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Et pendant ce temps là, le MEDEF...

Publie le mardi 18 octobre 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Voilà c’est fini. Ca n’a pas duré longtemps. Avant le 4, on allait voir ce qu’on allait voir, le contrat nouvelle embauche, le flicage des chômeurs, la baisse du pouvoir d’achat, ça ne durerait pas. Le 4 au soir, d’après les dirigeants syndicaux, la mobilisation a été un "succès". Pourtant il est évident que dans la manif parisienne il y avait un manque de combativité flagrant, sans doute dû au flou syndical concernant l’après 4 octobre. Aujourd’hui c’est la débandade. Terminé, vous pouvez rentrer chez vous. Pour le pouvoir d’achat on repassera. Le CNE ? Ben tant pis. Ca concerne essentiellement les petites entreprises, là où il n’y a pas de syndicats quoi... Le contrôle des chômeurs ? On laisse tomber aussi ? Et les nouvelles mesures sur l’assurance maladie ? OOOHHH !! Ca en fait des thèmes de mobilisation !!!

Trop tard. Les centrales syndicales ont appuyé sur OFF. Résultat ? Comme d’hab. C’est triste l’autodestruction. Trois journées de mobilisation en début d’année et une le 4 octobre. Ca ne vous rappelle rien ? 2003 ? Oui ! On s’était bien promené, ça avait duré des mois et Juppé s’était bien marré. En mai, il fait bon, la rue est agréable ou quelque chose comme ça. Thibault s’était cassé la tête pour faire le calendrier des manifs. Non là c’est férié. Faut pas bloquer pendant les ponts, que les gens puissent bouger, surtout que maintenant il y a les RTT. Gaffe aux médias. Faut rester populaire. Et puis les porte-monnaie se vidèrent, et puis vint juin, et puis la réforme des retraites passa.

Et en 2005 ? Une revalorisation des salaires de la fonction publique de 0,8 % et une prime d’intéressement de 200 euros pour les salariés du privé (qui reste bien entendu du seul ressort des entreprises). Mais ces miettes ont été lâchées à l’approche du référendum. Sans référendum quel aurait été le résultat des seules "journées promenade" ? Que de défaites syndicales...

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LE MONDE daté du 18 octobre 2005

Les confédérations syndicales n’envisagent pas de nouvelle journée d’action interprofessionnelle

IL NE DEVRAIT PAS y avoir de nouvelle journée d’action interprofessionnelle à l’appel des confédérations syndicales. La CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CFE-CGC qui avaient, avec d’autres syndicats, appelé à la mobilisation du 4 octobre, devraient en décider ainsi, lors d’une rencontre organisée au début de la semaine. Quinze jours après les manifestations qui ont, selon elles, mis plus d’un million de salariés dans la rue pour la défense de l’emploi et du pouvoir d’achat.

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour se retrouver, après un " succès" revendiqué par tous au soir du 4 octobre ? De l’aveu de Maryse Dumas (CGT), " on ne sentait pas chez nos partenaires d’enthousiasme pour une réunion rapide". " Les annonces de M. de Villepin ont sûrement conduit chaque organisation à vouloir réfléchir", estimait-elle encore.

Le 6 octobre, lors de l’émission " A vous de juger", sur France 2, Dominique de Villepin avait exprimé le souhait de rencontrer rapidement chacune des confédérations syndicales. Soucieux de donner quelques signes d’apaisement, le premier ministre leur avait rendu hommage : " Nous avons des syndicats modernes et nous pouvons élaborer des solutions ensemble", avait-il déclaré.

Aujourd’hui, les rencontres bilatérales promises par M. de Villepin n’apparaissent toujours pas dans son agenda. Mais elles devraient avoir lieu en novembre.

Les directions syndicales n’ont pas jugé nécessaire de hâter le pas. Le conflit de la SNCM, marqué par sa radicalité autant que par l’échec des syndicats, en premier lieu de la CGT, à empêcher la privatisation, a occupé les devants de la scène sociale.

La CGT, en première ligne dans le conflit de la SNCM, doit peaufiner sa stratégie, entre action et négociation, alors qu’elle se trouve engagée dans la préparation de son 48e congrès (en avril 2006), une étape délicate pour son secrétaire général, Bernard Thibault, qui brigue un troisième mandat.

La CFDT, déjà réservée lors de la préparation du 4 octobre, craint toujours la mainmise du secteur public sur la mobilisation, au détriment des " salariés des petites entreprises du privé".

