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G8 d’Evian la répression continue

Publie le vendredi 19 septembre 2003 par Open-Publishing

G8 d’Evian la répression continue

COMMUNIQUÉ DU 16SEPTEMBRE 2003

Actuellement, deux personnes sont emprisonnées à Genève suite aux évènements du G8 à
Evian.

L’une des personnes est détenue depuis le 4 septembre et l’autre depuis le 9.
Le juge suisse a prolongé la détention de respectivement un mois et deux semaines.

Elles sont en isolement et n’ont droit à aucune visite.
Leur domicile a été perquisitionné et du matériel saisi. Il est clair que la durée de
ces détentions est disproportionnée compte tenu des délits dont on les accuse.

Ces mesures extraordinaires servent à intimider les mouvements de résistance ? la
globalisation néo-libérale.

Au total, une cinquantaine de personnes ont été arrétées et/ou inculpées dans toute la
Suisse suite aux manifestations de Genève.

Ces arrestations s’inscrivent dans un contexte répressif très dur à Genève qui semble
être une ville laboratoire contre les futures résistances en Suisse.
La répression est banalisée et la police teste des méthodes de plus en plus
agressives, avec le consentement de tous les milieux politiques institutionnels.

A Genève, on peut entre autre relever les faits suivants :
publication sur le site internet de la police de portraits de "suspects" avec appel à
la délation, au mépris de la présomption d’innocence et du respect de la vie privée ;
utilisation de nouvelles armes entraînant des blessures graves (balle colorante à la
gare de Cornavin en mars, grenades assourdissantes en juin) ;
intervention de policiers cagoulés et déguisés en "Black Bloc" pour perquisitionner
l’Usine pendant le sommet du G8, ceci sans mandat de perquisition ;
Manipulation de l’information : à Cornavin, la police a nié pendant plusieurs jours
avoir utilisé des balles colorantes, et n’a avoué qu’après qu’une plainte ait été
déposée ;
à l’Usine, la police a prétendu pendant 3 mois avoir eu un mandat de perquisition,
fait qui a été démenti par le procureur, sans que l’intervention en elle-même ne pose
problème ;
interdiction de tout rassemblement de plus de 5 personnes pendant plusieurs semaines.

Actuellement, les rassemblements qui n’ont pas fait l’objet d’une demande
d’autorisation ne sont plus tolérés ;
proposition des autorités cantonales d’engager l’armée pour assurer le maintien de
l’ordre public ;
banalisation de la violence physique et des bavures policières (en mars, des
manifestantEs ont été tabasséEs sur les quais de la gare et dans le train, début juin,
de nombreuses personnes ont été frappées lors des manifs).

De manière plus globale, on assiste à une criminalisation croissante des mouvements de
résistance sociale. :

- A Davos en 2003, la police a tiré sans raison des balles en caoutchouc sur un train
plein de manitestantEs qui prenaient le chemin du retour ;

- Au printemps 2003, le créateur d’un site internet a été inculpé pour avoir lancé un
appel demandant aux soldats de refuser de servir pendant le G8.

Nous condamnons cette vague répressive qui met en danger nos libertés fondamentales et
demandons la libération immédiate des personnes encore détenues.

En cas de prolongation de la détention, le comité de soutien aux inculpéEs appelle à
une manifestation le 21 septembre à 17h30 à la gare Cornavin à Genève (manif annulée
si les personnes sont relâchées).