination du capital, Gennar fait comme si les communistes s’étaient comportés par la suite en collaborateurs des politiques libérales qui ont été mises à l’oeuvre.
    Et comme si le PCF n’avait pas joué un rôle très actif pour porter le NON de gauche et contribuer au rejet de la constitution européenne. Pour dénoncer tous les traités, contrairement à ce qui est malhonnêtement affirmé.
    L’exemple pris du conseil européen de Barcelone des 15 et 16 mars 2002, deux mois avant les Présidentielles, est assez mal choisi. Ce conseil est la réunion des Chefs d’Etat et de gouvernements, ce n’est pas le Parlement européen. Chirac et Jospin y représentaient la France et -pour des raisons électorales, ils étaient candidats- se sont opposés à l’ouverture de la concurrence du marché de l’énergie aux particuliers.
    Ce qui ne met pas en cause leur accord sur la finalité de l’Europe libérale. Vouloir y associer le PCF est d’une particulière mauvaise foi. Certes, la participation communiste à ce gouvernement était tout à fait discutable, mais de là à faire des communistes des adeptes de l’Europe libérale et des complices de la libéralisation du marché de l’énergie, entre autres, n’est pas du tout sérieux.
    Si RM Gennar veut bien se donner la peine de consulter les archives (comme il a su très bien le faire à propos du Cambodge), qu’il cite une phrase qui fasse état de la caution du PCF à une seule directive européenne liquidant nos services publics.
    Là il ne cite, qu’en partie un document, qui n’a fait l’objet d’aucun vote. Et qui mieux est, n’a pas fait l’unanimité des chefs d’Etat pourtant favorables à cette Europe !
    Son seul but, faire passer le PCF comme co-responsable des directives européennes marquées du sceau du libéralisme et, on l’a bien compris, détourner de la liste du Front de Gauche qu’il a initiée-avec le PG et des membres issus du NPA- pour les amener à sa liste.
    Avec de tels procédés on peut se demander s’il y aura beaucoup de naïfs pour se laisser convaincre.
    MG Buffet a lancé depuis que la privatisation est "dans les tuyaux", des dizaines et des dizaines d’appels à la mobilisation pour refuser cette marche forcée et proposer la création "d’un pôle public de l’énergie", s’agissant de ce secteur. Qu’il se réfère à la revue Economie et politique de mai-juin 2006, avec un article intitulé :"réappropriation 100% publiqued’EDF-GDF..."
    C’est en 2004 que le gouvernement Raffarin a effacé la création d’EDF-GDF du 8 avril 1946, en en faisant une société anonyme à capitaux publics, en vue de favoriser l’entrée des concurrents privés et le commencement de la liquidation de nos services publics.
    Dans une de ses déclarations, Francis Würtz, président de la Gauche unitaire européenne et Verts nordistes, développait en septembre 2007 "une vision radicalement différente pour l’espace énergétique européen", revenant sur le "sombre bilan des premières directives de libéralisation, que ce soit en matière de prix, de sécurité d’approvisionnement ou d’environnement"
    Il s’élevait "contre le démantèlement des grandes entreprises dont tou le monde s’accorde à reconnaître la qualité des performances" et soulignait que "l’énergie est un bien stratégique indispensable à l’éconnomie et à la société...qui doit être confié à des opérateurs publics irréprochables vis-à-vis des salariés, des usagers et de la société tout entière."
    Et, de fait, son groupe, composé de communistes, de socialistes unitaires antilibéraux, d’écologistes, n’a cessé de se battre, seul, aux côtés des salariés, des usagers et des défenseurs du service public contre les projets de la commission de Bruxelles.
    Que RM Gennar essaie de démontrer le contraire.

    René Fredon

    • Tu nous prends pour des imbéciles ou quoi ?

      La direction du PCF (je ne mélange pas avec les militants abusés) , a participé activement aux politiques de privatisation du gouvernement Jospin, lequel gouvernement est celui qui a le plus privatisé de tous les gouvernements depuis 1945.

      Quand à Jennar, penches-toi un peu sur son parcours et tu comprendras pourquoi il est très sensible aux questions européennes et en connait beaucoup sur les actes des uns et des autres sur la question. Il a été notamment consultant du groupe GUE/NGL , groupe où est ton ami Wurtz.

      La direction du PCF a participé activement (et n’a pas été passive loin s’en faut) aux opérations de privatisation de Jospin.

      Si RM Gennar veut bien se donner la peine de consulter les archives (comme il a su très bien le faire à propos du Cambodge), qu’il cite une phrase qui fasse état de la caution du PCF à une seule directive européenne liquidant nos services publics.

      Quand on fait partie d’une majorité qui vote les agressions contre les entreprises nationalisées de 1945 (les vrais communistes), qui participe activement à un gouvernement privatisateur, c’est + que des phrases, ce sont des actes de casse délibérés.

      Et on doit alors s’interroger ce qui peut justifier d’être dans un gouvernement et une majorité qui agresse les travailleurs (dont des communistes) ...

      Mais non, rappeler cela devient de l’anti-communisme grossier, très drôle...

      Tu parles d’anti-communisme grossier, je vais te dire qu’en France il n’y a qu’une petite claque qui l’est , celle qui dirige le PCF qui a mis dans la merde tous les militants sincères et honnêtes.

      Par contre, oui Jennar allume d’abord le PS à juste raison qui a eu une politique encore plus délibérée de casse et de privatisation, d’ultra-libéralisme, par sa position majoritaire et par la plus grande cohérence de sa position : ce sont des casseurs de tout ce qui est public.

      La honte de leur plate-forme aux Européennes le démontre encore.

      La charge de Jennar se concentre, à juste titre, contre ce parti de droite qu’est le PS et il ne traite qu’accessoirement les complices honteux de la casse et la privatisation quand ce parti était aux affaires nationalement (car il l’est toujours en alliance avec la droite autoritaire à l’échelon européen et avec l’appareil du PC dans les régions, départements et municipalités).

      Pour ce qui est de l’appareil du PCF, la hâte qui l’étreint dés qu’il s’agit de conserver à tout prix des postes contre ses militants, même en foutant dans la merde ses militants, pour aller faire mamours ventre à terre avec le PS, est un très grave soucis.

      Le PCF est ambigu, il doit choisir, soit du côté des travailleurs, soit du côté des pro-capitalistes comme le PS, il ne manque pas de talents pour remplacer les opportunistes qui le dirigent.

      Les révolutionnaires, du NPA à LO, des communistes sans carte aux anars, seraient fiers et heureux d’accueillir un PC débarrassé de sa nomenclatura qui fricote depuis des dizaines d’années avec les factions dorées du PS.