De son côté, la commission exécutive de FO a estimé, le 10 octobre, qu’il était nécessaire " après le succès du 4 octobre, de ne pas diluer l’action dans les opérations "saute-mouton˜, mais de renforcer la construction du rapport de forces". FO pourrait alors être tenté de revisiter le précepte énoncé par l’un de ses dirigeants historiques, Robert Bothereau : " Tout ce qui nous isole nous protège."

Tous les syndicats, pour des raisons diverses, pourraient plaider pour des actions par branches, par entreprises ou par bassins d’emploi. " On sait que c’est un rideau de fumée pour masquer les impuissances syndicales", a confié au Monde Alain Olive, le secrétaire général de l’UNSA. Déplorant de n’être toujours pas invité à ces réunions intersyndicales, mais " habitué" de ce genre de pratiques, M. Olive regrette que rien ne soit proposé aux salariés. Alors que l’UNSA organise, du 17 au 21 octobre, une semaine d’action " pour la démocratie et les libertés syndicales", M. Olive stigmatise les " petites tactiques d’appareil et la mise en scène de l’impuissance syndicale". " Les salariés ne veulent plus se mettre en grève sans qu’on leur offre des perspectives précises, en termes de contenu", estime-t-il.

Annick Coupé, porte-parole de l’union syndicale Solidaires (avec notamment les SUD), autre exclue des réunions intersyndicales nationales, ne dit pas autre chose. " Le 4 octobre a été un vrai succès et il y a un problème si on ne propose rien de nouveau", estime-t-elle. " Certes, le problème des journées d’action à répétition se pose, mais sans nouveau rendez-vous, on ne voit pas comment faire avancer les choses", conclut Mme Coupé, qui donne rendez-vous à Paris, le 19 novembre, pour la défense des services publics.

Rémi Barroux

Messages

  • La casse des monopoles publics pour créer des monopoles privés (car c’est bien de cela qu’il s’agit, elle a bon dos la concurence ouverte !!) mènera à la vie bien dure pour les petites gens et à terme à l’explosion sociale.
    Ceux qui se réjouissent des "défaites syndicales" verront leurs propres enfants se battre dans la rue pour défendre leur droit de vivre.
    Tant pis.

  • Ben faut te mettre au courant mon gars et ne pas lire que Le Monde. Si c’était le cas tu saurais que le 20, oui, aprés-demain (ououh ? ya quelqu’un ? fusée lunaire, répondez) la CGT Chomeurs appelle à 1 journée nationale d’action avec rassemblement devant le ministere du travail. T’y seras, bien sûr...

    Simultanément (c’est vrai ça fait un peu dispersion... alors ? c’est pas assez ou c’est trop ?) : "Journée nationale d’action à l’appel de la Fédération Cgt de la Santé et de l’Action sociale"

    Tout ça, c’est , cherche, petit mondain

    • Moi j’y serai, mais je suis pas sûr que Montreuil, qui a demandé aux chômeurs et aux précaires de venir le 4 octobre, viendra nous apporter du renfort. Les grosses confédérations ne se sont pas encore rendu compte que c’est en défendant les chômeurs et précaires qu’ils défendent le mieux les salariés en poste.
      Parce que c’est parce qu’il y a un gros volant de précaires que les patrons peuvent exercer du chantage sur les salariés (du genre "si t’es pas content, y-en a 20 qui attendent derrière la porte").

      Quandest-cequ’onpasseàl’action ?

    • je cite Les grosses confédérations ne se sont pas encore rendu compte que c’est en défendant les chômeurs et précaires qu’ils défendent le mieux les salariés en poste.

      Si on parle de la CGT, si ! Les revendications ne sont pas celles des chômeurs seulement, mais bien de tous les salariés ( privés d’emploi ou non). La "sécurité sociale professionnelle" que veut la CGT nous concerne tous.

      En pratique, en voit tout de même mal les salariés se mettre en grève pour les chom’du ce jour là ; il ne reste plus que les militants qui pourraient venir !

      Ceci n’empêche naturellement pas les syndiqués de diffuser les tracts, de discuter, d’argumenter dans leur entourage professionnel ou privé.

      Une très grosse majorité des chom’du sont inorganisés. Les comités de privés d’emploi de la CGT tentent de les regrouper, au sein de la CGT : ils font partie intégrante de la CGT, mais ils peuvent aussi s’organiser entre eux, pour leurs problèmes et revendications spécifiques.
      C’est donc très différent des associations ou autres syndicats.

      voir sur le site www.cgt.fr l’annonce de la manif "Les chômeurs devant le ministère du Travail le 20 octobre"

      salutations militantes

      Patrice Bardet, militant Ufict-CGT