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G20 : Nicolas Sarkozy sert la soupe aux Anglo-Saxons.

Publie le vendredi 3 avril 2009 par Open-Publishing
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De Jean-Noël Cuénod

Malgré ses postures à la Tartarin de Neuilly-sur-Seine, ses « retenez-moi un je fais un mmmmalheur », Nicolas Sarkozy a bien servi la soupe aux Anglo-Saxons. A en croire ses coups de clairon médiatique, il a arraché à Barak Obama et Gordon Brown « la disparition des paradis fiscaux ».

Quelle blague ! Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne figurent sur la liste des blanches oies fiscales qui n’ont rien à se reprocher. Or, trois Etats américains au moins – le Delaware, le Wyoming et le Nevada – disposent de lois fiscales bien plus opaques et nettement plus intéressantes que les pays de la liste grise (les pays sous surveillance) comme la Suisse, la Belgique, l’Autriche, le Luxembourg notamment. De même, la City de Londres fait partie des plaques tournantes essentielles dans le blanchiment d’argent.
Installer la Grande-Bretagne parmi les nations vertueuses équivaut donc à placer une tenancière de bordel dans un jury de prix de vertu.

Le président français n’a fait que nuire à ses voisins européens pour le plus grand bénéfice des Américano-britanniques et sans que cela profite à son pays. Comme l’a relevé Jacques Attali ce matin à France-Info, « l’argent ira ailleurs ». Au lieu de se placer à Genève – qui emploie de nombreux Français , Zurich Bruxelles, Luxembourg ou Vienne, les fonds de la fraude fiscale gonfleront les coffres de Londres, Wilmington ou Las Vegas. Que voilà de bien beaux cadeaux. Merci qui ?

Pour quelle soit crédible, la lutte contre la fraude fiscale doit concerner tout le monde ou personne. Dans le cas présent cette lutte n’a servi que les intérêts anglo-américains au détriment des nôtres. Les Etats-Unis se trouvent à l’origine de la crise actuelle. Et ils vont en tirer un surcroît de puissance financière. La morale et la justice ne sont point de ce monde. Il faudra que la Suisse et les autres petits pays industrialisés en tiennent compte.

A ce propos, on constate que leur appartenance à l’Union Européenne n’a pas empêché l’Autriche, la Belgique et le Luxembourg d’être placés sur la liste « grise » au même titre que la Suisse. Le couple franco-allemand, loin de les défendre, les a enfoncés.

Cela signifie-t-il qu’il ne faut surtout pas entrer dans cette Union ? Au contraire. La Confédération devrait y adhérer plus que jamais. En effet, il saute aux yeux que la Belgique, l’Autriche et la Suisse, a fortiori le Luxembourg, n’ont plus la taille critique pour affronter la société mondialo-américaine. Ils devront donc unir leurs efforts de plus en plus étroitement. Et cette entente aura plus de chance d’aboutir au sein de l’Union Européenne qu’à l’extérieur, quitte à se coordonner contre le couple franco-allemand si celui-ci mène une politique nuisible aux « petits », comme c’est le cas actuellement.
C’est désormais au sein des grands ensembles que les rapports politiques et économiques se nouent. Les relations bilatérales ne peuvent aboutir qu’à l’écrasement de pays devenus des PME à l’échelle planétaire.

Pour la Suisse, poursuivre sur la « voie autiste » des blochériens relève du suicide collectif.

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