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ÉTATS-UNIS - Les militants sous surveillance du FBI

Publie le mardi 17 août 2004 par Open-Publishing

"Le FBI frappe aux portes des militants politiques", titre le New York Times. A deux semaines de l’ouverture de la convention du Parti républicain à New York, les agents de la police fédérale américaine poursuivent leurs investigations à travers le pays pour collecter des informations pouvant indiquer la préparation de manifestations potentiellement violentes.

Entamée au début de l’été, cette campagne a pour but officiel d’empêcher les incidents qui pourraient perturber le bon déroulement de la campagne et de l’élection présidentielle. Ces enquêtes sont censées anticiper les délits, mais certaines personnes interrogées partagent le sentiment d’avoir été abondamment questionnées sur leur activité politique. C’est ce dont témoigne Sarah Bardwell, 21 ans, stagiaire dans un comité antiguerre de Denver : "J’ai senti qu’ils étaient en train d’essayer de nous intimider et de nous inciter à ne pas nous joindre aux manifestations [anti-Bush]."

"Cette pratique inhabituelle découle d’un avis du ministère de la Justice rendu l’an passé", révèle le quotidien new-yorkais. Le FBI avait alors été autorisé à réclamer aux polices locales qu’elles rapportent aux équipes du contre-terrorisme les agissements suspects des groupements politiques et antiguerre.

Dans les semaines précédant la convention démocrate de Boston, les interrogatoires se sont multipliés. Très variées, les méthodes utilisées peuvent aller jusqu’à la filature et l’assignation à comparaître. Ainsi, trois jeunes gens du Missouri ont été contraints d’annuler leur voyage à Boston pour prendre part aux manifestations. "Je les ai sentis extrêmement troublés par cette affaire", affirme leur représentante, Denise Lieberman, de l’Union américaine des libertés individuelles. D’après elle, le message délivré ne fait aucun doute : "Si vous pensez participer à des manifestations, attendez-vous à être arrêtés ou à recevoir la visite du FBI."

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