Accueil > Emeute et un mort à Gennevilliers

Emeute et un mort à Gennevilliers

Publie le samedi 9 août 2003 par Open-Publishing
1 commentaire

lu dans le Parisien du samedi 09 août 2003

Le parc des Chanteraines sous haute surveillance
L’événement Gennevilliers Villeneuve-la-Garenne

VINGT-SIX DEGRÉS dans l’eau, 37 sur le sable... et depuis hier, des renforts
de police. Les 65 hectares du parc des Chanteraines ont bien des arguments
pour consoler ceux qui sont loin de l’océan. Sur la plage des Tilliers, en
plein coeur du parc situé entre Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne,
c’est chaque jour pique-nique, baignade et bronzette pour près de 6 000
personnes des Hauts-de-Seine et d’ailleurs, et jusqu’à 12 000 le 14 juillet.

« Si ça déborde, c’est difficile à gérer », glisse un policier, qui estime
que « le pire a été évité ». Jeudi, en fin d’après-midi, la police est en
effet intervenue pour une agression sexuelle et a dû faire face à une
émeute. Vers 18 heures, une baigneuse de 16 ans explique avoir subi des
attouchements sexuels, alors qu’elle était dans l’eau. Les deux policiers de
la brigade équestre, chargés d’assurer la surveillance du parc, lui
demandent de reconnaître son agresseur.

Elle pointe un jeune homme, allongé
sur la pelouse, non loin de la plage et peu disposé à rejoindre le poste des
maîtres nageurs comme les policiers l’y invitent. Plus de 200 émeutiers face
aux policiers « Rapidement, les jeunes se sont retrouvés à dix, puis vingt,
trente..., relate un policier, tous contre nous, sans même savoir pourquoi
on était là. » « Ils voulaient se faire du flic, rien d’autre, estime un
père de famille présent avec femme et enfants. Ça criait, des bouteilles
volaient, je me suis même pris du gaz lacrymogène. » Une cinquantaine de
policiers arrivent alors en renfort, CRS compris, utilisant flash-ball et
gaz lacrymogène pour disperser les émeutiers, qu’ils chiffrent à plus de
deux cents. Une demi-heure plus tard, l’attroupement est dispersé, le parc
évacué et neuf personnes arrêtées.

Six jeunes gens sont placés en garde à
vue, où ils étaient toujours hier après-midi, dont trois mineurs et
l’agresseur présumé de la jeune baigneuse, âgé de 22 ans, habitant
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les autres habitent Nanterre,
Villeneuve-la-Garenne, Epinay-sur-Seine, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)
et Paris. « Ils ne se connaissaient pas avant jeudi », relate une source
proche du dossier. Un policier a subi un arrêt de travail de huit jours pour
des blessures à l’arcade sourcilière.

Mais bien plus grave, un motard de
Taverny (Val-d’Oise), âgé de 33 ans, est décédé après avoir percuté, avenue
de Verdun, une voiture de la brigade anticriminalité appelée en renfort, qui
fonçait vers le parc, gyrophare et sirène hurlante. Les circonstances
exactes de l’accident font l’objet d’une enquête.

Depuis, le parc a rouvert
normalement, sous étroite surveillance policière.

Carole Sterlé

Messages